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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 16:16

 

Quelques banques centrales (Etats-Unis, BCE, Japon, Suisse) ont distribué récemment des liquidités sur les marchés par des appels d’offres. Cette politique monétaire est étrange car elle est contraire aux pratiques habituelles.

En effet, la politique monétaire des banques centrales a toujours consisté à intervenir sur les marchés par des achats et des vente de bons du Trésor qu’elles détiennent pour assurer la liquidité du système bancaire nécessaire à son fonctionnement normal.

Quand les banques commerciales vendent des bons du trésor à la banque centrale, elles reçoivent les liquidités qui leur sont nécessaires.

Quand les banques commerciales achètent des bons du trésor vendus par la banque centrale, les liquidités de ces banques commerciales diminuent.

La politique monétaire (open market policy) est la base de l’action d’une banque centrale pour réguler les liquidités… comme le rappelait Milton Friedman dans un de ses derniers articles publié dans le Wall Street Journal.

Or, les appels d’offres qui ont été lancés ne correspondent pas à ce type de politique monétaire. En effet, ces banques centrales ont prêté (et prêtent encore) des liquidités aux banques commerciales qui ont donné en garantie des bons du Trésor et d’autres titres pour une durée très réduite, de 1 à 3 jours seulement.

Ces mesures ne résolvent pas correctement les problèmes posés car les remboursements de ces prêts assèchent automatiquement et très rapidement les liquidités des banques commerciales, ce qui accentue finalement les désordres.

Ces banques centrales agissent très maladroitement. En effet, à certains moments, elles inondent les marchés d’un excès de liquidités qui a fait tomber les taux au jour le jour à 1 % aux Etats-Unis le vendredi 10 et à 0,05 % le mardi 14 au Japon ! Dans ces deux cas, ces taux sont loin des niveaux normaux.

Il aurait été plus sain et plus judicieux pour les banques centrales… de mener une politique monétaire classique en intervenant normalement et pertinemment sur les marchés par une politique monétaire orthodoxe de façon à assurer les besoins en liquidité des banques commerciales.

En voulant montrer qu’elles agissent, mais à contre sens, leurs dirigeants montrent finalement qu’ils ne maîtrisent pas la situation, ce qui est plutôt inquiétant.

En effet, au cours de ces dernières années, les banques centrales auraient dû mieux surveiller les banques commerciales qui ont distribué des crédits d’une façon aventureuse.

***

Grâce à ce collapsus que j’annonçais, les taux commencent à revenir dans leur bande normale de 4 à 4,5 % dans laquelle ils fluctuaient de 2002 à 2005 : le 2 ans est déjà à 4,3 % et le 10 ans est à 4,7 %. Le taux neutre de la Fed est bien aux alentours de 4,25 %.

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Figure 1 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070815US1FF2Y10Y06.gif

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Figure 2 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070815US2FF2Y10Y02.gif

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Alan Greenspan avait raison de dire que les marchés corrigeraient… et qu’une récession s’annonce à cause des erreurs des politiques monétaires menées par les banques centrales !

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14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 22:42

 

L’INSEE vient de publier les chiffres de la croissance du PIB au 2° trimestre. Ils ne sont pas bons.

Un problème d’interprétation se pose : quels chiffres retenir pour donner une image fidèle de la réalité ?

L’INSEE donne une réponse maladroite : le taux de croissance en pourcentage par rapport au trimestre précédent, soit 0,3 %, ce qui est peu significatif.

En effet, il est préférable de donner ce taux annualisé : 1,3 %, ce qui signifie que la croissance atteindra ce taux si ce rythme continue non pas d’un trimestre à l’autre, mais pendant 12 mois. Les Américains publient de préférence ce chiffre qui est de 3,4 %.

Figure 1 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070814FR1PIBQ2QOQ.gif

Contrairement à ce que pensent les experts de l’INSEE, de la Banque de France, du gouvernement et autres économistes patentés, la croissance n’est jamais régulière : elle n’est jamais de l’ordre de 0,5 à 0,6 %. Les écarts d’un trimestre à l’autre sont très importants ! 

Une autre solution est de présenter le taux de croissance par rapport au même trimestre de l’année précédente, soit 1,3 % ce qui montre que la richesse de la France a augmenté d’autant en 12 mois (1,8 % aux Etats-Unis).

