Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 16:05

Béhaviorisme et rationalité


Tout allait bien au début du mois de janvier : les Américains continuaient à dépenser leurs revenus et leur épargne (M2-M1) augmentait normalement de 7 % par rapport à l’année précédente, ce qui correspondait à une croissance optimale du PIB de 3,5 % mais tout s’est détérioré à partir du 21 janvier avec la chute généralisée des actions.


Les Américains sont très sensibles à la variation de leurs cours : ils ont réduit leurs dépenses, et inversement leur épargne (M2-M1) a donc augmenté de 8,5 % environ d’une année sur l’autre depuis les 4 dernières semaines finissant le 3 mars,

Graphique 1 :
2008.03.14.US.1.M2M1.07.gif

 (cliquer ici pour agrandir le graphique)


La demande baisse, l’offre s’adapte. 
Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre (en M2-M1), la croissance serait normalement de 2 % d’une année sur l’autre (le point d’équilibre, ou de symétrie, étant 3,5 %), et la baisse du PIB serait de 1,3 % en ce 1° trimestre par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, si cette tendance se poursuit dans les semaines à venir,


Graphique 2 :
2008.03.14.US.2.FRM.07.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


Je modifie donc mes prédictions antérieures en fonction de ces nouvelles données.


Graphique 3 :
2008.03.14.US.3.FRM.05.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


Le changement de comportement des Américains est très important depuis le 21 janvier : M2 augmente maintenant de 7 % alors que son augmentation devrait être inférieure à 5 %,

Graphique 4 :
2008.03.14.US.4.M2.-.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


Le comportement des consommateurs détermine pour l’essentiel la croissance du PIB et il dépend en ce moment de la chute des cours des actions (le collapsus annoncé) qui est logique dans la mesure où les bénéfices des entreprises américaines ont baissé de 20 % d’une année sur l’autre au 4° trimestre 2007, mais elle est accentuée par d’autres informations (en fait de la désinformation) qui ne donnent pas une image fidèle de la situation économique réelle.


La baisse de $9,6 milliards de M2-M1 est le début de la sortie du marasme…

Graphique 5 :
2008.03.14.US.5.M2-.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


La baisse du taux de base de la Fed à 3 % ne se justifiait pas
car il aurait dû rester à son niveau de neutralité de 4 % : le rendement du 10 ans reste en suspension aux alentours de 3,5 %…

Graphique 6 :
2008.03.14.US.6.TX.07.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


… et une nouvelle baisse annoncée pour la prochaine réunion du FOMC le 18 mars se justifie encore moins, mais elle serait nécessaire pour faire repartir les cours des actions à la hausse, ce qui ne répond à aucune logique économique mais à la demande irrationnelle des marchés !


La reprise des cours des actions incitera les Américains à consommer davantage, leur épargne (M2-M1) augmentera moins, ce qui fera repartir fortement la croissance du PIB.


Par ailleurs, la baisse des taux de la Fed à partir du 18 septembre 2007 va commencer à avoir des effets observables (le délai normal est de 6 mois), ce qui va accentuer la reprise qui sera de plus en plus forte dans les mois à venir pour atteindre un maximum au mois d’août prochain,

Graphique 7 :
2008.03.14.US.7.TX.02.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


L’écart considérable entre les rendements du 10 ans et du 2 ans montre que les capitaux sont réfugiés en masse sur l’obligataire court.

Leur retour sur les marchés actions dopera leurs cours dont les variations pourront être très importantes.


Ainsi, la croissance résulte à la fois d’enchaînements économiques logiques et du comportement des hommes qui répond à une logique parfois déconcertante.


La baisse des taux de la Fed provoque la baisse du dollar, ce qui renforce les exportations des entreprises américaines et l’euro tout en fragilisant les monnaies faibles de l’euro-système, en particulier la lire italienne dont l’anticipation de dévaluation potentielle fluctue aux alentours de 16 à 17 %…

Graphique 8 :
2008.03.14.US.8.LIR.DM.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


… alors que celle du franc français reste aux alentours de 5 % car il est mieux soutenu par divers opérateurs,

Graphique 9 :
2008.03.14.US.9.FF.DM.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


Les dérapages monétaires des pays du Club Med augmentent les risques de mauvais investissement dans la zone euro.


La connaissance de ces problèmes monétaires alimente la spéculation gagnante

***

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
Vous écrivez " La reprise des cours des actions incitera les Américains à consommer davantage, leur épargne (M2-M1) augmentera moins, ce qui fera repartir fortement la croissance du PIB. "<br /> <br /> Je suppose que dans quelques semaines vous écrirez " Je modifie donc mes prédictions du 14 mars en fonction de ces nouvelles données."<br /> <br /> Je comprends mieux pouquoi certains considèrent que vous avez toujour raison...
Répondre
D
Vous écrivez "mais tout s’est détérioré à partir du 21 janvier avec la chute généralisée des actions." <br /> <br /> La chute a commencé le 24 décembre pour se stabiliser le 22 janvier (et le Dow a ensuite légèrement remonté)... les effets auraient donc du se faire sentir dès fin décembre, non ?
Répondre