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13 février 2008 3 13 /02 /février /2008 12:38

Balance commerciale et euro


La balance commerciale française fluctuait autour de l’équilibre dans les années 80 et 90 mais une tendance déficitaire s’est installée depuis 1997,

Graphique 1 :
2008.02.13.F.1.XM.78.gif

 (cliquer ici pour agrandir le graphique)


La tendance déficitaire est très nette depuis 1997,

Graphique 2 :
2008.02.13.F.2.XM.97.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)


L’adoption de l’euro en est la cause principale.


En effet, dans un système de parités fixes de type Bretton-Woods, le pays dont la productivité est la plus élevée joue le rôle directeur.

L’euro est fort parce que l’économie allemande est forte : les entreprises allemandes exportent dans le monde entier des biens dont la demande est forte, avec des prix élevés.


Dans un tel système de parités fixes, les investissements étrangers ne sont plus rentables dans les pays dont la productivité est inférieure à celle du pays le plus performant et les capitaux nationaux ont intérêt à s’investir dans d’autres pays, ce qui contribue au fil des années à détériorer la balance commerciale.


Milton Friedman et les monétaristes ont développé ces analyses depuis plusieurs décennies et ils ont défendu un système de changes libres qui permet d’assurer les parités optimales à tout moment dans tous les pays, et qui fonctionne correctement depuis plus de 35 ans.

Les gens de la Banque de France qui n’ont aucune culture économique monétariste en découvrent ingénument les effets. L’Argentine en a fait la cruelle expérience.


L’euro-système est très pernicieux car les déficits français (€40 milliards) n’ont aucune conséquence car ils sont équilibrés par les excédents allemands (€200 milliards).


Le seul indicateur qui se manifeste est l’augmentation du rendement des obligations souveraines dont l’écart par rapport au Bund donne le montant de la surévaluation de monnaies (comme celle de la France et de l’Italie) par rapport à leur parité optimale.


La spéculation sur les marchés des capitaux permet d’anticiper l’évolution inéluctable : la fin de l’euro.

*

Aux Etats-Unis, le déficit commercial est compensé par des entrées nettes de capitaux qui assurent l’équilibre de la balance des paiements. Les marchés corrigeront un jour, a déjà dit Alan Greenspan : les Américains achèteront alors moins de biens fabriqués à l’étranger.

*

Sources : Insee, http://www.insee.fr/fr/indicateur/cnat_trim/Series/t_900_21_12.xls

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J’avais consacré des billets à ce sujet sur mon ancien blog sur le site de " l’Institut Turgot " mais Guy Millière  et sa bande de margoulins ont tout fait disparaître à la fin du mois de juillet…