Figure 2 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070814FR2PIBQ2YOY.gif 

Enfin, un autre chiffre n’est presque jamais donné bien qu’il soit très instructif : le taux de croissance des 4 derniers trimestres par rapport aux 4 trimestres les précédant, soit 1,8 %. C’est pourtant ce chiffre qui est publié traditionnellement… tous les ans. En effet, tout le monde veut savoir quel a été le taux de croissance d’une année par rapport à la précédente. Il est inutile d’attendre le début d’une année pour le connaître : il suffit de le calculer après chaque trimestre.

Figure 3 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070814FR3PIBQ24QO4Q.gif 

Quelle que soit la méthode retenue, les résultats sont les mêmes : les chiffres ne sont pas bons, et ce sera pire à l’avenir.

En effet, l’augmentation de la masse monétaire M3 de la zone euro est de 10,9 %, ce qui correspond à une baisse de la croissance du PIB qui devrait être proche de zéro, voire négative au second semestre 2007.

Par ailleurs, la croissance de la France est totalement corrélée à celle des Etats-Unis, avec 1 à 2 points de moins selon la méthode de calcul retenue. Comme la croissance américaine baisse, elle baissera en France.

La baisse de la croissance est déjà observable : l’inflation est devenue négative en juillet : - 0,3 % pour l’IPCH (qui permet de faire une comparaison au niveau européen). En effet, quand la croissance baisse, les vendeurs sont obligés de baisser leurs prix, ce qui alimente la déflation, donc la baisse de la croissance.

Nicolas Sarkozy  n’a pris aucune mesure pour contrer ces tendances. La seule façon d’y remédier aurait été de baisser le taux des prélèvements obligatoires en adoptant un système de fonds de pension selon la formule que je préconise. Malheureusement, ni lui ni son entourage n’ont un minimum de culture économique libérale. Son erreur aura des conséquences très graves car il détient tous les pouvoirs.

Il est libre et responsable… de ses erreurs, et nous en sommes les victimes.

***

Le déficit de la balance commerciale s’accentue depuis que la France mène une politique économique socialiste. C’est le déclin français,

Figure 3 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070815FRXM.gif

Correction au 15 août : attention ! la version initiale de ce document comportait une erreur sur ce graphique qui est maintenant corrigée...
... ce qui montre que la situation de la France s'est fortement dégradée avec le 2° mandat de Jacques Chirac !

Le graphique suivant :
Figure 4 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070814FR4PIBXM.gif 

correspond aux seules importations par trimestre

14 août, heureusement, les Français, heureux comme des autruches, sont en vacances.

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13 août 2007 1 13 /08 /août /2007 16:46

 

La croissance du PIB aux Etats-Unis au 2° trimestre a été beaucoup plus forte que je ne le prédisais : + 3,4 % (d’un trimestre à l’autre en taux annualisé) au lieu d’une croissance zéro, mais seulement 1,8 % d’une année sur l’autre, ce qui est inférieur au potentiel optimal (3,5 %). Je me basais sur les variations des agrégats monétaires et d’autres indicateurs qui sont tous concordants. Effectivement, les dépenses de consommation ont peu augmenté : + 1,3 %.

Compte tenu de l’importance des importations, la demande intérieure a été faible, ce qui correspond à mes prédictions et à la faible croissance d’un grand nombre d’entreprises sur leurs seules activités aux Etats-Unis.

La croissance a été forte d’abord grâce aux exportations américaines qui ont été très élevées : + 6,4 % (des avions de Boeing, des engins de Caterpillar, etc.) que les entreprises des pays émergents achètent.

Par ailleurs, les dépenses gouvernementales ont fait un bond, en particulier les investissements militaires : + 9,5 % ! Les guerres en Irak et en Afghanistan et les risques de guerre ailleurs dopent la croissance américaine…

Comme cette croissance est exogène, elle n’était donc pas prédictible par les variations des agrégats monétaires.

Cependant, la réalité est là : les taux élevés de la Fed créent un ralentissement de la croissance qui se constate dans la variation des agrégats monétaires.

La situation est paradoxale : les entreprises font des bénéfices record, mais la croissance endogène est quasiment à zéro, ce qui perturbe les marchés et crée une très grande volatilité.

Le ralentissement de la croissance américaine coïncide avec une augmentation de l’inflation en Chine à 5,6 % surtout pour les produits alimentaires (+ 15,4 %). La banque centrale de Chine va encore relever ses taux. La conjonction de ces deux éléments va provoquer un ralentissement de l’activité dans le monde dont la crise du subprime n’est qu’un des aspects, la partie émergée de l’iceberg.

