Fed, chiffres et béhaviorisme
La politique monétaire menée par la Fed est le résultat de l’étude minutieuse de l’évolution de données chiffrées et du comportement des hommes, c’est à dire du béhaviorisme…
Ces deux éléments sont liés : le comportement des hommes influe sur les données chiffrées et réciproquement mais ces relations sont parfois complexes, déroutantes et contradictoires.
En particulier, le comportement des hommes peut être en contradiction avec les données chiffrées.
Ainsi par exemple, la situation économique était objectivement fondamentalement bonne d’après tous les chiffres disponibles en 2007 et la croissance commençait à repartir sur un rythme élevé fin 2007 début 2008.
Les perspectives étaient bonnes, mais la Fed est intervenue pour accentuer la peur des Américains face à l’avenir.
Ils ont donc augmenté leur épargne à partir du 21 janvier, ce qui retarde le retour de la croissance et maintient les marchés boursiers à des niveaux anormalement bas.
Ben Bernanke a toujours déclaré, depuis qu’il préside la Fed jusqu’en août 2007, que les taux anormalement élevés à 5,25 % étaient justifiés, mais depuis le 23 janvier, il déclare que des taux anormalement bas à 3 % sont justifiés.
Le problème n’est pas que ses déclarations manquent de cohérence et de logique ! mais de trouver la logique et la cohérence de la politique monétaire menée par la Fed…
En fait, les membres du FOMC ont voulu ralentir la croissance du PIB qui était inflationniste en maintenant les taux à un niveau anormalement élevé à 5,25 % jusqu’en septembre 2007 au risque de créer une récession mais depuis le 23 janvier, ils veulent faire repartir très fortement la croissance au 2° semestre 2008 et accentuer la baisse du dollar (US$) en particulier par rapport à l’euro.
Tous les objectifs de cette politique sont atteints : la politique monétaire menée par la Fed est donc cohérente et logique.
Elle complète la stratégie du désordre en créant un choc important pour accentuer les difficultés de la zone euro et l’affaiblir, selon les analyses de Milton Friedman.
Elle intègre le comportement des consommateurs et des marchés, avec l’aide de tous les journaleux et bonimenteurs de tous les médias.
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L’augmentation de l’épargne des Américains (M2-M1) a été de $136 milliards depuis le 21 janvier 2008,
Graphique 1 :
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Zoom sur ces derniers mois,
Graphique 2 :
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L’augmentation de M2-M1 semble avoir atteint un sommet à 8,5 %…
Graphique 3 :
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Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, cette croissance sera faible dans les semaines à venir,
Graphique 4 :
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L’augmentation de M2 est maintenant de 7 % alors qu’elle aurait pu rester à 5 %,
Graphique 5 :
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Le retour de la croissance forte aura lieu au 2° semestre,
Graphique 6 :
(cliquer ici pour agrandir le graphique)
La compréhension de ces problèmes monétaires alimente la spéculation gagnante…
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