***

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commentaires

E
@ DANIELM<br /> <br /> L’euro est une monnaie qui n’a aucune rationalité financière, c’est tout simplement une construction monétaire politique, qui ne comprend pas de mécanisme d’ajustement entre les différentes zones qui l’appliquent. Les gains de productivité ne progressant pas à la même vitesse dans les différentes zones, l’euro entraine une mauvaise allocation du capital dans les différents pays européens. L’Espagne a eu des taux d’intérêts trop bas par rapport à la qualité de son économie et nous avons donc eu une surcapacité de construction, et c’est ainsi que 20% de la population espagnole travaille de près ou de loin pour le secteur de l’immobilier. Vous connaissez la suite ; actuellement depuis quelques mois les ventes immobilières s’écroulent, 50 000 espagnoles vont au chômage en plus tous les mois. Je ne vous fais pas de dessin sur la suite des évènements en Espagne. Merci l’euro. En Italie où l’endettement dépasse les 120% du PIB, et dont la possibilité de dévaluation n’est plus possible, ce pays va connaître, avec la remontée des taux, ou connaît déjà une crise politique, financière et social intenable qui poussera l’Italie à ressortir inévitablement de la zone euro afin de dévaluer et de se redonner immédiatement un bol d’oxygène en rayant d’un seul coup 1/3 de sa dette. Le premier pays qui le fera signera la fin de l’euro et nous aurons un beau bordel financier avec des obligations souscrites en euro et dont plus personne ne voudra. A chaque fois que les taux de changes fixe sautent, cela crée des désastres partout.<br /> <br /> Le dollar, ça marche pour plusieurs raisons<br /> <br /> A savoir :<br /> <br /> - les états unis sont un pays avec une banque central (bon ça nous avons) et un ministère des finances qui rééquilibre par l’impôt (remonté des zones dynamique et redescente vers les zones qui sont à la traine) .<br /> - Les américains en voyant que l’on gagne mieux dans un autre état vont naturellement dans l’autre état pour vivre et travailler.<br /> <br /> Comme vous le voyez, malgré un taux de change fixe entre les différents états américains, le système se rééquilibre car la construction monétaire américaine est rationnelle, mais pas la notre.
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C
Des commentaires avec des idées intéressantes comme par exemple de la part d'Eric...Pour ce qui concerne les agissements de Guy Millière et de sa bande de margoulins, voir mes billets au tout début de ce blogPour les chiffres qui doivent servir de base à toute analyse, il faut toujours les prendre aux bonnes sources, ce que je fais...
D
D'accord pour votre analyse sur les déficits français, les prélèvements et la réglementation qui nous pousse vers l'abîme. Par contre, le passage à l'Euro empêche simplement l'état français de se sortir de cette situation en créant de la monnaie par inflation. Elle empêche l'état de se sortir de l'ornière autrement qu'en réduisant ses dépenses. <br /> <br /> Imaginez un système ou nous aurions conservé une monnaie Or. Les écus auraient la même valeur dans tous les pays européens. L'Euro empêche les dérives inflationnistes ou les dévaluations. En ce sens il a un rôle stabilisateur comme l'aurait l'or si nous l'avions conservé comme monnaie. Depuis le passage à l'Euro la croissance française n'a pas baissé. Elle stagne autour de 1,5% à 2,5% depuis 30 ans.
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D
C'est vous qui avez affirmé l'équilibre (aux USA) de la "balance des paiements" .. pas moi!<br /> J'ai seulement pris les chiffres de l'OCDE pour montrer qu'il n'y avait pas équilibre de la balance des payements.
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L
bonjour<br /> <br /> à plusieurs reprises vous mentionnez Guy Millière de l'Institut Turgot<br /> <br /> pouvez vous developper svp ( sur l'Institut Turgot et sur Guy millière ) ????
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E
1) l’euro disparaitra lors du prochain ralentissement mondial de l’économie, car les pays qui ne se seront pas réformés verront leurs services de la dette grossir comme une boule de neige, avec des taux d’intérêt qui ne cesseront de monter.<br /> <br /> 2) Je ne comprends pas pourquoi vous attachez tous, autan d’importance sur la balance commerciale. La balance commerciale n’a plus d’importance dans une économie ouverte, et qui plus est, dans une économie de la connaissance. Si vous faisiez une balance des marges et non des chiffres d’affaires, vous vous apercevriez que les importations faites par les états unis ont des marges de 2% venant de chine et que les exportations américaines ont des marges de 40 à 50%. les états unis ont une balance commerciale des marges ultra excédentaires et c’est cela qui compte. Des chiffres d’affaire qui ne gagne rien, nous n’en avons pas besoin. Les américains possèdent 55000 milliards d’actifs net de toutes dettes, qui progressent de 6% par an, soit 3600 de plus. Ils donnent 600 milliards aux étrangers tous les ans. Conclusion : les américains, malgré leur déficit commercial énorme sont toujours plus riches de 2600 milliards de dollar tous les ans. Le système marche très bien si les étrangers peuvent acheter vos actifs. En fait, si votre économie marche bien, vous importez plus, et si votre économie marche moins bien, vous importez moins. La barrière d’ajustement de l’économie est l’importation. Croire qu’au 21eme siècle que les importations et les exportations ont les mêmes marges est encore une de ces idioties qui circule tous les jours dans la presse<br /> <br /> 3) Par contre le déficit du budget de l’état a des répercutions très importante.<br /> <br /> 4) Déficits publics : oui, déficits de la balance commerciale : aucune importance, dans la mesure où les étrangers ont le droit d’acheter chez nous les actifs qui prennent de la valeur.
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