***

D’après les derniers chiffres publiés par la Fed, M2-M1 (l’épargne des ménages) augmente plus rapidement que sa tendance longue, ce qui signifie que les ménages épargnent davantage car ils craignent que leur situation ne se détériore, ce qui fait stagner l’activité aux Etats-Unis,

Figure 1 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070813US1M2M1.gif

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L’augmentation de M2-M1 par rapport à l’année précédente est élevée : autour de 8 %,

Figure 2 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070813US2M2M1.gif

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La masse monétaire libre augmente et  la croissance du PIB ralentit : elle était de 1,8 % d’une année sur l’autre au 2° trimestre, et elle pourrait être de 1,7 % en ce 3° trimestre, soit 0,7 % par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, hypothèse retenue ici,

Figure 3 : http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070813US3FRM.gif

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Pour consulter les statistiques du PIB :

http://www.bea.gov/newsreleases/national/gdp/gdpnewsrelease.htm

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:16

 

I. Masse monétaire libre

La variation de la croissance du PIB réel est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre qui est la différence entre l’augmentation de la masse monétaire M3 en données courantes et (moins) le taux de croissance du PIB réel. C’est la variation de cette masse monétaire libre qui est importante : quand elleaugmente, la croissance du PIB diminue, et inversement.   

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La masse monétaire libre est un concept dérivé du cash flow libre qui est le cash flow total diminué de la partie qui servira à financer de toutes façons le renouvellement des immobilisations (pour maintenir en état les capacités de production), le paiement des impôts et la distribution des dividendes. 
C’est ce cash flow libre qui est important pour une entreprise : il varie beaucoup en fonction de la conjoncture et des décisions plus ou moins pertinentes de ses dirigeants.  

M3-M2 représente l’ensemble des trésoreries des entreprises et M2-M1 l’épargne des ménages. Les variations de ces agrégats se retrouvent donc dans celles de la masse monétaire libre. 


Ainsi, dans une situation normale, la croissance du PIB réel est de 3,5 % et celle de la masse monétaire libre est aussi de 3,5 % (l’augmentation de M3 est alors supérieure à 7 % en données courantes). 
Quand la variation de la masse monétaire libre accélère (en dépassant de plus en plus 3,5 %), la croissance du PIB réel ralentit de plus en plus sous son potentiel optimal de 3,5 % et inversement : quand la variation de la masse monétaire libre diminue (en passant de plus en plus sous 3,5 %), la croissance du PIB réel augmente de plus en plus, au dessus de son potentiel optimal de 3,5 %.

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Figure 1 : 


 

(Cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Pour relancer la croissance du PIB (quand elle est inférieure à son potentiel optimal), la masse monétaire libre doit diminuer. Pour cela les ménages doivent épargner relativement moins (en dépensant et en investissant davantage, ce qui relance la demande), et les cash flows libres doivent diminuer (en distribuant davantage de dividendes et surtout en augmentant l’investissement, ce qui relance l’offre).

Inversement, pour diminuer une croissance du PIB réel trop forte, supérieure à son potentiel optimal (donc inflationniste et insoutenable à terme), la masse monétaire libre doit augmenter grâce à l’augmentation de l'épargne des ménages (sur livrets, en M2-M1, les ménages anticipant le ralentissement économique augmentent alors leur épargne de précaution en consommant relativement moins et en investissant moins, ce qui diminue la demande), et grâce à l’augmentation de la trésorerie des entreprises (en M3-M2, en distribuant moins de dividendes et en investissant moins, ce qui diminue l’offre).

Les banques centrales font évoluer les marchés dans le sens voulu en augmentant ou en diminuant leur taux de base, ce qui fait varier la masse monétaire libre et la croissance du PIB réel pour qu’elle soit la plus proche possible de son potentiel optimal sans inflation. 
L’idéal serait que la croissance du PIB réel soit stable à 3,5 %, sans fluctuations, mais une telle situation d’équilibre ne se produit jamais. Cependant, la Fed réussit au fil des années à diminuer l’amplitude des variations du PIB réel et de la masse monétaire libre qui ont été parfois importantes : elle a augmenté de plus de 10 % en 2001 et elle a diminué fin 2003 début 2004, ce qui correspondait à une relance très (trop) forte du PIB réel par la suite car l’inflation est repartie.

