Questions / réponses 19
Merci aux honorables lectrices et lecteurs de ce blog pour leurs questions et leurs commentaires, voici mes réponses…
Je ne reviendrai pas sur certains points que j’ai largement explicités précédemment, en particulier sur les mécanismes de création monétaire, l’argent sain et l’argent non gagné qui sont fondamentaux et très bien analysés par tous les business économistes dans le monde et en particulier par les Reaganomics. Beaucoup de gens refusent de prendre en considération certaines données et leurs évolutions, et perpétuent les mêmes erreurs depuis des décennies. Tant pis pour eux ! Je ne peux rien y faire. Je ne polémiquerai pas car il est illusoire de faire changer d’avis les militants de la gauche plurielle et les libertariens. Par contre, le débat d’idées sur les nouveaux éléments de la politique monétaire sont intéressants et utiles.
Je suis quand même étonné de constater que je suis le seul, à ma connaissance du moins, à avoir relevé que la SNCF avait supprimé lors de son conseil d’administration du 29 août une centaine de milliards d’euros de dettes qui ne sont inscrites maintenant nulle part, et que je suis (presque ?) le seul à comprendre qu’il s’agit là d’une partie de la création monétaire kolossale dans la zone euro (plus de €2 500 milliards) que tout le monde attribue aux banques centrales et commerciales (qui respectent parfaitement les règles qui s’imposent) !
L’analyse économique n’est pas figée. Elle repose sur l’observation de données qui évoluent toujours. Le problème est de comprendre le plus rapidement possible ces évolutions. Alan Greenspan dit et répète qu’il sera de plus en plus difficile de le faire. Il a raison. Les Américains entrent dans un nouveau paradigme dans lequel les comportements anciens ne se reproduisent plus comme dans le passé. Ainsi par exemple, contrairement à ce qui s’est passé pendant ces 50 dernières années, les taux trop élevés de la Fed n’ont pas entraîné un ralentissement de la croissance du PIB 6 mois plus tard mais après un délai d’un an et demi, et la forte croissance en 2007 n’a pas entraîné des hausses de salaires supérieures aux gains de productivité.
Je n’ai pas changé d’avis sur la politique monétaire, mais l’idée développée par certains économistes américains selon laquelle une baisse des taux de la Fed sous 4,25 % ne serait pas inflationniste en 2008 est finalement intéressante et justifiée quand on examine plus attentivement certaines données… d’où une modification de mes analyses et de mes conclusions. L’erreur serait de maintenir des analyses qui reposeraient sur des principes dépassés.
Les établissements financiers ont développé les produits dérivés en toute liberté. Ils ont l’avantage de contribuer à réduire les incertitudes face à l’avenir. Les pertes sur ces marchés sophistiqués doivent être correctement comptabilisées, et il semble qu’il y ait là des problèmes mal résolus comme l’a montré la crise du sub-prime.
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