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7 mars 2009 6 07 /03 /mars /2009 18:02

Franc-DM : record battu !


Vendredi 6 mars, en fin de séance américaine, l’écart entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors français (à 3,586 %) et allemands (à 2,936 %) était de 65 points de base, soit de 22,1 % (par rapport au rendement du Bund), ce qui bat le record précédent qui était de 20,8 % du 21 janvier dernier,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Comme les bons des Trésors à 10 ans font office de quasi monnaies dans l’euro-système, cet écart est un excellent indicateur de la parité que devrait avoir le franc français par rapport au DeutscheMark pour que l’équilibre soit réalisé entre les deux pays.


Comme la monnaie qui y circule actuellement est unique, les équilibres se réalisent par le chômage qui augmente en France et par l’activité économique qui est inférieure à son potentiel optimal.


La baisse des taux de la BCE est fatale à la France : le précédent record (des écarts de rendements des bons à 10 ans) s’est produit quelques jours après la baisse du taux de base de la BCE de 2,50 à 2,00 % le 15 janvier, et ce jeudi 5 mars (de 2,00 à 1,50 %).


Les investisseurs préfèrent détenir des créances sur le Trésor allemand plutôt que sur le Trésor français (dans la perspective de l’éclatement de l’euro-système) car ils savent que les fondamentaux de l’Allemagne sont meilleurs que ceux de la France.


En effet, l’Allemagne reste le premier exportateur mondial, et malgré la baisse du commerce international, la demande solvable de la part des pays émergents dans les produits conçus et fabriqués en Allemagne est et sera toujours très importante alors que le déficit de la balance commerciale française ne fait qu’augmenter depuis plus de 10 ans.


Par ailleurs, Sarko & Co. multiplient les dépenses supplémentaires : plus de €10 milliards pour les banques, plus de €7 milliards pour l’industrie automobile, les tontons macoûtent €1 milliards de plus, le déficit et la dette de l’État augmentent encore et toujours.


Les cours de nos trois Gosbanks hors normes mais garanties en fait par l’État sont à leur plus bas historique…


Enfin, une dépêche de Cercle Finance, cliquer ici pour la lire, rapporte que les réserves officielles de change de la France sont tombées d’un total de €128,7 milliards fin janvier à € 107,8 milliards fin février d’après les chiffres du Ministère de l’Économie.


Pire, les réserves en devises tombent de €68,904 milliards fin janvier à €45,816 milliards fin février, soit une baisse de 33,5 % ! (€23,1 milliards).


- Hé ! Chef, y a plus d’sous ! Qu’est-ce qu’on fait ?

- Euh ! On verra ça plus tard  :


En raison de problèmes techniques, la publication des chiffres des réserves officielles de change à la fin du mois de février 2008, initialement prévue pour le vendredi 7 mars 2008, est repoussée d’une semaine, soit au vendredi 14 mars 2008.

© Ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique, 07/03/2008

Cliquer ici pour lire le communiqué officiel… du Ministère de l’Économie.

 

***


Comme je l’ai écrit précédemment, le choc mondial qui se produit depuis le 15 septembre 2008 accentue les déséquilibres (et les écarts des quasi monnaies que sont les rendements des bons des Trésors), ce qu’avait prédit Milton Friedman depuis longtemps,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


En fait, cet écart entre les rendements des bons à 10 ans a commencé à devenir significatif quand la crise dite des sub-prime a commencé à se manifester (fin juin 2007) et il est même exponentiel d’après ce graphique,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’écart entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors de l’Allemagne et des États-Unis a tendance à se résorber depuis ces dernières semaines, ce qui montre que la situation économique de ces deux pays est bonne (ce sont les références mondiales) malgré les dérives inquiétantes de certaines de leurs banques,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.

Les données de Reuters sont homogènes sur les périodes couverte par les graphiques.

***

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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 11:01

Crise de délires et réalité


Tout le monde est d’accord : c’est la plus grande crise économique depuis plus d’un siècle, pire que celle des années 30.


Tous les journaleux, tous les bonimenteurs, tous les hommes politiques le répètent (Sarko, Obama, etc.), mais il suffit de voir le graphique représentant l’évolution de la croissance du PIB réel des Etats-Unis, dont les données sont fournies par notre ami Fred de Saint Louis depuis 1948, pour constater que la baisse de la croissance a été supérieure à 2 % à 4 reprises et en particulier en 1975 et surtout au début des années 80,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La crise du début des années 80 a été beaucoup plus importante car il a fallu casser l’inflation qui atteignait 10 % par an, ce qu’a réussi à faire la Fed dirigée alors par Paul Volcker qui vient de réapparaître dans l’équipe de Barack Obama,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La crise, c’est celle du délire de tous ces gens qui sont incapables d’observer des données de base et d’en tirer des conclusions justes.


