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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 10:03

Le tigre celtique est mort


Le tigre celtique est mort, tué par Allied Irish Banks et Bank of Ireland.


En effet, le total des dettes de ces deux banques est proche du montant du PIB de l’Irlande de €186 milliards environ alors que le maximum à ne pas dépasser pour ce ratio est de 10 %.

Pour respecter cette norme prudentielle, aucun établissement financier irlandais n’aurait dû avoir un total des dettes dépassant €18 milliards.


Le dépassement est considérable.
Comme ce sont les contribuables irlandais qui sont en fait les prêteurs en dernier ressort, la situation est désespérée, irrattrapable.


Le total des dettes de Bank of Ireland représente 30 fois le montant de ses capitaux propres (je désigne ce ratio par la lettre µ) au 31 décembre dernier, et µ est de 15 pour Allied Irish Banks au 30 juin 2008, dernier chiffre publié à ce jour, la situation s’est peut-être dégradée depuis cette date,

€ billion

 

 

Allied Irish Banks

 

 

Bank of Ireland

 

 

Liabilities

 

 

172

 

 

198

 

 

Equity

 

 

11,0

 

 

6,4

 

 

µ

 

 

15,71

 

 

30,75

 

 


Pour restaurer un µ inférieur à 12,5 correspondant aux normes du Tier d’origine de 8 %, il faudrait injecter €152 milliards dans ces deux banques, ce qui représente 36 200 € pour chacun des 4,2 millions d’Irlandais !


Comme la confiance a disparu dans le secteur bancaire, les exigences du Tier d’origine doivent être durcies : un µ inférieur à 10 s’impose et dans ce cas, il faudrait injecter au moins €213 milliards, soit 50 700 € par Irlandais !


Dans ces conditions, il est compréhensible que les capitaux fuient les bons du Trésor irlandais dont les prix baissent et les rendements augmentent, l’écart par rapport au Bund est de l’ordre de 70 % pour le 10 ans de référence.


25 ans de réussite parfaite viennent de sombrer à cause de deux erreurs monumentales de quelques dirigeants de deux grandes banques et de la banque centrale.


Cette débâcle est incompréhensible. Pourquoi ont-ils fait de telles erreurs ?


Pire, les décisions qui sont prises par le gouvernement, la banque centrale et ces banques ne résolvent pas les problèmes : elles les aggravent.


Cliquer ici pour lire mon billet : Irish réussite.

***

 

