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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 18:16

 

I. Masse monétaire libre

La variation de la croissance du PIB réel est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre qui est la différence entre l’augmentation de la masse monétaire M3 en données courantes et (moins) le taux de croissance du PIB réel. C’est la variation de cette masse monétaire libre qui est importante : quand elleaugmente, la croissance du PIB diminue, et inversement.   

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La masse monétaire libre est un concept dérivé du cash flow libre qui est le cash flow total diminué de la partie qui servira à financer de toutes façons le renouvellement des immobilisations (pour maintenir en état les capacités de production), le paiement des impôts et la distribution des dividendes. 
C’est ce cash flow libre qui est important pour une entreprise : il varie beaucoup en fonction de la conjoncture et des décisions plus ou moins pertinentes de ses dirigeants.  

M3-M2 représente l’ensemble des trésoreries des entreprises et M2-M1 l’épargne des ménages. Les variations de ces agrégats se retrouvent donc dans celles de la masse monétaire libre. 


Ainsi, dans une situation normale, la croissance du PIB réel est de 3,5 % et celle de la masse monétaire libre est aussi de 3,5 % (l’augmentation de M3 est alors supérieure à 7 % en données courantes). 
Quand la variation de la masse monétaire libre accélère (en dépassant de plus en plus 3,5 %), la croissance du PIB réel ralentit de plus en plus sous son potentiel optimal de 3,5 % et inversement : quand la variation de la masse monétaire libre diminue (en passant de plus en plus sous 3,5 %), la croissance du PIB réel augmente de plus en plus, au dessus de son potentiel optimal de 3,5 %.

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Figure 1 : 


 

(Cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Pour relancer la croissance du PIB (quand elle est inférieure à son potentiel optimal), la masse monétaire libre doit diminuer. Pour cela les ménages doivent épargner relativement moins (en dépensant et en investissant davantage, ce qui relance la demande), et les cash flows libres doivent diminuer (en distribuant davantage de dividendes et surtout en augmentant l’investissement, ce qui relance l’offre).

Inversement, pour diminuer une croissance du PIB réel trop forte, supérieure à son potentiel optimal (donc inflationniste et insoutenable à terme), la masse monétaire libre doit augmenter grâce à l’augmentation de l'épargne des ménages (sur livrets, en M2-M1, les ménages anticipant le ralentissement économique augmentent alors leur épargne de précaution en consommant relativement moins et en investissant moins, ce qui diminue la demande), et grâce à l’augmentation de la trésorerie des entreprises (en M3-M2, en distribuant moins de dividendes et en investissant moins, ce qui diminue l’offre).

Les banques centrales font évoluer les marchés dans le sens voulu en augmentant ou en diminuant leur taux de base, ce qui fait varier la masse monétaire libre et la croissance du PIB réel pour qu’elle soit la plus proche possible de son potentiel optimal sans inflation. 
L’idéal serait que la croissance du PIB réel soit stable à 3,5 %, sans fluctuations, mais une telle situation d’équilibre ne se produit jamais. Cependant, la Fed réussit au fil des années à diminuer l’amplitude des variations du PIB réel et de la masse monétaire libre qui ont été parfois importantes : elle a augmenté de plus de 10 % en 2001 et elle a diminué fin 2003 début 2004, ce qui correspondait à une relance très (trop) forte du PIB réel par la suite car l’inflation est repartie.

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Contrairement aux idées communément répandues, ce n’est donc pas en augmentant la masse monétaire libre qu’une banque centrale peut relancer l’activité économique, mais au contraire en la restreignant (en diminuant son taux de base) à condition qu’il n’y ait pas eu de dérapages monétaires auparavant (comme au Japon par exemple). Inversement elle ralentit la croissance du PIB en augmentant la masse monétaire libre (en relevant ses taux de base).

Ce qui importe est donc la variation de la masse monétaire libre (en hausse ou en baisse), la croissance du PIB réel y étant inversement proportionnelle.

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Sur le long terme, l’augmentation de la masse monétaire libre est supérieure à la croissance du PIB réel d’un demi point au moins, ce qui est dû à un effet de richesse des ménages et des entreprises. En effet, quand la croissance du PIB réel augmente, les ménages et les entreprises sont plus riches et épargnent donc davantage.

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La Fed ne publie plus depuis le 13 mars 2006 les chiffres de M3, ce qui empêche de bien analyser ces problèmes. Cependant, cette mesure ne présente pas d’inconvénients majeurs car la variation de la masse monétaire libre M2-M1 est significative et l’évolution de la trésorerie des entreprises peut être connue par d’autres moyens fiables.

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Publié initialement le 11/01/07, revu le 04/02/07, 1° de 4 billets sur ce thème (que je dois découper en 4 du fait d’un bug du blog…)

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