Après l’exubérance irrationnelle des marchés décriée par Alan Greenspan, c’est encore leur irrationalité qui fait plonger les indices d’actions à des niveaux irréels.


Les opportunités de gains sont historiques, comme l’ont remarqué d’autres observateurs pertinents, cf. sur mon blog les commentaires signés Lupus en particulier.


D’après les derniers chiffres publiés par la Fed, les Américains continuent à dépenser leurs dollars gagnés en travaillant, ce qui fait repartir la croissance : l’augmentation de M2-M1 à 8,7 % d’une année sur l’autre le 23 février continue sur sa tendance lourde baissière,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’épargne des Américains reste à un sommet de $6 730 milliards depuis plusieurs semaines, sans dépasser cette limite,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, cette croissance va repartir au 2° trimestre aux États-Unis du moins,

Graphique 5 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les écarts d’une semaine sur l’autre, qui étaient très importants depuis le 15 septembre 2008, sont maintenant normaux en étant de l’ordre de $10 milliards,

Graphique 6 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’augmentation de M2 a entamé sa tendance lourde baissière en descendant sous la barre des 10 %,

Graphique 7 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’évolution des agrégats monétaires d’une semaine à l’autre, connue avec 10 jours de décalage seulement aux États-Unis, permet d’anticiper correctement l’évolution de l’activité économique dans des circonstances normales, c’est à dire en dehors des pièges pervers posés par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke et ses collaborateurs.


C’est le meilleur indicateur avancé, le plus fiable.

***

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5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 10:58

Crédit Agricole 2008


Les péquenots du Crédit Agricole ont enfin publié leurs comptes le 3 mars, un bon mois après les banques américaines.


Ainsi, depuis le 30 juin 2008, on ne connaît rien de ce qui se passe réellement dans cette banque qui gère pourtant €1 600 milliards de dettes au 31 décembre dernier, ce qui est considéré comme normal en France.


Faites nous confiance, fermez les yeux, laissez nous faire, laissez vous faire, tel est le leitmotiv franchouillard habituel.


De toutes façons, en dehors de moi et de quelques honorables lectrices et lecteurs de mon blog, personne ne s’intéresse aux comptes réels des banques françaises…


Rien ne change au Crédit Agricole : le ratio µ du total des dettes par rapport aux capitaux propres reste à 34, niveau autour duquel il fluctue depuis plusieurs années, ce qui correspond à un ratio Tier d’origine de 2,9 % (contre 9,4 % annoncé !),


Tableau :

Milliards €

 

 

2005

 

 

2006

 

 

2007

 

 

2008T2

 

 

2008T4

 

 

Total dettes

 

 

1 030

 

 

1 226

 

 

1 368

 

 

1 423

 

 

1 606

 

 

Capitaux pr

 

 

30,7

 

 

35,1

 

 

46,5

 

 

41,4

 

 

47,3

 

 

µ

 

 

33,6

 

 

34,9

 

 

29,4

 

 

34,4

 

 

34,0

 

 


Un bon point quand même pour les péquenots du Crédit Agricole : ils comptabilisent correctement les titres subordonnés dans les dettes, ce que ne font pas les branquignols de la Générale ni les pieds nickelés de la BNP.

Ces ratios d’endettement (du total des dettes par rapport au PIB et aux capitaux propres) sont fondamentaux, comme le savent très bien les gens de la Fed qui les surveillent de très près.


Même Jean-Claude Le Tricheur en connaît l’importance, mais il ne peut rien faire en dehors de déclarations alarmistes dont personne ne se soucie.


Alan Greenspan, dans son livre, L’âge des turbulences, montre bien que l’Europe sera en dehors du jeu économique mondial dans les années à venir, mais il ne donne pas les causes de ce déclin.


Il savait très bien que les banques européennes ne respectaient pas ces ratios, ce qui ferait disparaître la confiance dans le secteur bancaire européen après un choc mondial, ce qui bloquerait alors durablement l’attribution des crédits et donc toute l’activité économique.


