Le tigre celtique est mort
Le tigre celtique est mort, tué par Allied Irish Banks et Bank of Ireland.
En effet, le total des dettes de ces deux banques est proche du montant du PIB de l’Irlande de €186 milliards environ alors que le maximum à ne pas dépasser pour ce ratio est de 10 %.
Pour respecter cette norme prudentielle, aucun établissement financier irlandais n’aurait dû avoir un total des dettes dépassant €18 milliards.
Le dépassement est considérable.
Comme ce sont les contribuables irlandais qui sont en fait les prêteurs en dernier ressort, la situation est désespérée, irrattrapable.
Le total des dettes de Bank of Ireland représente 30 fois le montant de ses capitaux propres (je désigne ce ratio par la lettre µ) au 31 décembre dernier, et µ est de 15 pour Allied Irish Banks au 30 juin 2008, dernier chiffre publié à ce jour, la situation s’est peut-être dégradée depuis cette date,
€ billion
| Allied Irish Banks
| Bank of Ireland
|
Liabilities
| 172
| 198
|
Equity
| 11,0
| 6,4
|
µ
| 15,71
| 30,75
|
Pour restaurer un µ inférieur à 12,5 correspondant aux normes du Tier d’origine de 8 %, il faudrait injecter €152 milliards dans ces deux banques, ce qui représente 36 200 € pour chacun des 4,2 millions d’Irlandais !
Comme la confiance a disparu dans le secteur bancaire, les exigences du Tier d’origine doivent être durcies : un µ inférieur à 10 s’impose et dans ce cas, il faudrait injecter au moins €213 milliards, soit 50 700 € par Irlandais !
Dans ces conditions, il est compréhensible que les capitaux fuient les bons du Trésor irlandais dont les prix baissent et les rendements augmentent, l’écart par rapport au Bund est de l’ordre de 70 % pour le 10 ans de référence.
25 ans de réussite parfaite viennent de sombrer à cause de deux erreurs monumentales de quelques dirigeants de deux grandes banques et de la banque centrale.
Cette débâcle est incompréhensible. Pourquoi ont-ils fait de telles erreurs ?
Pire, les décisions qui sont prises par le gouvernement, la banque centrale et ces banques ne résolvent pas les problèmes : elles les aggravent.
Cliquer ici pour lire mon billet : Irish réussite.
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