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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 13:18

Rationalité et irrationalité (encore !)


Les marchés sont le lieu de rencontre de la rationalité et de l’irrationalité…


Les Américains travaillent : le taux de chômage de 7,6 % est certes élevé, mais il est normal compte tenu de la baisse de la croissance du PIB.


Il est inférieur aux pics de 1975 et du début des années 80 et il n’a rien à voir avec les taux de 25 % pendant la crise des années 30,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La croissance du PIB est en train de repartir comme le montre l’évolution des agrégats monétaires : les Américains recommencent à dépenser les dollars qu’ils gagnent en travaillant, ce qui fait repartir la croissance du PIB.


En effet, les Américains n’augmentent plus leur épargne de précaution comme le montre l’augmentation de M2-M1 qui… diminue d’un point haut (de 10,2 %) atteint juste avant l’investiture de Barack Obama le 19 janvier pour retomber à 9,1 % le 16 février, derniers chiffres publiés par la Fed,

Graphique 2 :

 

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L’augmentation de M2-M1 est sur une tendance lourde baissière après le point haut du 19 janvier.


Depuis que les statistiques existent, c’est à dire depuis plus de 50 ans, la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre qui dépend de la variation de M2-M1 qui s’est donc inversée depuis le 19 janvier, ce qui signifie que la croissance du PIB va repartir au 2° trimestre 2009,

Graphique 3 :

 

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Après la dernière révision de la croissance du PIB, je retiens ici une croissance de – 0,8 % en ce 1° trimestre par rapport au trimestre précédent en taux annualisé selon la présentation faite aux États-Unis (- 0,2 % par rapport au trimestre précédent), c’est à dire – 1,2 % d’une année sur l’autre, la croissance redevenant positive au 2° trimestre.


L’épargne des Américains, visible dans l’agrégat M2-M1 se monte à $6 700 milliards, c’est à dire $400 milliards de plus qu’au 15 septembre 2008 : ce sont $400 milliards qui n’ont pas été dépensés, et qui n’ont donc pas été produits, ce qui a provoqué la chute de la croissance du PIB,

Graphique 4 :

 

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Si les Américains avaient dépensé en grande partie ces $400 milliards, la croissance aurait été de 1 % d’une année sur l’autre, c’est à dire normale.


Ces (mes) analyses sont confirmées par les chiffres de la consommation des Américains qui a augmenté de 0,6 % ainsi que leurs revenus de 0,4 % en janvier.


En 2001, après les attentats du 11 septembre, Alan Greenspan est intervenu énergiquement pour inciter les Américains à dépenser leurs dollars en continuant à consommer, à voyager, à sortir au restaurant, au spectacle, etc.

La reprise pourrait être plus rapide et plus forte si les gens de la Fed et Barack Obama intervenaient plus positivement actuellement.


Les éléphants, c’est à dire les bons spéculateurs, ont quitté leur refuge des Notes à 10 ans pour s’investir en actions largement sous-cotées avec un PER de 11,9 qui correspond à une rentabilité des actions de 8,4 % mesurée par l’EPR, l’inverse du PER.


Les fluctuations des rendements des Treasuries sont donc normales dans leur tendance lourde haussière,

Graphique 5 :

 

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Les établissements financiers américains (banques et AIG) achèvent leur assainissement avec les dernières injections de l’État et avec la conversion des actions de préférence en actions ordinaires, leurs ratios d’endettement étant dans les normes (par rapport au PIB et à leurs capitaux propres, cf. mes billets précédents).

La reprise de la croissance aux États-Unis se transmettra au reste du monde, mais elle sera lente en Europe si elle échappe aux tsunamis annoncés.


Malheureusement, les marchés sont sous l’influence des moutons de Panurge qui ne voient pas plus loin que le bout de leur museau.


Après l’exubérance irrationnelle des marchés décriée par Alan Greenspan à la fin des années 90, c’est maintenant le temps de leur irrationnelle déprime.


Les moutons ne seront jamais rationnels.