Comme je l’ai écrit à maintes reprises précédemment, quand les fondamentaux ne sont pas respectés, rien ne peut fonctionner normalement et c’est ce qui se passe dans la Vieille Europe alors que ces fondamentaux sont respectés aux États-Unis contrairement à ce que racontent tous les bonimenteurs et tous les journaleux, ce qui permettra à la croissance du PIB de repartir sur des bases saines.


Cliquer ici pour lire un document de présentation (les slides !) qui donne des indications sur les comptes du Crédit Agricole (cf. la dernière page, 91 !), le document de référence n’étant pas réalisé à ce jour…

 

***

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 12:32

Sarko & zozos


Quand Sarko a été élu, l’écart entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors français et allemands était négligeable mais un mois plus tard (point rouge), il a augmenté et il est devenu significatif.


Actuellement, il fluctue entre 15 et 20 %, en atteignant 20,5 % hier mardi 3 mars, proche de son record de 20,8 % (chiffres de mardi 3 en fin de séance américaine, sources Reuters),

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Milton Friedman disait qu’un choc mondial serait fatal à l’euro : c’est ce qui se produit, et les écarts sont encore plus importants après le 15 septembre (point noir),

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La tendance lourde de cet écart est nettement haussière,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Il en est de même pour l’Italie avec un écart de l’ordre de 50 %,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Ces chiffres et graphiques signifient que la monnaie qui circule en France est surévaluée car la productivité nationale se détériore par rapport celle de l’Allemagne.


Pour rétablir les équilibres économiques, il faudrait que la parité de la monnaie qui circule en France baisse de 15 à 20 % par rapport celle de la monnaie qui circule en Allemagne, c’est à dire qu’il faudrait rétablir les anciennes monnaies et que le franc français perde 15 à 20 % par rapport au DeutscheMark.


Les produits réalisés en France seraient alors compétitifs par rapport à ceux qui le sont en Allemagne.


Comme l’euro-système est un système de type Bretton Woods totalement bloqué (il est impossible de dévaluer), les équilibres se rétablissent automatiquement par une baisse relative de l’activité des entreprises françaises et de l’emploi, c’est à dire par l’augmentation du chômage en France (par rapport à une croissance à son potentiel optimal).


Bien entendu, Sarko & Co. ne veulent surtout pas sortir de l’euro-système pour des raisons purement politiques, ce qui accentue et perpétue la récession.


Par ailleurs, comme les banques françaises ne respectent pas les ratios prudentiels d’endettement (par rapport au PIB et aux capitaux propres) ni les règles comptables normales (d’enregistrement des produits financiers à leur juste valeur de marché), la confiance ne règne pas dans le système bancaire, ce qui bloque l’attribution des crédits et donc toute l’activité économique.


En France, la crise est surtout celle qui est provoquée par les erreurs de Sarko et de sa bande de zozos car ils n’ont aucune culture économique.


Il manque en France des business économistes

***

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 13:18

Rationalité et irrationalité (encore !)


Les marchés sont le lieu de rencontre de la rationalité et de l’irrationalité…


Les Américains travaillent : le taux de chômage de 7,6 % est certes élevé, mais il est normal compte tenu de la baisse de la croissance du PIB.


Il est inférieur aux pics de 1975 et du début des années 80 et il n’a rien à voir avec les taux de 25 % pendant la crise des années 30,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La croissance du PIB est en train de repartir comme le montre l’évolution des agrégats monétaires : les Américains recommencent à dépenser les dollars qu’ils gagnent en travaillant, ce qui fait repartir la croissance du PIB.


En effet, les Américains n’augmentent plus leur épargne de précaution comme le montre l’augmentation de M2-M1 qui… diminue d’un point haut (de 10,2 %) atteint juste avant l’investiture de Barack Obama le 19 janvier pour retomber à 9,1 % le 16 février, derniers chiffres publiés par la Fed,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’augmentation de M2-M1 est sur une tendance lourde baissière après le point haut du 19 janvier.


Depuis que les statistiques existent, c’est à dire depuis plus de 50 ans, la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre qui dépend de la variation de M2-M1 qui s’est donc inversée depuis le 19 janvier, ce qui signifie que la croissance du PIB va repartir au 2° trimestre 2009,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Après la dernière révision de la croissance du PIB, je retiens ici une croissance de – 0,8 % en ce 1° trimestre par rapport au trimestre précédent en taux annualisé selon la présentation faite aux États-Unis (- 0,2 % par rapport au trimestre précédent), c’est à dire – 1,2 % d’une année sur l’autre, la croissance redevenant positive au 2° trimestre.


