Le temps des turbulences
Les derniers chiffres publiés hier par la Fed sont pires que ceux de la semaine précédente : les Américains ont augmenté leur épargne de $40 milliards par rapport à la semaine précédente, et surtout de $127 milliards sur les 4 dernières semaines finissant le 11 février.
C’est pire qu’au mois d’août dernier au plus fort de la crise du subprime.
C’est pire qu’après les attentats du 11 septembre 2001 : les Américains n’avaient alors augmenté leur épargne que de $50 milliards mais dans les semaines suivantes, ils avaient continué à dépenser leur argent normalement, ce qui a entretenu la croissance.
La principale préoccupation d’Alan Greenspan était alors de faire repartir l’économie américaine et il est intervenu vigoureusement dans ce sens.
Ben Bernanke ne réagit pas et cela pose un problème...
Soit il est incompétent et inconscient de la gravité de la situation qu’il a créée en maintenant le taux de la Fed trop haut trop longtemps (et le Wall Street Journal a déjà publié un article dans ce sens en passant en revue ses successeurs possibles !),
soit les Américains créent volontairement un choc dans le cadre de leur stratégie du désordre dont ils sortiront finalement vainqueurs (une récession aux Etats-Unis aura des répercussions importantes dans le monde et en particulier en France).
Le comportement des Américains a complètement changé à partir du collapsus du 21 janvier : avant cette date, ils dépensaient normalement leurs revenus, ce qui relançait la croissance mais depuis, ils dépensent moins et épargnent davantage, ce qui ralentit la croissance.
Si cette tendance se poursuit dans les semaines à venir, la croissance du PIB sera négative pour ce 1° trimestre par rapport au précédent.
M2-M1 augmente de 8,5 % d’une année sur l’autre, comme au pire moment du mois d’août dernier. La tendance du début du mois de janvier s’est complètement inversée,
Graphique 1 :
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Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, cette croissance sera négative si le comportement des Américains ne change pas radicalement dans les semaines à venir,
Graphique 2 :
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M2 augmente de 6,8 % d’une année sur l’autre, ce qui est beaucoup trop alors que l’augmentation était redevenue normale à 5 % avant le 21 janvier,
Graphique 3 :
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Les Américains doivent impérativement dépenser davantage tout de suite pour que la croissance ne chute pas durablement,
Graphique 4 :
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Alan Greenspan a fort justement observé que l’avenir sera différent du passé : les changements dans le comportement des Américains risquent de créer des turbulences très fortes qui seront très difficiles à gérer.
C’est le temps des turbulences, un livre à lire !
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