***

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commentaires

G
Les banques centrales est-europeennes critiquent les craintes irrationnelles des moutons de panurge:<br /> <br /> http://fr.biz.yahoo.com/04032009/202/europe-de-l-est-des-banques-centrales-critiquent-les-craintes.html<br /> <br /> Les banquiers centraux ont déclaré, dans ce communiqué rendu public sur le site de l'institution slovaque (www.nbs.sk), que chaque pays de la région "avait ses propres spécificités économiques et financières et que ces pays ne forment pas un ensemble homogène".
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C
<br /> Oui, très bien, article à lire !<br /> <br /> <br />
J
Cher Monsieur,<br /> <br /> Je viens de regarder sur un site l'evolution des taux de la Fed sur 10 ans. Pourrait on résumé ainsi les choses.<br /> <br /> quand les taux de la fed sont bas, il y a une relance de l'economie et de ce fait les actions<br /> en bourse montent, et lorsque que la fed augmente ces taux dans la zone de 4 voir + de 5%<br /> l'economie ralentit fortement, voir se contract avec les soubresauts que nous connaissons actuellement. ce qui me fait dire cela, c'est qu'en 2000/2001 il y a eu la bulle internet et les taux à ce moment précis étaient à + de 4%.<br /> et si ma mémoire est bonne le cac est descendu à 2300 / 2400 points pour remonter en 2007 à + de 6800 points environ.<br /> <br /> Pouvons nous dire qu'il faut " investir en bourse quand les taux sont au plus bas et se retirer quand ils remontent sérieusement " ???<br /> <br /> bien cordialement,<br /> Jérome
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J
Cher Monsieur Chevallier,<br /> <br /> Vous qui aimez les courbes, serait il pertinent de mettre en parallèle les taux pratiqués par la fed et l'evolution du Dowjhones sur une période de 25 ans, ceci afin de voir les effets de la politique de la maitrise des taux et de son incidence sur l'économie. A moins qu'il ne soit préférable de mettre en parallèle l'évolution du PIB.<br /> <br /> Vous allez surement penser qu'il ne faut pas mélanger les torchons avec les serviettes et que l'on ne compare que des choses comparables.<br /> <br /> Mais je n'ai pas les éléments en ma possession pour faire ce travail.<br /> <br /> Si toutefois vous en avez le temps ....<br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> Jérôme
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D
Un petit bemol cependant sur le taux de chomage: une region comme la californie, une des plus actives des US, vient de voir son taux de chomage depasser les 10%, ce qui est effectivement de tres mauvaise augure, etant donne l'importance qu'a la region (notamment la Silicon Valley ou je reside) au niveau mondial. De plus, le choc de la "crise" a fait presque doubler le taux de chomage en certaines regions: comparer alors le 8% de chomage previsionnel aux US avec le 9% epsilon de la France n'est pas vraiment pertinent.<br /> Ce qui est sur, c'est que les entreprises americaines tachent de remonter la pente, alors que les entreprises francaises entreprennent surtout de manger l'argent du contribuable (et la recente reforme de la recherche entreprise par le bouffon napoleonien va en fiche un sacre coup; deja des 'partenaires' prives de l'universite utiisent les financements ANR sans apporter la moindre participtaion; un ami chercheur est en proces ave l'une d'elle car ses resultats l'interessent beaucoup). C'est comme cela en France: si le public est mal gere, il est autant depece par le prive qui voit la une source de revenu facile; et cela n'arrive jamais aux USA. C'est bien, les USA, finalement! Les gens connaissent la valeur des impots (fort eleves d'ailleurs, compte tenu du cout de la vie).
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R
Je souhaite très fort que vous ayez raison.<br /> Mais<br /> 1) PER. On connaît P tous les jours. Mais E? Quel sera-t-il l'an prochain?<br /> 2) "Les Américains cessent d'augmenter leur épargne et recommencent à dépenser"<br /> Qui, parmi les Américains? On décrit la dette privée comme monstrueuse. Est-ce que les Américains se désendettent?<br /> J'exhume de notes pas très anciennes, je n'en ai pas de références précises :<br /> A recent study by the Fed tells us where this new service economy has gotten us: "The typical family now has $3,800 in the bank, but owes $2,200 on a credit card. The typical family owns a house worth $160,000, but has a mortgage of $95,000 on it. The typical family earns $43,000 per year, but has no bonds, no mutual funds, no stocks, and no retirement plan." The Washington Post showed the figures to financial planners. "What do you think of this?" asked the newspaper. The planners were appalled. "I had no idea that it was this bad," said one. (April 2006)<br /> La situation est elle tellement meilleure? Comment peut on en sortir?
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