***

Contrairement aux idées communément répandues, ce n’est donc pas en augmentant la masse monétaire libre qu’une banque centrale peut relancer l’activité économique, mais au contraire en la restreignant (en diminuant son taux de base) à condition qu’il n’y ait pas eu de dérapages monétaires auparavant (comme au Japon par exemple). Inversement elle ralentit la croissance du PIB en augmentant la masse monétaire libre (en relevant ses taux de base).

Ce qui importe est donc la variation de la masse monétaire libre (en hausse ou en baisse), la croissance du PIB réel y étant inversement proportionnelle.

***

Sur le long terme, l’augmentation de la masse monétaire libre est supérieure à la croissance du PIB réel d’un demi point au moins, ce qui est dû à un effet de richesse des ménages et des entreprises. En effet, quand la croissance du PIB réel augmente, les ménages et les entreprises sont plus riches et épargnent donc davantage.

***

La Fed ne publie plus depuis le 13 mars 2006 les chiffres de M3, ce qui empêche de bien analyser ces problèmes. Cependant, cette mesure ne présente pas d’inconvénients majeurs car la variation de la masse monétaire libre M2-M1 est significative et l’évolution de la trésorerie des entreprises peut être connue par d’autres moyens fiables.

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Publié initialement le 11/01/07, revu le 04/02/07, 1° de 4 billets sur ce thème (que je dois découper en 4 du fait d’un bug du blog…)

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:15

 

II. Masse monétaire libre M2-M1

La variation de la masse monétaire libre dépend en fait (surtout aux Etats-Unis) de celle d’un seul agrégat : M2-M1, c’est à dire de l’épargne des ménages qui doit baisser pour que la croissance du PIB réel augmente. En effet, en épargnant moins, les ménages consomment davantage : la demande augmente et l’offre y répond (le PIB réel augmente). Une relance par la consommation doit se faire selon ce mécanisme et non pas par la distribution d’aides sociales ou d’augmentations de salaires indépendantes des gains de productivité (la relance keynésienne de gauche).

Inversement, les autorités américaines cherchent actuellement à ralentir la croissance du PIB réel car elle est supérieure à son potentiel optimal, ce qui n’est pas tenable à terme car cette situation est inflationniste. En relevant leur taux de base (à 5,25 %) au dessus de sa neutralité (4 %) les gens de la Fed ont provoqué un ralentissement de la croissance du PIB et une augmentation de l’épargne des ménages (c’est à dire une augmentation de la masse monétaire libre M2-M1) grâce à une augmentation relativement faible de la consommation.

La situation financière et monétaire des Etats-Unis est globalement saine : les Américains ont provisionné en grande partie les charges de retraite prévisibles (grâce aux fonds de pension), le déficit de l’Etat est contenu dans les normes, les cash flows n’ont jamais été aussi élevés, l’endettement des entreprises est généralement faible. La Fed attend que la croissance du PIB baisse pour que l’inflation revienne dans la zone acceptable (le PCE:PILFE devrait se situer entre 1 et 1,5 %).

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La variation de la masse monétaire libre dépend en fait (surtout aux Etats-Unis) de celle d’un seul agrégat : M2-M1

Figure 2 : 

2007.02.05.2.M2M160.gif

 

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Un zoom permet de voir que l’augmentation simultanée du PIB réel et de la masse monétaire libre au 4° trimestre 2006 ne s’est jamais produite depuis 1990 !

Figure 3 : 

2007.02.05.4.M2M190ZOOM.gif



(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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L’augmentation de la masse monétaire libre est bien visible sur ce graphique. Les deux courbes sont en train de se croiser au 4° trimestre 2006 ou en ce 1° trimestre 2007 :

Figure 4 : 




(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Publié initialement le 11/01/07 revu le 04/02/07, 2° de 4 billets sur ce thème.

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:14

 

III. Masse monétaire libre et behaviorisme

Pour comprendre les relations entre la croissance du PIB et la masse monétaire libre, il faut comprendre à quoi correspondent en réalité, concrètement, les variations des agrégats monétaires.

Quand les Américains craignent que leur situation se dégrade dans un avenir proche, ils dépensent relativement moins et ils augmentent donc leur épargne, ce qui signifie que M2-M1 augmente et que la croissance du PIB réel ralentit : épargne et croissance sont inversement proportionnelles. 
Inversement, quand ils anticipent une amélioration de leur situation, ils dépensent davantage en diminuant leur épargne : M2-M1 diminue et la croissance du PIB réel augmente. Finalement, cette loi de la masse monétaire libre est simple !

