L’art de la crise
Les économistes de Work For All ont montré clairement dans leur article sur la crise de 1929 que ce n’est pas le krach qui a provoqué la crise mais les mauvaises réactions des autorités après le krach boursier (qui ont provoqué cette crise en menant une politique keynésienne), et c'est très exactement ce qui se produit actuellement en Europe, au Royaume-Uni et en France en particulier.
La crise, comme celle de 1929, en pire, n’est pas celle dite des sub-prime (du début 2008), ni celle dite des produits dérivés avec l’effondrement boursier (depuis le 15 septembre), comme tous les journaleux et bonimenteurs l’ont écrit, la crise, la vraie, est celle qui est en train de se produire avec la politique soviétique menée par Sarko (et également par Gordon Brown).
À l’opposé, les petits Suisses montrent le bon exemple, comme toujours : la Banque Nationale Suisse a réagi aussi bien que Roger Federer du temps de son apothéose en surprenant tout le monde en dévaluant le franc, c’est à dire en baissant brusquement et fortement son taux de base, en fait une fourchette à l’intérieur de laquelle il peut fluctuer (entre 0,5 et 1,5 %) autour d’un objectif souhaitable (1 %), ce qui est parfait.
Résultat : le franc suisse baisse, ce qui fera repartir les exportations et baisser les importations, stimulera la croissance, donc les créations d’emplois.
Par ailleurs, les gnomes de Zurich ont interdit les ventes à découvert (à nu), ce qui a mis la place financière à l’abri des bulles des sub-prime et des produits dérivés.
Comme les équilibres fondamentaux de l’Helvétie sont respectés (l’argent y est sain), les taux peuvent être au plus bas (2,2 % pour les bons à 10 ans !) sans qu’ils soient inflationnistes, ce qui favorise l’investissement, donc la croissance, ce qui est parfait là encore.
Il n’en est pas de même en France : nous sommes emprisonnés dans l’Euro-système qui est un système de type Bretton Woods, en pire comme l’a fort justement fait remarquer le docteur Bernard Trémeau, car il est impossible de dévaluer.
Résultat : la monnaie qui est utilisée en France est surévaluée, ce qui condamne l’activité des entreprises en France, des usines ferment, le chômage augmente, la balance commerciale est de plus en plus déficitaire, la crise prend de l’ampleur au fil des mois… comme je le répète depuis des mois.
La surévaluation de la monnaie en France se voit clairement dans l’écart entre les rendements des quasi-monnaies que sont les bons du Trésor à 10 ans avec ceux de l’Allemagne : 10 % hier jeudi 20 octobre,
Graphique 1 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
Les variations importantes d’un jour à l’autre de cet écart montrent que les autorités essaient vainement de le diminuer : ça marche un jour, c’est insoutenable le lendemain.
La surévaluation de la lire italienne est de 30 %,
Graphique 2 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
Les rendements des bons allemands se rapprochent de ceux des États-Unis : ils ont fortement chuté hier jeudi 20 novembre, les taux courts fixés par la BCE ne pouvant plus rester aussi haut,
Graphique 3 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
Les rendements des bons du Trésor des États-Unis sont très bas, au plus bas possible pour les Bills qui ont atteint 0,02 % en séance pour le 3 mois ! et 3,01 % pour les Notes à 10 ans,
Graphique 4 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
Le plan Paulson avait permis aux rendements du 10 ans de repartir à partir du 6 octobre (point marqué par un losange jaune), ce qui était annonciateur de la reprise, mais le revirement spectaculaire d’Henry Paulson a fait tout baisser hier jeudi 20 octobre dans une tendance baissière lourde (les 3 losanges sont alignés).
Curieusement pourtant, l’écart entre les rendements du 10 ans et du 2 ans s’est brusquement retourné depuis le 13 novembre (marqué d’un triangle noir sur le graphique 4), ce qui devrait être le signe annonciateur du début du retour de la croissance, comme en juillet 2003,
Graphique 5 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
La situation est encore incertaine et il est difficile de suivre la politique menée par les autorités américaines car elle change très rapidement.
Cliquer ici pour lire l’article des économistes de Work For All sur la crise de 1929 :
Leçons du crash de 1929 et de la Grande Dépression.
Cliquer ici pour lire mon billet sur la Suisse : Petits Suisses, grands vainqueurs.
***