L’épargne des Américains, visible dans l’agrégat M2-M1 se monte à $6 700 milliards, c’est à dire $400 milliards de plus qu’au 15 septembre 2008 : ce sont $400 milliards qui n’ont pas été dépensés, et qui n’ont donc pas été produits, ce qui a provoqué la chute de la croissance du PIB,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Si les Américains avaient dépensé en grande partie ces $400 milliards, la croissance aurait été de 1 % d’une année sur l’autre, c’est à dire normale.


Ces (mes) analyses sont confirmées par les chiffres de la consommation des Américains qui a augmenté de 0,6 % ainsi que leurs revenus de 0,4 % en janvier.


En 2001, après les attentats du 11 septembre, Alan Greenspan est intervenu énergiquement pour inciter les Américains à dépenser leurs dollars en continuant à consommer, à voyager, à sortir au restaurant, au spectacle, etc.

La reprise pourrait être plus rapide et plus forte si les gens de la Fed et Barack Obama intervenaient plus positivement actuellement.


Les éléphants, c’est à dire les bons spéculateurs, ont quitté leur refuge des Notes à 10 ans pour s’investir en actions largement sous-cotées avec un PER de 11,9 qui correspond à une rentabilité des actions de 8,4 % mesurée par l’EPR, l’inverse du PER.


Les fluctuations des rendements des Treasuries sont donc normales dans leur tendance lourde haussière,

Graphique 5 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les établissements financiers américains (banques et AIG) achèvent leur assainissement avec les dernières injections de l’État et avec la conversion des actions de préférence en actions ordinaires, leurs ratios d’endettement étant dans les normes (par rapport au PIB et à leurs capitaux propres, cf. mes billets précédents).

La reprise de la croissance aux États-Unis se transmettra au reste du monde, mais elle sera lente en Europe si elle échappe aux tsunamis annoncés.


Malheureusement, les marchés sont sous l’influence des moutons de Panurge qui ne voient pas plus loin que le bout de leur museau.


Après l’exubérance irrationnelle des marchés décriée par Alan Greenspan à la fin des années 90, c’est maintenant le temps de leur irrationnelle déprime.


Les moutons ne seront jamais rationnels.

***

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 12:31

Moutons et éléphants


Les marchés sont sous l’influence contradictoire des moutons de Panurge qui se précipitent vers les abîmes car, en regardant dans le rétroviseur pour voir l’avenir, ils sont persuadés que les États-Unis sont au plus profond du gouffre, et des éléphants, c’est à dire les bons spéculateurs qui sentent venir de loin les tsunamis et les périodes où les risques sont retombés : ils descendent des collines (les Notes à 10 ans) où ils s’étaient réfugiés pour s’investir en actions dont la rentabilité est extraordinairement élevée actuellement grâce au niveau des cours qui est descendu très bas, en prévision de leur remontée.


Ainsi, les rendements des Bills baissent, ce qui signifie que les moutons se réfugient sur ces valeurs

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


… alors que le rendement des Notes à 10 ans monte, ce qui signifie que les éléphants quittent ce refuge pour se porter sur des actions à la suite de l’assainissement, enfin en cours de finalisation, des grandes banques et d’AIG,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les rendements du 10 ans vont atteindre dans un avenir proche le point bas historique avant l’effondrement financier du 15 septembre qui était de 3,13 % le 13 juin 2003,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les rendements des Treasuries continuent à remonter dans leur bande de fluctuation normale depuis la mi-décembre, après la baisse historique des taux de la Fed à zéro,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Comme je l’ai déjà écrit, l’évolution des rendements des Treasuries est à la base de celle de tous les autres marchés américains et les marchés européens suivent ceux des États-Unis.


Pour anticiper l’évolution de l’activité mondiale et française, il est donc indispensable de suivre ces données attentivement…

***

Amusante, l’évolution des cours de la BNP et de la Générale aujourd’hui…

***

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 22:26

500 000 mercis !


Merci aux honorables lectrices et lecteurs dont les mulots ont cliqué 500 000 fois sur mon blog depuis qu’il existe (début août 2007)…


Le cap des 500 000 clics de mulots a été franchi jeudi 26 février.


Merci aux personnes qui donnent de bonnes informations complétant mes billets.


Malheureusement, toujours pas d’autres business économistes en vue en France en français…


Je suis encore et toujours effaré de constater le manque de culture économique élémentaire des Français.