Ce qui est important est donc la réaction des Américains, c’est à dire des individus, qui est visible dans la variation des agrégats monétaires, et non pas la variation relative des agrégats monétaires et du PIB en masse, in abstracto. Il n’y a d’ailleurs pas de corrélation observable entre les variations des agrégats monétaires et le PIB tous deux étant déflatés, c’est à dire en valeurs réelles contrairement à ce que pensent les économistes autrichiens.

Le comportement des ménages est donc déterminant : il explique cette corrélation quasiment parfaite entre la masse monétaire libre M2-M1 en valeurs courantes (non déflatées) et la croissance du PIB réel sur les 50 dernières années aux Etats-Unis et les mêmes résultats que l’on retrouve par exemple dans la zone euro, en Thaïlande et partout ailleurs. 

***

Les réactions des ménages sont très rapides et très élastiques. La Fed publie le jeudi soir les données de M1 et de M2 qui permettent de connaître avec 10 jours de retard seulement le comportement des ménages, et donc les tendances les plus récentes du comportement des Américains. 
Ainsi, il est possible de connaître presque en direct l’orientation du PIB et donc d’anticiper correctement les marchés, avant les opérateurs qui ne connaissent pas cette loi de la masse monétaire libre… d’où son intérêt car la spéculation est alors gagnante !

***

La Fed a relevé son taux de base au dessus de sa neutralité (4 %) en décembre 2005. Les marchés de l’obligataire public ont réagi les premiers : la courbe des taux est devenue plate, et même inversée, ce qui annonce toujours une baisse de la croissance du PIB réel dans un délai de 6 mois. 
Effectivement, la croissance a commencé à baisser 6 mois plus tard : à partir du mois de juin, ce qui est observable sur les données de M2-M1 qui augmente à partir de cette date car les Américains ont bien senti que leur situation ne s’améliorerait pas dans un avenir proche. Ils ont donc augmenté leur épargne (M2-M1) et relativement diminué leurs achats ce qui fait diminuer la croissance du PIB réel. 
La tendance se poursuit : la croissance du PIB diminue : elle a été de 2 % au 3° trimestre par rapport au précédent mais elle est restée à un niveau élevé au 4° trimestre grâce à un effet richesse important et à la mondialisation.

Les membres du FOMC ont relevé trop tard et trop lentement leur taux de base, ce qui a entraîné une croissance du PIB trop forte, supérieure à son potentiel optimal. Elle est donc inflationniste. 
Pour faire tomber l’inflation dans la zone idéale de 1 à 1,5 %, ils sont obligés de créer une baisse de la croissance, et à la limite une récession. Cependant, comme l’économie américaine est très forte, la baisse est lente, mais certaine. 
Comme les marchés actions anticipent mal ce ralentissement de la croissance, il y aura prochainement un collapsus.

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Publié initialement le 11/01/07 revu le 04/02/07, 3° de 4 billets sur ce thème.

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:13

 

IV. Masse monétaire libre M3 dans la zone euro

Dans la zone euro, l’augmentation de la masse monétaire libre est trop forte. La croissance du PIB est donc inférieure à son potentiel optimal : l’augmentation de M3 qui était de 4,5 % en rythme annuel en mai 2004 est maintenant supérieure à 9 % !

A l’augmentation de la masse monétaire libre qui correspond à de l’argent sain (sound money), s’ajoute une création monétaire provenant d’argent non gagné (unearned money).

La condition nécessaire pour relancer la croissance du PIB réel est de mettre fin à la création monétaire en M1 qui est beaucoup trop forte (sur un rythme supérieur à 10 %), surtout en France (et dans le Club Med). Pour cela, il faudrait impérativement restreindre la distribution massive d’aides dites sociales et des subventions, et obliger les entreprises à respecter les règles comptables qui donnent une image fidèle de la réalité en provisionnant les engagements de retraite dans des fonds de pension.

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La variation de la croissance du PIB réel qui est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre est vérifiée dans la zone euro :

Figure 5 : 

2007.02.05.5.EZ.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

 

***

Ainsi qu’en Thaïlande et partout ailleurs dans le monde :

Figure 6 : 


2007.02.05.6.THAI.98.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Zoom,

Figure 7 :
 
2007.02.05.7.THAI99.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Publié initialement le 11/01/07 revu le 04/02/07, 4° de 4 billets sur ce thème.