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commentaires

F
Votre analyse est passablement erronée. Premier élément, les dettes des banques (liabilities) sont appuyées par les actifs (assets) et la capitalisation (total equity). Le point critique de la banque est d'avoir des actifs de qualité de sorte que leur valeur additionnée de celle de la capitalisation totale excède passablement la valeur des dettes (liabilities... passif serait le meilleur mot et non dette qui ajoute une connotation négative et biaise vos articles leur faisant perdre de la crédibilité). <br /> <br /> Ainsi vos ratios de capitaux devraient être calculés à partir des actifs pondérés pour le risque (Risk weighed assets). Allied Irish Banks a environ 137 milliards d'euros en actifs pondérés pour le risque et a environ 11 milliards de capitalisation (equity). Cette dernière a donc un ratio de capitalisation de 11/137=8% donc de capital ratio. Ceci est bien intéressant et démontre que l'institution est gérée correctement. <br /> <br /> Pour le plaisir, appliquez vos préceptes à des banques Canadiennes et voyez combien elles semblent mal gérées. Ensuite allez lire ce qu'il se passe au Canada et combien nos banques sont vues dans le monde...<br /> <br /> Le système est certes du pour un ajustement et un ratio au dessus de 20 ou 30 inquiète et devrait être corrigé à l'avenir, je suis d'accord. Cependant la mort du tigre celtique et encore plus la mort d'AIB signifie que tout ce qui est pire qu'AIB échouera, et la plupart des banques dans le monde sont bien pires qu'AIB.<br /> <br /> Prenez par exemple Banque Laurentienne, une banque Canadienne très loin d'être à l'article de la mort. Elle a 1,08 G$ de capitaux propres, un actif de 19,5 G$ et un passif de 18,3 G$. son µ est pire que celui d'AIB. Amusez vous à faire la même chose pour Toronto Dominion. <br /> <br /> À ce moment réalisez l'importance de la véracité du calcul des actifs pondérés pour le risque et de l'évaluation de la qualité des actifs et de la marge de sécurité que la banque se donne par sa politique de prêts et investissements conservateurs et à ce moment peut-être aurez vous souligné les vrais problèmes et forces des institutions. Pourquoi donc Deutsche Bank survit-elle sans aide alors que Commerzbank a besoin d'argent du gouvernement ? Pourquoi les banques Canadiennes et Australienne ainsi que Santander et M&T Bank survivent et affichent des bénéfices durant les temps difficiles. J'ai bien peur que des µ soient trop réducteurs pour tirer des conclusions pertinentes de façon absolue. S'ils l'étaient, à partir de ces µ vous auriez dû vendre le système financier mondial à découvert avec un leverage factor de x 2 (Grâce à des fonds négociés en bourse) à la fin de 2007, avec assurance et brio. Vous seriez tellement riche maintenant que ces forums et blogues seraient moins importants.<br /> <br /> Le monde brûle, l'incertitude est la norme, les dividendes et les bénéfices sont des mots dont nous avons presque déjà oublié le sens... donc... j'achète DB AIB TD NVDA INTC GE et je travaille et j'attends. Après tout, en tant qu'individu, si on maintient un µ inférieur à 1, c'est excellent.<br /> <br /> Bonne chance
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B
Bonsoir Mr Chevallier,<br /> <br /> Une question me perturbe. Où est passé l'argent de ces banques? A quoi ont servi les crédits émis?<br /> Logiquement je dirai: à financer le développement du pays ( immobilier, entreprises etc... ). Dans ce cas les raisons de la prospérité de ces dernières années ont semé le germe de la destruction. Ce qui est assez paradoxal. <br /> A moins que la majeure partie des crédits émis aient été placés sur des produits financier risqués ( type dérivé de crédits US ) ce qui dans cas est scandaleux.<br /> <br /> Pour reprendre, un des commentaires précédents, je ne comprends pas qu'une dizaine de personnes pilotant l'activité d'une banque puissent prendre en otage l'économie d'un pays entier.<br /> <br /> C'EST TOUT SIMPLEMENT ABERRANT.<br /> <br /> 0B|<br /> <br /> <br /> PS: comment savoir sur quel type de produit la BNP a spéculé? Est ce possible à partir des informations officielles? Sinon pourquoi ne pas lancer une lettre ouverte via unjournal comme le canard enchaîné qui se fera un malin plaisir je pense a f
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D
j'en deduis que une poignee de personnes (a peine 10 si j'en crois ce vous ecrivez) peuvent faire capoter un pays tout entier.<br /> <br /> faut il que chaque personne d'un pays soit "suivie" par une autre personne, histoire que chacun ne fasse pas des betises ? et qu'ensuite on en refere a un comite charge de juger ce que chacun a fait ?<br /> <br /> j'exagere evidemment, mais si une poignee de banquiers peuvent mettre un pays ou tout allait bien KO, c'est que quelque chose ne tourne pas rond ! Il y a du souci a se faire a tous les niveaux !
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W
Cher JPC,<br /> <br /> je ne comprends plus rien <br /> Dans une de vos billet vous dit que seulement la banque BNP a un dette de proche du PNB Français et là vous citez que deux banques irlandais qui dépassent en dette le PIB de leur pays ! Alors la nuage radioactive de la faillit restait-il hors de nos frontière?<br /> Carel Wijngaards
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C
<br /> L'Irlande, c'est de ce point de vue pire que la France, mais ce n'est pas positif pour nous !<br /> <br /> <br />
J
Pourquoi ?<br /> <br /> C'est aussi simple que la fable de la Fontaine " La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf " Vous remplacez grenouille par Bank of Ireland ou Allied Irish banks.<br /> <br /> Des banquiers ou des intervenants qui sont trop bien rémunérés sur les résultats obtenus et qui sont totalement aveuglés par leur cupidité, au point de couler un pays et ces habitants.<br /> <br /> Pourriez vous me dire ce qui s'est passé en ISLAND s'agit il du même problème et avez vous<br /> des chiffres sur ce pays.<br /> <br /> bien cordialement,<br /> <br /> Jérome.
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C
<br /> C'est encoe pire en Islande cf. mon billet à ce sujet, car il y avait beaucoup de création monétaire depuis plusieurs années, et les banques respectent encore moins les ratios d'endettement qu'en<br /> Europe continentale<br /> <br /> <br />