Leurs erreurs ont des conséquences de plus en plus graves.


J’avoue que je comprends mal un tel acharnement antilibéral !


Les concepts utilisés par les business économistes, les Reaganomics, sont pourtant simples : tout est simple ! ont dit et répété Milton Friedman, Alan Greenspan, Arthur Laffer et d’autres.


Les nouveaux lecteurs de mon blog ont un ensemble de documents permettant d’entrer dans cette logique.


Cliquer ici pour accéder à mon autre site jpchevallier.fr qui est un récapitulatif partiel de ces billets permettant de comprendre les bases des analyses monétaristes.

***

 

 

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 12:49

Les actionnaires contre l’intérêt général


La comptabilité doit donner une image fidèle de la situation réelle des entreprises, mais des problèmes nouveaux apparaissent et les comptables ne les interprètent pas correctement si bien que les comptes ne donnent plus cette image fidèle de la réalité, ce qui a parfois des conséquences importantes au point de provoquer un effondrement financier, ce qui s’est produit en 2001 et depuis quelques mois…


D’abord, des dysfonctionnement se sont produits sur les marchés des produits dérivés, ce qui a provoqué la crise dite des sub-prime puis celle dite des CDS.


Ensuite, les injections de l’État dans les grandes banques ont été enregistrées à tort dans les capitaux propres alors qu’elles auraient dû l’être dans les dettes car il s’agit d’argent qui appartient indubitablement à l’État, apporté temporairement (par les contribuables) pour éviter la faillite de ces banques et le risque systémique.


Les capitaux propres sont par définition des capitaux qui appartiennent… en propre à l’entreprise.


Ils sont constitués des parts du capital (divisé en actions ordinaires) apporté par les actionnaires qui partagent les bénéfices et les risques, et des bénéfices antérieurs accumulés.


En dehors de ces actions ordinaires, tous les autres titres sont d’une façon ou d’une autre des dettes, les actifs ne pouvant être financés que par des capitaux propres ou des dettes (le mot passif n’existe pas en anglais).


En comptabilisant les injections de l’État dans les capitaux propres, le ratio d’endettement µ des grandes banques américaines apparaissait (à tort) normal, c’est à dire inférieur à 12,5…


Tableau 1 :

$ billion

 

 

JPMorgan

 

 

Citigroup

 

 

Bank of America

 

 

Wells Fargo

 

 

Liabilities

 

 

2 008

 

 

1 794

 

 

1 641

 

 

1 211

 

 

Equity

 

 

166,9

 

 

150,8

 

 

177,1

 

 

99,1

 

 

µ

 

 

12,03

 

 

11,9

 

 

9,27

 

 

12,22

 

 


… alors qu’en réalité, en comptabilisant les actions de préférence dans les dettes et en les retranchant des capitaux propres, il était plus élevé,


Tableau 2 :

$ billion

 

 

JPMorgan

 

 

Citigroup

 

 

Bank of America

 

 

Wells Fargo

 

 

Liabilities

 

 

2 040

 

 

1 865

 

 

1 679

 

 

1 242

 

 

Equity

 

 

134,9

 

 

80,1

 

 

139,4

 

 

67,7

 

 

Preferred stock

 

 

31,9

 

 

70,7

 

 

37,7

 

 

31,3

 

 

µ

 

 

15,12

 

 

23,3

 

 

12,05

 

 

18,33

 

 


L’annonce de la conversion des actions de préférence en actions ordinaires de Citigroup le vendredi 27 février au matin a provoqué la baisse de 40 % du cours à l’ouverture de la séance.


Les actionnaires ont perdu de l’argent mais les Américains ont gagné : les comptes de Citigroup sont maintenant dans les normes (tableau 1), ce qui permettra à l’économie américaine de repartir sur de bons fondamentaux quand le Trésor aura fait de même dans les autres banques qui ont reçu des injections de l’État.


Avec un µ de 23, Citigroup dépassait largement la limite maximale de la norme de 12,5 (l’inverse du ratio Tier d’origine de 8 %).


