Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 10:23

 

Cliquer sur le lien pour lire normalement cet article sur mon site et pour les commentaires : Ah Dieu ! Que la guerre (monétariste) est jolie

 

Rédigé par jp-chevallier dans la rubrique Etats-Unis, Europe, Monétarisme

 

Ce bon vieux Greenspan l’avait bien prédit : après lui, ce sera l’âge des turbulences… c’est-à-dire celles de la guerre monétariste menée par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke qui utilise en fait les mêmes façons de procéder que celles de son prédécesseur : les gens de la Fed laissent faire les marchés sur lesquels se forme peu à peu une bulle du fait qu’un problème y a été mal résolu.

Comme les opérateurs américains sur les marchés sont très influents et très puissants, les gens de la Fed ne les attaquent jamais en position de faiblesse : ils laissent enfler cette bulle et la font éclater de telle façon que les auteurs de cette bulle se trouvent à leur tour dans une telle position de faiblesse qu’ils sont incapables de s’opposer à la puissance publique qui peut alors imposer ses règles pour que le jeu économique puisse fonctionner de nouveau normalement.

Ainsi en a-t-il été de la bulle internet par exemple, Alan Greenspan imposant alors quelques modifications comptables pour qu’elle ne se reproduise pas, comme l’impossibilité d’amortir les survaleurs sur une longue période et l’obligation de comptabiliser les stock-options en charges.

L’action de B-2 s’inscrit dans le cadre d’une politique plus vaste dont le but final est d’assurer la pérennité du leadership de l’Amérique sur le monde libre car elle pouvait être menacée par les Européens.

En effet, la productivité et l’inventivité de beaucoup d’entreprises européennes (et la qualité de leurs produits) sont supérieures à celles des Etats-Unis dans un certain nombre de secteurs, comme le montre par exemple l’excédent de la balance commerciale allemande, ce qui constituait un danger potentiel à terme pour les Américains.
Il leur fallait alors trouver le moyen d’affaiblir durablement l’Europe comme ils ont affaibli précédemment le Japon dont beaucoup d’entreprises constituaient une menace pour leurs intérêts.

Pour cela, il leur suffit de laisser faire les dirigeants de ces pays concurrents, qui par manque de culture monétariste, laissent se développer des bulles monétaires létales à terme (en M3-M2 pour le Japon) et leur corollaire : un surendettement, essentiellement public.

Les dirigeants américains les plus influents avaient déjà poussé plus ou moins discrètement leurs homologues européens à la faute en les encourageant à adopter une monnaie unique censée faire concurrence à la suprématie du dollar (US$).
Les Européens viscéralement anti-Américains sont tombés facilement dans ce piège. Par la suite, de l’argent non gagné a été distribué en masse dans la zone euro (en M1 au point de représenter la moitié du PIB).

Ensuite, Alan Greenspan puis B-2 ont laissé faire les dirigeants des grandes banques (américaines et européennes) qui ne respectaient plus les règles de bonne gestion prudentielle (un leverage inférieur à 12,5 correspondant à un ratio Tier 1 supérieur à 8 %).

B-2 et ses acolytes ont fait éclater cette bulle (en M3-M2) et fait tomber la banque des frères Lehman au bon moment et ils ont remis le secteur bancaire dans le bon ordre (en faisant respecter la règle de ce bon vieux Greenspan d’un leverage inférieur à 10), ce qui a été le point de départ des grandes turbulences qui ont révélé l’étendue du désastre en Europe avec des banques et des Etats surendettés.

Au lieu de résoudre rapidement les problèmes posés, en faisant éclater au plus tôt l’euro-système de façon plus ou moins bien contrôlée et en obligeant les grandes banques à respecter les règles prudentielles d’endettement avec un leverage inférieur à 10, les dirigeants européens les aggravent en faisant tout pour retarder les échéances inéluctables.

Cette guerre monétariste fera moins de morts qu’une guerre disons normale, mais elle créera des désordres considérables. La fin de l’arrimage du peso argentin au dollar des Etats-Unis a été suivie de grands désordres mais l’Argentine est un tout petit pays par rapport à la zone euro.

Milton Friedman et tous les monétaristes ont toujours bien prédit l’échec de cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro, mais ils en ont largement sous-estimé les conséquences, surtout avec des big banks too big to fail.

Ces sombres perspectives paralysent les marchés et créent une crise larvée qui ne profite qu’aux Américains (du Nord) en maintenant une croissance proche de son potentiel optimal sans inflation.

Tout est simple.

Partager cet article
Repost0

commentaires