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Ce document publié sur mon blog en février 2007 sur le site de " l’Institut Turgot " a été supprimé fin juillet 2007 sans mon avis et sans préavis par Guy Millière et sa bande qui ne respectent pas les droits de propriété les plus élémentaires.

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 17:50

Les bénéfices des entreprises américaines augmentent (d’une année sur l’autre) de 10 % environ depuis 20 trimestres, ce qui est supérieur à la norme de 5 à 7 %.

Leurs cours augmentent logiquement, mais moins vite : le PER moyen du SP500 est à 16,9 ce qui correspond à un rendement de 5,9 % (l’EPR en pourcentage). Cette situation est dangereuse car elle est potentiellement inflationniste (comme au début des années 60).

D’une certaine façon, les membres du FOMC ont été obligés d’augmenter leur taux de base à 5,25 % (au dessus de la neutralité) pour que l’écart entre le rendement des actions et des obligations (le 10 ans fluctuait autour de 5 %) soit dans les normes : de l’ordre de 100 points de base (c’est la rémunération de la prise de risques).

Le niveau élevé des taux de base crée un ralentissement de la croissance qui peut devenir négative, ce qui fera baisser les bénéfices, donc les cours des actions (c’est le collapsus annoncé), donc les taux, et en particulier ceux de la Fed. Les membres du FOMC attendront le plus possible pour baisser leur taux de base de façon à faire baisser l’inflation sous-jacente dans la bande de 1 à 1,5 %, au risque de provoquer une récession, mais la croissance repartira par la suite grâce à cette baisse des taux car les fondamentaux sont bons.

Les marchés et les taux sont ainsi plus ou moins bien autorégulés avec des cycles.

Il aurait été possible de les éviter ! Il aurait fallu pour cela qu’Alan Greenspan remonte plus tôt et plus rapidement les taux de la Fed. Le manque de réactivité et d’anticipation de la Fed crée ces cycles qui se succèdent… depuis près d’un demi siècle.

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Le PCE-PILFE de référence est tombé à 1,9 % en juin après avoir culminé à 2,5 % en mars 2007 :

http://research.stlouisfed.org/fred2/series/PCEPILFE/chart?cid=21&fgid=&fgcid=&ct=&pt=&cs=Medium&crb=on&cf=pc1&range=5yrs&cosd=1998-01-01&coed=2007-06-01&asids=+%3CEnter+Series+ID%3E

L’inflation est proche de sa norme.

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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 19:18

Je suis absolument furieux contre  Guy Millière et sa bande qui ont supprimé mon blog du site de " l'Institut Turgot " car je prédisais depuis plusieurs mois le collapsus boursier qui se produit actuellement et je fournissais tous les documents justifiant mes analyses. En les consultant, il aurait possible de vérifier l’exactitude de ce que j’ai produit au fil de ces mois passés. Petit rappel de l’essentiel…

Les membres du FOMC ont relevé leur taux de base à un niveau beaucoup trop élevé (5.25 %, au dessus de leur neutralité qui est autour de 4.25 %) ce qui provoque toujours une chute de la croissance du PIB. Cependant, l’économie américaine s’est remarquablement redressée après 2001 et les entreprises dégagent des bénéfices record, ce qui donne l’illusion d’une croissance durable sur ce paradigme.

La chute de la croissance du PIB ne s’est toujours pas produite au 2° trimestre 2007 d’après les chiffres publiés, car elle est atypique grâce à la mondialisation. En effet, la croissance endogène est très faible aux Etats-Unis à cause des taux trop élevés de la Fed. La croissance du PIB (comme dans les autres pays développés) n’est soutenue que par les exportations, en particulier par la vente d’équipements aux pays émergents qui exportent des biens de consommation (achetés dans ces pays développés qui bénéficient eux aussi en retour de cette croissance exogène).

Les entreprises des pays développés ne font des bénéfices que par leur activité à l’étranger, leurs marchés intérieurs étant peu dynamiques.

Des taux de la Fed au dessus de leur neutralité provoquent toujours une chute de la croissance endogène et donc des marchés actions… qui sont montés à des niveaux anormalement élevés du fait de cette croissance anormalement forte. Une réaction violente des marchés était donc inéluctable : c’est la raison pour laquelle je prédisais un collapsus… contre l’avis des marchés (tous les opérateurs pensaient récemment encore que la Fed maintiendrait ses taux pendant les mois à venir au même niveau !).