Après conversion des actions de préférence en actions ordinaires, les cours de PNC, US Bancorp et Bank of America respectant les normes ne devraient pas baisser, ceux de JPMorgan Chase et de Goldman Sachs devraient baisser un peu et davantage pour ceux de Wells Fargo et Morgan Stanley,


Tableau 3 :

$ billion

 

 

Goldman

 

 

Morgan Stanley

 

 

US Bancorp

 

 

PNC

 

 

Liabilities

 

 

837

 

 

589

 

 

232

 

 

266

 

 

Equity

 

 

47,9

 

 

31,7

 

 

18,4

 

 

25,4

 

 

Preferred stock

 

 

16,5

 

 

19,2

 

 

7,9

 

 

0

 

 

µ

 

 

17,47

 

 

18,59

 

 

12,61

 

 

10,45

 

 


Après la conversion des actions de préférence en actions ordinaires, toutes les grandes banques américaines auront des ratios d’endettement dans les normes…


Tableau 4 :

$ billion

 

 

Goldman

 

 

Morgan Stanley

 

 

US Bancorp

 

 

PNC

 

 

Liabilities

 

 

820

 

 

608

 

 

237

 

 

266

 

 

Equity

 

 

64,4

 

 

50,8

 

 

26,3

 

 

25,4

 

 

µ

 

 

12,74

 

 

11,96

 

 

9,00

 

 

10,45

 

 


… ce qui permettra à la croissance du PIB de repartir sur des bases saines aux États-Unis du moins, après avoir résolu les problèmes comptables qui ont été à l’origine de ce gigantesque effondrement financier.


Pour cela, les autorités américaines ont dû livrer une guerre sans merci contre les groupes de pression du secteur financier qui sont très puissants, en provoquant la chute des grandes banques (en 2001, Alan Greenspan a dû attendre l’éclatement de la bulle Internet pour être en position de force pour pouvoir imposer à ces groupes de pression les mesures nécessaires).


Les dirigeants de ces grandes banques sont les premiers responsables de tous ces désordres.


Le nouveau gouvernement d’Obama a donc logiquement décidé de virer tous les membres du conseil d’administration de Citigroup (sauf le grand patron pour assurer la continuité des opérations et des négociations).


En France, notre Bécassine ne veut pas convertir les injections de l’État en actions ordinaires pour éviter un effondrement des cours des banques qui dépassent toutes largement les normes d’un µ qui devrait être inférieur à 12,5 (pour la Banque Populaire, le µ est celui du 30 juin 2008),


Tableau 5 :

milliards €

 

 

BNP

 

 

Soc Gen

 

 

Caisse d'épar

 

 

Banq Pop

 

 

Natixis

 

 

Total dettes

 

 

2 017

 

 

1 089

 

 

633,2

 

 

204,8

 

 

545,9

 

 

Capitaux pr

 

 

59,0

 

 

40,9

 

 

16,6

 

 

8,7

 

 

9,9

 

 

µ

 

 

34,2

 

 

26,6

 

 

38,2

 

 

23,5

 

 

55,1

 

 


Même après la conversion des injections de l’État en actions ordinaires, les banques françaises manqueraient de capitaux propres pour respecter les exigences minimales du ratio Tier d’origine qui seules permettent de rétablir la confiance dans le secteur bancaire, donc le fonctionnement normal des marchés de capitaux.


Ainsi, pour ne pas faire perdre davantage d’argent aux actionnaires, 64 millions de Français subissent la récession, les prêts étant bloqués, tout est bloqué partout.


C’est inadmissible.


Les Français sont totalement incapables de faire de telles analyses et de comprendre ces problèmes économiques et financiers simples car ceux de gauche sombrent dans leurs délires anticapitalistes antilibéraux primaires dans le style Besancenot, Ségolène (qui voudrait que les banques soient remboursées en chevreaux !) ou des vieux éléphants socialistes en route pour leur cimetière qui ne voient que la relance keynésienne des années 30, les autres n’ayant visiblement aucune intelligence économique, y compris les comptables qui ne sont même pas experts en leur matière.


Une autre mesure s’impose (à l’instar des Américains) : virer les membres des conseils d’administrations des banques qui sont les premiers responsables de cette crise.


Cliquer ici pour voir la mine réjouie des pieds nickelés de la BNP, les branquignols de la Générale n’osant pas montrer la leur, les péquenots du Crédit Agricole n’ayant pas fini d’arroser le salon de l’agriculture.


