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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 11:52

Stagflation euro-zonarde


La courbe des taux est très plate dans la zone euro, ce qui signifie que la croissance du PIB est et sera très faible dans les mois à venir,

Graphique 1 :

Cliquer ici ou sur le graphique pour l’agrandir.


Cette croissance faible est et sera inflationniste, non pas à cause du niveau trop élevé des prix du pétrole, mais de la création monétaire dans la zone euro car de l’argent non gagné (unearned money) est distribué en masse pour des montants supérieurs aux richesses produites en contrepartie.


En effet, les engagements de retraite ne sont pas correctement comptabilisés dans la zone euro, alors que ce sont des créances considérées comme certaines.


La masse monétaire M2 de la zone euro se monte ainsi à plus de 83 % du PIB, bien supérieure à ce qu’elle devrait être : 53 % du PIB comme aux États-Unis.


Les pays de la zone euro sont différents : la création monétaire est moins forte en Allemagne qu’en France. Les dérapages monétaires sont encore plus élevés en Italie.


Dans ces conditions, les capitaux sont investis préférentiellement dans des Bund allemands car en cas d’éclatement de l’euro, le Trésor allemand, en tant que débiteur, remboursera ces créances en Deutschemarks tandis que les bons du Trésor émis par la banque centrale d’Italie seront remboursés en lires.


Ces bons de référence à 10 ans (qui jouent le rôle de quasi-monnaies) ont donc une décote par rapport au Bund de 14 %, ce qui correspond à l’anticipation d’une dévaluation potentielle de la lire à ce niveau par rapport au Deutschemark,

Graphique 2 :

Cliquer ici ou sur le graphique pour l’agrandir.


Pour le franc français, l’anticipation de dévaluation est de l’ordre de 5 %,

Graphique 3 :

Cliquer ici ou sur le graphique pour l’agrandir.


Autre formulation : si l’euro n’existait pas, le franc français devrait être dévalué de 5 % pour rétablir les équilibres entre l’Allemagne et la France, ce qui obligerait les Français à mener les réformes qui s’imposent, ce qui leur permettrait d’augmenter leur niveau de vie, comme cela s’est passé avant l’existence de l’euro qui est une monnaie contre nature.


En effet, la relation entre une nation et sa monnaie est biunivoque : une monnaie ne peut correspondre qu’à une seule nation et une nation ne peut avoir qu’une monnaie.


La zone euro n’est pas une nation : ce n’est qu’une zone.


Les nations européennes restent les entités de base.


La croissance repartira faiblement dans la zone euro dans les mois à venir grâce à la reprise de la croissance aux États-Unis.


Pour lire une partie de mes billets classés en ordre thématique, en particulier comment le gouvernement français a supprimé une centaine de milliards d’euros d’engagements de retraite à la SNCF, voir mon autre site : jpchevallier.fr

Cliquer ici pour y accéder.


Les données sont celles de Reuters en fin de journée.


Milton Friedman avait bien compris qu’un choc mondial serait fatal à l’euro…

***

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commentaires

G
Sur? Un lien: http://www.guardian.co.uk/world/2008/jul/17/iran.usforeignpolicy<br /> On verra bien, mais il est tps avec les élections qui approchent...
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