Dévaluations en Euroland et Fed
Les monnaies de la zone euro des pays dont l’économie est fragile (celles de la France et surtout de l’Italie) se dévaluent de plus en plus depuis que la Fed a baissé son taux de base à un niveau trop bas, inférieur à sa neutralité, c’est à dire depuis le 10 décembre 2007.
Les taux de base de la Fed sont neutres à 4,25 % mais ils doivent être fixés à un niveau légèrement plus élevé (à 4,5 %) car l’économie américaine est très forte : elle peut supporter des taux élevés et ils doivent même être un peu restrictifs pour contrer les risques de résurgence de l’inflation.
En baissant son taux de 4,5 % à 4,25 % le 10 décembre la Fed a accentué le flux des capitaux libres vers la zone euro, les gérants non européens choisissant de les placer en bons du Trésor allemand plutôt qu’en bons des Trésors français et italiens.
La dévaluation du franc français est passée de 2 % le 10 décembre à 3,3 % le 5 février,
Graphique 1 :
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La dévaluation de la lire italienne est passée de 6,5 % le 10 décembre à plus de 10 % le 5 février,
Graphique 1 :
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Dans les deux cas la tendance est haussière.
La monnaie unique provoque une baisse de la croissance du PIB dans les pays dont la monnaie est actuellement surévaluée : la France et l’Italie en particulier.
Il aurait fallu que ces pays sortent de l’euro-système.
Plus cette décision sera prise tardivement, pires en seront les conséquences.
Les milieux d’affaires du Nord de l’Italie ont déjà exprimé à maintes reprises leur volonté de sortir de l’euro pour retrouver une lire dévaluée qui a fait la prospérité et la richesse des Italiens avant l’adoption de l’euro. Ils ont raison.
Silvio Berlusconi devrait rompre avec le passé et prendre la décision historique qui s’impose : sortir de l’euro et revenir à une lire dévaluée sinon c’est du suicide collectif selon son expression.
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J’ai exposé la problématique de la dévaluation du franc français par rapport au DM dans mon billet du 28 novembre 2007 : Dévaluation du franc français de 2,75 %.
Les dévaluations de certaines monnaies de l’Euroland se sont accentuées le 10 janvier à la suite de la décision de la BCE de ne pas modifier son taux de base.
Lire mon billet : Dévaluations européennes.
La situation des monnaies faibles de la zone euro s’est brusquement détériorée après les turbulences boursières et surtout après la baisse des taux de la Fed à la fin du mois de janvier.
Lire mon billet du 29 janvier : Dévaluation, suite…
Les analyses de Milton Friedman sur l’euro donnent un éclairage nouveau à l’éclatement en gestation de l’euro. Lire mon billet du 30 janvier : Milton Friedman
La stratégie du désordre menée par les Américains utilise manifestement la politique monétaire pour créer un choc mondial préludant à l’éclatement de l’euro.
Lire mon billet du 31 janvier : Stratégie du désordre et politique monétaire
La politique monétaire est un des moyens de la stratégie américaine pour accentuer le désordre dans la zone euro.
Lire mon billet du 3 février : Dévaluations, euro et art de la stratégie
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