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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 17:16

Le prix de la rareté

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Je reprends ici une partie de ma réponse précédente aux questions, car le commentaire de Vincent Bénard est très intéressant mais peu visible :

J’ai écrit :

Pour diminuer les prix des logements, il ne sert à rien de modifier l’indice de la hausse des loyers : il faut augmenter l’offre en diminuant les réglementations qui interdisent de construire.


Déréglementer, libéraliser telle est la meilleure solution pour favoriser la construction de logements répondant à la demande et d’en diminuer les prix.,

Puis dans un autre billet :

Les prix de l’immobilier sont élevés parce que l’offre est rare

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Commentaire de Vincent Bénard :

Vous avez 100 % raison. La bonne nouvelle est que le prix de la rareté a été estimé, aux USA, par Ed Glaeser, sur une trentaine de grandes agglomérations.

Il varie effectivement de presque rien à beaucoup en fonction de la réglementation du sol en vigueur.

Plus il faut de temps entre la feuille blanche et la mise en vente des maison, plus les prix flambent.
Un économiste du Cato Institute, Randall O'Toole, a estimé la pénalité réglementaire moyenne (prix de la rareté) à un peu plus de 70 000$ par transaction.
La seconde bonne nouvelle, c'est que j'ai moi même, en reprenant pour la France les bases du calcul de O'toole, estimé le prix de la rareté, de façon très conservatrice, à 30 % du montant moyen des transactions en 2005, soit en moyenne 56 000 Euros par transaction immobilière hors taxes et hors frais d'agence.
Une explication détaillée de l'effet "rareté foncière" peut être trouvée dans mon livre :

"Le logement, crise publique, remèdes privés" http://www.crisepublique.fr/

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Merci pour cette réponse.

Donc, sur un prix moyen de logement de 186 000 € hors taxes et hors frais d'agence, le prix de la rareté est de 56 000 Euros.

En transposant ce qui se passe aux Etats-Unis, il serait possible de supprimer les deux tiers du prix moyen de la rareté, c’est à dire baisser les prix de presque 40 000 € pour ramener le prix moyen d’un logement vers 150 000 €. 
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Je n’ai a priori aucune compétence particulière en matière immobilière mais il suffit d’appliquer des principes de base et de raisonner correctement ensuite pour poser correctement tout problème économique et y apporter de bonnes solutions.

Milton Friedman disait toujours que les connaissances nécessaires en économie tiennent sur une seule page, le reste est du raisonnement logique simple.

Les Français ne connaissent rien de cette première page, ce qui ne les empêche pas ensuite de raconter n’importe quoi pourvu qu’il n’y ait aucune logique et qu’il y ait une apparence de complexité, y compris dans les cercles dirigeants.

***

 

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commentaires

Z
L'acceptation des principes de base (qui dérivent de la micro-économie) me semble d'autant plus facile si elle se traduit dans les faits au niveau micro-économique.<br /> Pour ce qui est de l'immobilier, ma perception micro-économique est que la part de l'immobilier augmente dans le budget des ménages. <br /> Qui est responsable du prix de la rareté ?<br /> Cette rareté n'est-elle pas structurelle en France et entretenue ?<br /> Ce n'est pas un problème uniquement de réglementations.<br /> Personnellement, je suis contre la suppression de la loi de protection du littoral.<br /> Mais je veux bien reconnaitre avec vous que la suppression de cette loi augmenterait l'offre.
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F
"les connaissances nécessaires en économie tiennent sur une seule page"<br /> <br /> Euh, où est-elle cette page ?<br /> <br /> "raconter n’importe quoi pourvu qu’il n’y ait aucune logique et qu’il y ait une apparence de complexité, y compris dans les cercles dirigeants."<br /> <br /> Entièrement d'accord : dans notre élite technocratique, il y a un snobisme de l'usine à gaz. La complexité, assaisonnée de jargon et d'anglicisme, passe pour le signe de l'intelligence.<br /> <br /> C'est oublier que le sommet de l'art est atteint, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer.<br /> <br /> Enfin, je pense que la difficulté fondamentale tient dans une de mes citations favorites d'Albert Einstein : "C'est une erreur de compter sur les gens qui ont créé les problèmes pour les résoudre."
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