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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 17:49

 

Cliquer sur le lien pour lire cet article sur mon site et pour les commentaires : Hypertrophie monétaire : inflation et croissance / déflation et croissance zéro durables

 

Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Etats-Unis, Europe, Monétarisme

 

Un problème important et d’actualité : celui de la déflation qu’il faut replacer dans son contexte monétariste

Lorsque se produisent des dysfonctionnements comptables, de l’argent non gagné peut se développer en masse, ce qui est visible dans le gonflement anormal d’un ou plusieurs agrégats monétaires.
C’est alors le début d’une création monétaire qui conduit à terme à une hypertrophie qui risque de ne pas être maitrisable.

Trois exemples notables : le Japon, les Etats-Unis et la zone euro…

Premier exemple : celui du Japon.
Les entreprises japonaises ont connu une croissance très élevée dans les années 60-70 avec des tensions inflationnistes. Leurs bénéfices étaient alors anormalement très élevés car ils étaient gonflés par des enregistrements comptables qui ne donnaient pas une image fidèle de la réalité, à la plus grande satisfaction de leurs dirigeants et des autorités.

Une hypertrophie monétaire s’est ainsi constituée et développée dans l’agrégat monétaire M3-M2.
Les autorités comptables, financières, monétaires et politiques n’ont pas réagi positivement pour la faire éclater car ce microcosme entretient des relations trop étroites en partageant finalement les mêmes intérêts qui conduisent à ne rien faire (pour faire éclater cette bulle).

Aujourd’hui encore, le Japon n’arrive toujours pas à sortir de la déflation (ce qui confirme ce que j’ai écrit il y a un certain nombre d’années), y compris avec la politique monétaire lancée par les Abenomics qui n’a rien à voir avec celle des Reaganomics.
En effet, la baisse des taux de base de la banque centrale et le rachat de bons (QE) ne produit aucun effet positif tant que l’hypertrophie monétaire n’a pas été jugulée, c’est-à-dire tant que subsiste cette bulle en M3-M2.

Pire : en voulant relancer la croissance par une augmentation des dépenses publiques, c’est-à-dire en menant une politique keynésienne, Abe ne fait qu’aggraver la situation.

Le Japon est condamné à une déflation et une croissance zéro durables tant que subsistera cette bulle en M3-M2.

Deuxième exemple : celui des Etats-Unis.
Il est plus récent et mieux connu.
Là encore, ce sont des enregistrements comptables qui ne donnaient pas une image fidèle de la réalité qui ont laissé se développer des bénéfices indus, surtout pour la plupart des grandes banques.

Une hypertrophie monétaire s’est ainsi constituée et développée dans l’agrégat monétaire M3-M2 comme au Japon mais le bombardier furtif B-2 a fait éclater cette bulle avec des dommages collatéraux importants, ce qui a été finalement efficace et salutaire pour tout le monde.

Sur cette base monétaire redevenue saine (avec de l’argent sain), la croissance du PIB des Etats-Unis peut ainsi repartir sans inflation du fait du ralentissement de la croissance dans d’autres pays développés, en particulier dans la vieille Europe continentale et au Japon, cf. mes analyses constantes à ce sujet.

Un petit rappel : l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics comme l’avait bien exposé Arthur Laffer.

Troisième exemple : celui de la zone euro.
De l’argent non gagné a été distribué en masse (par démagogie par l’intermédiaire des hommes politiques) dans un certain nombre de pays européens, ce qui a fait gonfler l’agrégat monétaire M1 constitué par l’argent qui se trouve dans les portefeuilles et sur les comptes courants des Euro-zonards : M1 constitue 57 % du PIB dans la zone euro contre 16 % aux Etats-Unis !

Cette hypertrophie de la masse monétaire ne peut pas être résorbée sans dommages considérables. La vieille Europe continentale est donc condamnée comme le Japon à une croissance zéro durable (sur plusieurs décennies), c’est-à-dire en fait à une crise larvée qui est et sera de plus en plus mal supportée.
Elle s’accompagne et s’accompagnera d’une déflation plus ou moins forte, surtout dans les pays qui ont laissé se répandre le plus d’argent non gagné, plus particulièrement ces cochons de pays du Club Med.

L’hypertrophie de M1 (et de M2-M1, qui correspond à l’épargne des ménages qui ont profité de cet argent non gagné pour en épargner une partie) s’est faite, se fait et se fera au détriment de l’agrégat M3-M2 (qui correspond à la trésorerie des entreprises) qui ne représente que 6,3 % du PIB de la zone euro contre 26 % aux Etats-Unis en février 2006 dernier chiffre publié.

Il est maintenant trop tard pour agir. Les Européens sont tombés dans un piège diabolique (plus ou moins tendu par les Américains !) en abandonnant leurs monnaies nationales dans un système de changes libres qui leur avait pourtant apporté une croissance remarquable, surtout dans les pays du Sud

Un petit rappel d’un principe intangible : une monnaie est celle d’une nation, c’est-à-dire que toute nation doit avoir une monnaie, et inversement. Il ne doit pas en être autrement.

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