Les marchés directeurs sont ceux de l’obligataire public : la pentification des taux doit redevenir normale avec des taux courts, ceux de la Fed, aux alentours de 4.25 %, le rendement du 10 ans fluctuant de 4.0 à 4.5 % et le 2 ans entre ces deux valeurs pivot.

Les chiffres d’affaires et les bénéfices des entreprises vont être révisés à la baisse. Les cours des actions ont baissé et baisseront encore. Alan Greenspan avait bien prédit que les marchés rétabliront les équilibres, et une récession fin 2007…

Il n’y a pas de crise majeure . Le collapsus actuel n’est qu’un retour aux normes, car les fondamentaux sont bons, aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Il suffit que les membres du FOMC baissent leurs taux de base pour que tout redevienne progressivement normal.

***

L’injection de liquidités par les banques centrales est surtout symbolique : les sommes concernées sont faibles (par rapport à la masse monétaire). Les banques centrales régulent la demande des marchés à très court terme : les milliards mis sur le marché un jour sont restitués le lendemain ou dans un délai de 3 jours ! Elles assurent ainsi le fonctionnement normal des marchés financiers. C’est leur fonction principale.

***

Les marchés n’ont pas anticipé ce collapsus car les opérateurs ne comprennent pas la complexité de la situation économique et financière actuelle. Ils sur-réagissent, ce qui entretient la volatilité.

Les membres du FOMC n’ont peut être pas compris ce qui se passe, ou, l’ayant bien compris, laissent faire les marchés, ce qui ralentira la croissance et donc l’inflation sous-jacente, ce qui est le but recherché.

La crise du " subprime " n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce collapsus devait se produire, d’une façon ou d’une autre.

***

Les taux viennent de plonger pour rentrer dans leur bande normale : le 10 ans doit fluctuer entre 4.0 et 4.5 %, le taux de la Fed devant y être inférieur, et le 2 ans entre ces deux valeurs pivot,

Figure 1 : voir le graphique en cliquant sur ce lien :

http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070810US1FF10Y2Y06.gif

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La situation était normale de 2002 à 2005

Figure 2 : voir le graphique en cliquant sur ce lien :

http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070810US2FF10Y2Y02.gif

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En supprimant mon blog, sans me prévenir, Guy Millière et sa bande m’empêchent de mettre en évidence ces problèmes, ce qui me porte un grave préjudice. " L’institut Turgot " n’est pas au service de la liberté, mais à leur service !

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9 août 2007 4 09 /08 /août /2007 17:59

La croissance du PIB atteint son potentiel optimal quand l’inflation sous-jacente est contenue dans la bande de 1,0 à 1,5 % avec un rendement réel du 10 ans qui fluctue entre 2 et 3 %  correspondant à un placement sans risque. Dans ces conditions, le 10 ans devrait fluctuer entre 3,5 et 4,5 %, c’est à dire autour de 4,0 % (avec + ou – 50 points de base) car l’augmentation des bénéfices de 5 à 7 % pousse toujours les taux vers le haut. Il est difficile de maintenir cette situation optimale durablement car les risques inflationnistes sont élevés : l’inflation est partie au milieu des années 60 pour culminer en 1980. Il a fallu une vingtaine d’années pour rétablir une situation optimale !

Quand une banque centrale relève son taux de base pour lutter contre l’inflation, le 10 ans devient une valeur refuge et son rendement réel augmente : il est alors supérieur à 3 %, ce qui signifie que les capitaux abandonnent les actions (l’investissement productif dans les entreprises) pour des obligations publiques, ce qui n’est pas créateur de richesse. Inversement, en période inflationniste, normale ou excessive, le rendement réel du 10 ans fluctue entre 2 et 3 % : les capitaux s’investissent en actions plus rémunératrices que les obligations publiques, c’est à dire dans les entreprises qui créent des richesses, ce qui favorise la croissance.

La lutte contre l’inflation est donc primordiale. Quand l’inflation est contenue dans ces limites, l’investissement productif (en actions) est rentable, sinon, les capitaux vont vers l’obligataire public quand la politique monétaire est désinflationniste.