Ailleurs en Europe, la situation n’est pas meilleure : en Allemagne, en Suisse, au Royaume-Uni, en Belgique (où le cours de Fortis est tombé de €35 à €0,50),


Tableau 6 :

milliards

 

 

Deutsche Bk

 

 

UBS

 

 

Crédit Suisse

 

 

Fortis

 

 

Barclays

 

 

Total dettes

 

 

2 171

 

 

1 973,4

 

 

1 138

 

 

944

 

 

2 005,6

 

 

Capitaux pr

 

 

30,7

 

 

42,1

 

 

32,3

 

 

30,4

 

 

47,4

 

 

µ

 

 

70,7

 

 

46,9

 

 

35,2

 

 

31,1

 

 

42,3

 

 


Vive Obama ! qui n’y est pour rien car tout le travail a été fait par les gens de la Fed, avec le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke qui est intervenu lundi et Timothy Geithner vendredi.

***

 

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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 11:09

Caisse d’épargne et Banque Populaire


La Caisse d’épargne, la Banque Populaire et Natixis ont publié jeudi 26 février leurs résultats qui sont tout aussi inquiétants que ceux de la Générale et de la BNP…


Les dettes totales de la Caisse d’épargne se montaient à €633 milliards au 31 décembre 2008 soit un tiers du PIB de la France, alors qu’aucune banque ne devrait dépasser la barre des 10 % du PIB, car en cas de mauvaise gestion, la situation est irrattrapable.


Ce premier ratio prudentiel d’endettement des banques est respecté aux États-Unis (sauf pour JPMorgan Chase) car les autorités veillent attentivement à ce que la concurrence règne dans le secteur bancaire pour éviter le pire (le risque systémique).


Il aurait fallu démanteler la Caisse d’épargne en 4 caisses concurrentes au lieu de la faire fusionner avec la Banque Populaire.


C’est la première erreur des autorités françaises.


Deuxième grosse erreur : le ratio Tier 1 d’origine de la Caisse d’épargne est en réalité de 2,6 % alors que le minimum est de 8 %.


Il est annoncé à 8,3 % en application des règles tordues que les banques ont fait adopter pour ne pas respecter cette contrainte (le ratio Tier 1 d’origine était défini simplement comme étant le rapport minimum entre les capitaux propres et le total des dettes, pour 100).


Autre formulation avec le ratio µ (l’inverse du ratio Tier 1) : le total des dettes devrait représenter moins de 12,5 fois le montant de capitaux propres (et même moins de 10 fois d’après Alan Greenspan) pour que la confiance revienne dans le secteur bancaire, alors que le µ de la Caisse d’épargne est de 38,2.


Tableau 1 :

Caisse d'épargne

 

 

2007

 

 

2008

 

 

Total dettes

 

 

580,9

 

 

633,2

 

 

Capitaux propres

 

 

20,6

 

 

16,6

 

 

µ

 

 

28,2

 

 

38,2

 

 


Avec un montant des capitaux propres de €16,6 milliards, les dettes de la Caisse d’épargne devraient être inférieures à €166 milliards pour que cette banque soit solide et fiable.


Il aurait fallu là encore démanteler la Caisse d’épargne et restructurer ses actifs pour que les caisses d’épargne françaises soient dignes de confiance.


La situation est plus confuse à la Banque Populaire car elle ne publie pas son bilan au 31 décembre 2008, ce qui ne permet pas de connaître le total de ses dettes (il n’est pas mentionné dans le communiqué).


La situation est même inquiétante car la banque prétend que ses capitaux propres se montent à €14,4 milliards alors qu’ils étaient de €8,7 milliards au 30 juin 2008, en diminution par rapport au 31 décembre 2007,


Tableau 2 :

Banque Populaire

 

 

2007

 

 

2008T2

 

 

Total dettes

 

 

194,7

 

 

204,8

 

 

Capitaux propres

 

 

9,2

 

 

8,7

 

 

µ

 

 

21,1

 

 

23,5

 

 


Le ratio Tier 1 était en réalité de 4,3 % fin juin alors qu’il est annoncé triomphalement à 14,4 % fin décembre ! ce qui est manifestement invraisemblable.


Les dirigeants de la Banque populaire assimilent certainement les prêts de l’État à de véritables capitaux propres, ce qui est une tromperie (et un délit), comme ceux de la Générale.


La situation est pire encore avec Natixis, entité cotée dont la Caisse d’épargne et la Banque Populaire détiennent 70 % du capital : le µ réel est de 34,6 ce qui correspond à un ratio Tier 1 de 2,9 % mais là encore, les dirigeants de la banque comptabilisent €5,7 milliards de prêts de l’État dans les capitaux propres comme s’il s’agissait d’actions ordinaires.

