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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 13:20

Sarko plan

Après les 30 glorieuses (1945-1975), la France a connu une trentaine d’années calamiteuses avec une faible croissance et un chômage élevé.

Nicolas Sarkozy avait la possibilité d’entrer dans l’Histoire en restaurant une croissance de 5 % par an avec le plein emploi qui aurait résolu tous les problèmes économiques, sociaux et politiques à son avantage.

Les Etats-Unis ont connu une situation semblable en 1980. Les conseillers économiques de Ronald Reagan, les Reaganomics ont donné les solutions pour en sortir. Elles ont été perfectionnées et actualisées. Elles sont bien connues.,

Les premières conditions de la réussite sont d’avoir de l’argent sain et de baisser le taux des prélèvements obligatoires aux alentours du tiers du PIB de façon à laisser le reste de l’activité économique aux marchés.

*

Pour la France, la meilleure solution, était de revenir tout de suite, dès le début juin, sur le décret du Premier ministre du… 7 mai 2007 (!) autorisant la SNCF à… ne pas respecter les règles comptables !

Un gouvernement doit faire respecter les lois et les règlements. Il ne doit en aucun cas supprimer par décret € 116 milliards de dettes ! (comment se fait-il que je sois le seul à relever ces évidences ?)

Les comptes de la SNCF auraient alors fait apparaître fin août une partie de sa situation réelle, le but de la comptabilité étant de donner une image fidèle de la réalité d’une entreprise en une ou deux pages.

Dès lors, il aurait été possible de commencer à faire partir la croissance sur des bases saines en apurant les comptes des entreprises dites publiques et d’adopter un système de fonds de pension selon la formule que je préconise, ce qui aurait permis d’assurer le paiement des pensions du régime de retraite par répartition, de financer les besoins des entreprises et de l’Etat en dopant la croissance, et les pensions de retraites dans l’avenir plus lointain.

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Une petite majorité des Français, 55 % seulement, est favorable au maintien du régime de retraite par répartition d’après le sondage CSA publié par Le Parisien le 21 novembre.

Il aurait suffi de leur expliquer les mécanismes et les avantages des fonds de pension pour faire accepter la nécessité de réformer le système actuellement en vigueur.

Ceux qui l’auraient voulu auraient ainsi bénéficié de ces fonds de pension, ce qui aurait convaincu ceux qui sont réticents.

Ainsi, en quelques années, 3, 4 ou 5 ans, cette réforme aurait pu produire ses effets positifs sans provoquer d’effets négatifs, hormis l’éviction des syndicalistes de la gestion du système actuel de retraite, et c’est là justement que se trouve le problème majeur : Sarko ne veut pas les brusquer.

Les charges patronales et les cotisations pour les retraites représentent 15 % environ du véritable salaire appelé coût total employeur. Ainsi, le taux des prélèvements obligatoires aurait pu diminuer globalement de 12 points pour tendre vers 42 % du PIB selon le mode de calcul de l’OCDE. 
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Ensuite, il aurait suffi de laisser libres les Français de souscrire des assurances santé (selon des modalités à définir) au lieu de les obliger à cotiser à la Sécurité Sociale qui est peu efficiente.

Là aussi, les personnes réticentes aux offres de la concurrence auraient été finalement séduites et le taux des prélèvements obligatoires aurait pu baisser de 8 à 10 points pour tendre à terme vers l’optimal : le tiers du PIB, sans douleur, sans effets négatifs majeurs si ce n’est l’éviction là aussi des syndicalistes de la gestion du système d’assurances santé.

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Un tel plan aurait dû être engagé dès le mois de juin, et complété par la suppression des réglementations qui augmentent les coûts, comme par exemple dans l’immobilier.

Ce plan était simple, efficace, plus ou moins facile à mettre en œuvre à condition de vouloir l’appliquer.

Il faisait jouer des mécanismes économiques bien connus qui ont toujours réussi lorsqu’ils ont été appliqués, que ce soit aux Etats-Unis, en Suisse, en Irlande ou en… Chine !

Nicolas Sarkozy a hérité de la patate chaude. Il a envisagé dès son élection sa réélection en 2012. Il aurait pu alors faire valoir le retour d’une croissance à 5 % en France grâce à sa politique économique, mais ce ne sera pas le cas et il devra en supporter les conséquences, et les Français aussi.

Sarko va droit dans le mur, en nous y entraînant !

La politique économique qu’il mène n’est pas un bon plan.

***

La retour d’une croissance de 5 % aurait permis d’augmenter le pouvoir d’achat de 25 % au moins en 10 ans, comme en Irlande, ce qui aurait permis d’amortir les chocs du redressement des comptes publics et des retraites.

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La suppression de l’argent non gagné aurait permis de restaurer de l’argent sain, qui avec la baisse du taux des prélèvements obligatoires et la suppression des réglementations sont les 3 premiers piliers de la réussite selon Arthur Laffer, l’un des principaux Reaganomics, le 4° étant l’ouverture sur la mondialisation qui est déjà bien réalisée en France.

Lire son article sur Heritage Foundation : The four pillars of Reaganomics.

 

*

Il est étonnant de constater que dans le sondage CSA-Le Parisien, 40 % des personnes interrogées se déclarent favorables à un régime de retraite par capitalisation, alors que cette solution ne peut pas procurer une pension pour la plus grande partie de la population, contrairement aux fonds de pension !

Le manque de culture économique élémentaire des Français est effarant…

 

***

 

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commentaires

Z
Est-il possible d'envisager un changement de système vers les fonds de pension de manière progressive ?<br /> N'est-il pas envisageable que les assurances santé contribuent pour une part et non la totalité, quitte à ce que cette part augmente ?<br /> Une partie des Français est très attachée à la Sécurité Sociale, notamment ceux qui reçoivent une pension (et pas bien grosse croyez-moi !) alors qu'ils n'ont jamais cotisé.<br /> les modalités d'introduction des fonds de pension sont selon moi tout sauf un point de détail : vous n'arriverez pas à convaincre sans détailler ces modalités
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V
"Le manque de culture économique élémentaire des Français est effarant", c'est vrai...ainsi que dans de nombreux domaines (sciences, langues, ...). <br /> Pourtant chacun a accès à l'école ainsi qu'à de nombreuses sources d'infos (internet,tv, radio, journaux....), c'est donc bien à cause du manque de motivation, d'envie de s'informer un minimum.<br /> De plus, ce sont généralement ces personnes qui sont très rapides à protester alors qu'elles ne maitrisent pas le sujet...
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D
Pourquoi - selon vous - les français sont-ils si ignares pour tout ce qui touche aux questions économiques? Bien que n'ayant pas de formation en ce domaine, je m'y intéresse depuis de nombreuses années et j'ai très vite été frappé par ce manque de culture chez beaucoup de personnes avec lesquelles j'ai été amené à en discuter. Je n'arrive pas à me l'expliquer : serait-ce la volonté de quelque "décideur"?<br /> Une autre question, si je puis me permettre : selon vous et au vu de vos propos, comment se fait-il que le système économique déficient de la France ait pu tenir aussi longtemps? Quels seront par ailleurs les effets immédiats de la crise que vous annoncez sur notre pays?
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