Le taux optimal de croissance réelle (déflatée) du PIB est de 3,5 %, résultant de l’addition des gains de productivité de 2,5 % et de l’augmentation de la population de 1 % sur la longue période. Avec une inflation sous-jacente de 1 à 1,5 %, la croissance nominale fluctue alors entre 4,5 et 5,0 %. La croissance est donc bien optimale quand le taux de croissance du PIB nominal (de 4,5 à 5,0 %) est supérieur au rendement nominal du 10 ans qui est aux alentours de 4,0 %. C’est ce qui s’est produit dans les années 60 et 70, mais avec un dérapage inflationniste non maîtrisé dans les années 70. Ensuite, pour lutter contre l’inflation, la Fed a augmenté ses taux, ce qui n’a pas favorisé la croissance (l’investissement productif en actions) mais les placements obligataires publics dont la rentabilité a été très forte dans les années 80 et 90.

Le rendement des investissements en actions doit être évalué par l’inverse du PER : pour un PER critique de 20, l’EPR est de 5 %. Théoriquement, les marchés actions sont autorégulés : si les cours augmentent trop, les rendements baissent. Pour un PER de 25, l’EPR est de 4 % : l’investissement n’est plus rentable quand sa rentabilité est faible.

L’optimum économique est assuré autour de ces taux de 4 et 5 %. Tout écart par rapport aux normes provoque un déséquilibre qui se propage sur les autres marchés.

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Le taux nominal de croissance du PIB a été supérieur à 5 % du 3° trimestre 2003 au dernier trimestre 2006, ce qui correspondait à une croissance réelle forte, mais la situation s’est inversée depuis le 1° janvier 2007 : le taux nominal de croissance du PIB au 1° trimestre est de 4,65 % (d’une année sur l’autre) pour un rendement du 10 ans qui est maintenant de 5 %. La situation actuelle, avec une croissance zéro au 2° trimestre par rapport au précédent, soit de 4 % en taux nominal d’une année sur l’autre, désinflationniste, n’est pas favorable à la croissance qui décroît.

La croissance optimale sera durable à l’avenir si l’inflation est contenue dans la bande de 1,0 à 1,5 %. Les taux du 10 ans reviendront alors dans la norme autour de 4,0 %.

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L’inflation est partie au milieu des années 60 pour culminer en 1980. Il a fallu une vingtaine d’années pour rétablir une situation optimale, la croissance est donc bien optimale quand le taux de croissance du PIB nominal (4,5 à 5,0 %) est supérieur au rendement nominal du 10 ans qui est aux alentours de 4,0 %,

Figure 1 mise à jour : 

2007.08.09.US.1.GDP.10Y.PCE.gif

Pour agrandir ce graphique, cliquer sur :
http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US110YPCEGDP.gif 
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Le rendement réel du 10 ans fluctue entre 2 et 3 % dans les années 60 et 70, puis il est supérieur à 3 % pendant deux décennies,

Figure 2 :
2007.06.18.US.2.REAL10Y.gif

Pour agrandir ce graphique, cliquer sur :
http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US2REAL10Y.gif
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Le taux de croissance du PIB nominal est supérieur au rendement nominal du 10 ans dans les années 60 et 70, et inversement par la suite,

Figure 3 :
2007.06.18.US.3.10Y.GDP.gif

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http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US310YGDP.gif
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Dans les années 60 et 70, le taux nominal de croissance était supérieur au rendement du 10 ans de 3 points en moyenne,

Figure 4 :

2007.06.18.US.4.GDP.10Y.60.gif

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http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US4GDP10Y60.gif
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Dans les années 80 et 90, le taux nominal de croissance était inférieur au rendement du 10 ans,

Figure 5 :
2007.06.18.US.5.GDP.10Y.80.gif

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http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US5GDP10Y80.gif
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Théoriquement, les marchés actions sont autorégulés : actuellement, le PER n’est pas trop élevé car les bénéfices sont exceptionnellement élevés,

Figure 6 :
2007.06.18.US.6.PER.gif

Pour agrandir ce graphique, cliquer sur :
http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US6PER.gif
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Le rendement des investissements en actions doit être évalué par l’inverse du PER : actuellement, l’investissement en actions est encore plus rentable qu’en obligations,

Figure 7 :
2007.06.18.US.7.EPR.gif 
Pour agrandir ce graphique, cliquer sur : 
http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20070618US7EPR.gif

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Ce billet a été publié le 18/06/2007 sur le site de l’Institut Turgot, mais mon blog a été supprimé fin juillet sans mon accord et sans préavis par Guy Millière et ses collaborateurs.

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