 
Tableau 3 :

Natixis

 

 

2007

 

 

2008

 

 

Total dettes

 

 

503,1

 

 

540,2

 

 

Capitaux propres

 

 

16,9

 

 

15,6

 

 

µ

 

 

29,8

 

 

34,6

 

 


En réalité, le ratio Tier 1 devrait être plutôt de 1,8 % et le µ de 55 !


Les banques françaises (et européennes) ne donnent pas une image fidèle de la réalité.


Ce village Potemkine est dangereusement trompeur car depuis 2008, tout peut arriver, des évènements considérés comme impossibles ont finalement été possibles a même dit Jean-Claude Le Tricheur.


Pour l’instant, aucune banque française n’a fait faillite, mais la confiance ne règne pas dans le secteur bancaire, ce qui a des conséquences graves : les dirigeants des banques connaissent bien la situation réelle dans leur établissement et ils savent très bien que c’est pire ailleurs.


Ils ne se font pas confiance et ils préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE (€200 milliards par jour !) au lieu de bénéficier de rémunérations plus avantageuses en les prêtant sur le marché interbancaire, car ils savent qu’ils risquent là de ne pas pouvoir les récupérer à la suite de la défaillance de leur emprunteur.


Les banques ne peuvent plus emprunter, et elles ne peuvent donc plus prêter, le patron de Peugeot ne peut plus emprunter, ni ses clients pour acheter des voitures.


Tout est bloqué à cause des erreurs de gestion, des irrégularités et des fraudes des dirigeants des grandes banques françaises (et européennes).


C’est inadmissible.


Ce n’est pas une crise du capitalisme, mais une mauvaise application des règles bien établies que doivent respecter les banques.


Aux États-Unis, les autorités (le gouvernement, la banque centrale, la SEC) ont imposé aux banquiers le respect de ces règles après leur avoir fait subir une sérieuse débâcle.

***

Il n’est pas facile de trouver les comptes complets de la Caisse d’épargne ! cliquer ici pour les consulter, le bilan étant page 38.

 

***

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 10:40

Indépendance, franc antillais et monétarisme


Plus de la moitié des Français sont favorables à l’indépendance de la Guadeloupe d’après un sondage OpinionWay/Le Figaro, cliquer ici pour lire l’article.


C’est parfait : votons pour l’indépendance des Antilles françaises !


Après la décolonisation du fait des colonisés au XX° siècle, c’est maintenant le temps de la décolonisation par ceux qui sont considérés comme les colonisateurs.


Les casseurs antillais exigent encore davantage d’aides de la part des contribuables français.


Sarko plus démago que jamais accorde là encore des milliards d’euros après des milliards d’euros de dettes publiques supplémentaires pour les banques, l’automobile, les syndicats, etc.


Il faudrait peut-être arrêter un jour ces dérives !


Les Antilles françaises devenues indépendantes pourront alors adopter leur monnaie, disons le franc antillais, flottant dans le système de changes libres, géré par une banque centrale antillaise à créer.


De cette façon, les marchés établiront une parité par rapport aux autres monnaies qui permettra aux produits antillais de devenir compétitifs, ce qui entretiendra une croissance endogène saine sur de bons fondamentaux.


Bien entendu, les Antillais indépendants pourraient plutôt se rapprocher de Castro, Chavez et autres révolutionnaires anticapitalistes et expulser les békés pour réaliser leur rêve : une société post capitaliste comme certains l’ont déjà déclaré.


Les Antilles françaises subiraient alors le même sort que l’ancienne Rhodésie qui est devenue le Zimbabwe.


Les Antillais doivent être libres et responsables.

***


Un petit rappel : une monnaie correspond à une nation, c’est à dire à un ensemble homogène.


Les Antilles françaises constituent une entité homogène différente de la France métropolitaine.


Il ne sert à rien de leur donner des milliards d’euros d’aide car la monnaie qui circule actuellement dans les Antilles françaises est surévaluée, ce qui fait que les produits antillais ne sont pas compétitifs et qu’ils ne le seront jamais tant que durera cette surévaluation.


L’ancienne Allemagne de l’Est n’a jamais pu rattraper une situation économique saine car le chancelier Kohl a voulu y imposer le DeutscheMark qui y était une monnaie surévaluée.


Que ce soit entre les deux parties voisines de l’Allemagne ou entre la France et les Antilles, les problèmes sont les mêmes : une monnaie correspond à un ensemble homogène, c’est un principe intangible du monétarisme.

***

 

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