1 € = 1 $
Il serait logique que 1 € vaille 1 US$ en se référant à la parité entre ces deux monnaies depuis une trentaine d’années,
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En effet, la tendance longue de la parité de ces monnaies devrait être baissière car la croissance dans la zone euro est inférieure à celle des Etats-Unis.
Dans ces conditions, les exportations de la zone euro devraient être globalement stimulées, mais cela ne correspond pas aux dévaluations dites compétitives qu’il faudrait faire dans ces cochons de pays du Club Med car la plus grande partie de leurs exportations sont réalisées dans d’autres pays de la zone euro (ce sont des ventes intracommunautaires).
Pour assurer l’optimum économique dans les pays de la zone euro, il faudrait revenir aux monnaies nationales et les laisser flotter, ce qui aboutirait à de véritables dévaluations plus ou moins fortes selon les pays, comme c’était le cas dans le système de changes flottants avant la convergence préludant à la monnaie unique, ce qui a beaucoup profité à des pays comme l’Italie et l’Espagne.
La baisse de l’euro par rapport au dollar aura donc un faible effet positif dans la zone euro mais beaucoup de conséquences négatives comme par exemple le renchérissement du prix du pétrole et elle a un effet très positif sur le dollar car les capitaux fuyant l’euro affluent aux Etats-Unis comme l’a ingénument dit Richard Fisher un des membres de la bande à B-2 (le Fomc).
De plus, beaucoup d’entreprises comme EADS se sont couvertes pour les années à venir sur les risques de changes, et elles ne peuvent donc pas profiter de la baisse de l’euro !
Par ailleurs, les pays européens sont obligés de réduire les dépenses des Etats, en particulier dans le domaine militaire, ce qui affaiblit là encore la vieille Europe dans le rôle que ses dirigeants voulaient leur faire jouer en contestant la suprématie de l’hyperpuissance que sont les Etats-Unis.
C’est là un effet pervers de la logique paradoxale : la monnaie unique affaiblit en fait les pays de la zone euro alors qu’elle était présentée comme un moyen de la renforcer.
Les Américains sont de redoutables Reaganomics, ce qui n’est pas du tout le cas des Européens !
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Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer la chute de l’euro aujourd’hui : la Banque Nationale de Suisse aurait arrêté de soutenir l’euro (car les pertes deviennent trop importantes), François Fillon s’est déclaré favorable à une baisse de l’euro, HSBC a émis des avis défavorables sur la zone euro, les banques, en particulier la Générale, devraient enregistrer des pertes importantes sur des produits dérivés, le tout sur fond de désordre croissant dans les balances des paiements.
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