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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 11:52

L’art de la crise

 

Les économistes de Work For All ont montré clairement dans leur article sur la crise de 1929 que ce n’est pas le krach qui a provoqué la crise mais les mauvaises réactions des autorités après le krach boursier (qui ont provoqué cette crise en menant une politique keynésienne), et c'est très exactement ce qui se produit actuellement en Europe, au Royaume-Uni et en France en particulier.

 

La crise, comme celle de 1929, en pire, n’est pas celle dite des sub-prime (du début 2008), ni celle dite des produits dérivés avec l’effondrement boursier (depuis le 15 septembre), comme tous les journaleux et bonimenteurs l’ont écrit, la crise, la vraie, est celle qui est en train de se produire avec la politique soviétique menée par Sarko (et également par Gordon Brown).

 

À l’opposé, les petits Suisses montrent le bon exemple, comme toujours : la Banque Nationale Suisse a réagi aussi bien que Roger Federer du temps de son apothéose en surprenant tout le monde en dévaluant le franc, c’est à dire en baissant brusquement et fortement son taux de base, en fait une fourchette à l’intérieur de laquelle il peut fluctuer (entre 0,5 et 1,5 %) autour d’un objectif souhaitable (1 %), ce qui est parfait.

 

Résultat : le franc suisse baisse, ce qui fera repartir les exportations et baisser les importations, stimulera la croissance, donc les créations d’emplois.

 

Par ailleurs, les gnomes de Zurich ont interdit les ventes à découvert (à nu), ce qui a mis la place financière à l’abri des bulles des sub-prime et des produits dérivés.

 

Comme les équilibres fondamentaux de l’Helvétie sont respectés (l’argent y est sain), les taux peuvent être au plus bas (2,2 % pour les bons à 10 ans !) sans qu’ils soient inflationnistes, ce qui favorise l’investissement, donc la croissance, ce qui est parfait là encore.

 

Il n’en est pas de même en France : nous sommes emprisonnés dans l’Euro-système qui est un système de type Bretton Woods, en pire comme l’a fort justement fait remarquer le docteur Bernard Trémeau, car il est impossible de dévaluer.

 

Résultat : la monnaie qui est utilisée en France est surévaluée, ce qui condamne l’activité des entreprises en France, des usines ferment, le chômage augmente, la balance commerciale est de plus en plus déficitaire, la crise prend de l’ampleur au fil des mois… comme je le répète depuis des mois.

 

La surévaluation de la monnaie en France se voit clairement dans l’écart entre les rendements des quasi-monnaies que sont les bons du Trésor à 10 ans avec ceux de l’Allemagne : 10 % hier jeudi 20 octobre,

Graphique 1 :

 Cliquer ici pour agrandir le graphique.

 

Les variations importantes d’un jour à l’autre de cet écart montrent que les autorités essaient vainement de le diminuer : ça marche un jour, c’est insoutenable le lendemain.

 

La surévaluation de la lire italienne est de 30 %,

Graphique 2 :

Cliquer ici pour agrandir le graphique.

 

Les rendements des bons allemands se rapprochent de ceux des États-Unis : ils ont fortement chuté hier jeudi 20 novembre, les taux courts fixés par la BCE ne pouvant plus rester aussi haut,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.

 

Les rendements des bons du Trésor des États-Unis sont très bas, au plus bas possible pour les Bills qui ont atteint 0,02 % en séance pour le 3 mois ! et 3,01 % pour les Notes à 10 ans,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.

 

Le plan Paulson avait permis aux rendements du 10 ans de repartir à partir du 6 octobre (point marqué par un losange jaune), ce qui était annonciateur de la reprise, mais le revirement spectaculaire d’Henry Paulson a fait tout baisser hier jeudi 20 octobre dans une tendance baissière lourde (les 3 losanges sont alignés).

 

Curieusement pourtant, l’écart entre les rendements du 10 ans et du 2 ans s’est brusquement retourné depuis le 13 novembre (marqué d’un triangle noir sur le graphique 4), ce qui devrait être le signe annonciateur du début du retour de la croissance, comme en juillet 2003,

Graphique 5 :

Cliquer ici pour agrandir le graphique.

 

La situation est encore incertaine et il est difficile de suivre la politique menée par les autorités américaines car elle change très rapidement.

 

 

Cliquer ici pour lire l’article des économistes de Work For All sur la crise de 1929 :

 

Leçons du crash de 1929 et de la Grande Dépression.

 

 

Cliquer ici pour lire mon billet sur la Suisse : Petits Suisses, grands vainqueurs.

 

***

 

 

 

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commentaires

C
vous indiquez "Par ailleurs, les gnomes de Zurich ont interdit les ventes à découvert (à nu)"<br /> <br /> J'étais pourtant persuadé que sur tous les marchés , quels qu'ils soient, une vente à découvert n'était possible qu'à condition d'avoir pu préalablement emprunter les titres non possédés, cet emprunt courant jusqu'au déblouclement de l'opération par le spéculateur baissier.<br /> <br /> Par rapport à ce que vous indiquez, certains marchés autoriseraient donc la vente à découvert sans emprunt préalable des titres (ce qu'on doit comprendre par "à nu" ? Quels sont ces marchés ?
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J
Dans le cadre d'un monde globalisé en crise et en concurrence « libre et non faussée », que se passerait-il si tous les pays voulaient dévaluer en baissant leur taux ?<br /> <br /> Rien concernant les exportations / importations. Juste de l'inflation, la ruine des épargnants.<br /> <br /> De toutes façons la baisse des taux de Bernanke va provoquer une vive reprise en septembre, car l'économie américaine est saine (GM, Best Buy, ...), les banques solides (je ne fais pas la liste), et Mc Cain sera élu.<br /> <br /> Heureusement aussi que les Américains, ménages et entreprises, ont les poches pleines de dollars ; que le dollar est une monnaie saine. Qu'en plus ils ont, eux, des fonds de pension qui vont leur permettre de faire face à l'arrivée à la retraite des babys boomers.<br /> <br /> Ce site est toujours aussi pathétique.
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Y
C'est pourquoi le G20 aurait réellement fait sensation (et agi positivement sur les marchés) s'il avait adopté une interdiction définitve des ventes à découvert (sans toucher aux options, qui permettent de se couvrir, ce qui est sain).<br /> <br /> A la base, le mécanisme de la vente à découvert n'est pas absurde en soi. Il est nécessaire quand les acteurs du marché sont sains et arbitrent correctement la valeur des actions. Cela évite notamment de voir un cours monter trop haut, sans fondamentaux. <br /> <br /> Ce préalable étant dit, qu'observe-t-on en réalité ?<br /> <br /> 1) les ventes à decouvert n'empèchent pas les bulles spéculatives de se créer. Pour preuve les valorisations absurdes lors de la bulle internet, la valeur de l'immobilier en 2006 et du pétrole / commodities récemment.<br /> <br /> 2) les ventes à découvert entraînent les sociétés dans des spirales de baisse infernales, les mettant en péril (OPA hostile, impossibilité de lever des fonds car manque de confiance).<br /> <br /> 3) la chûte des indices a provoqué une fonte de la capitalisation boursière (et donc de l'épargne des ménages) que j'estime (d'après des chiffres collectés sur bloomberg) à 7 trillions de $ rien qu'aux USA (9 milliards USD par point d'indice du S&P500). <br /> <br /> Il faut bien imaginer l'impact sur les ménages d'une telle baisse : Les économies d'une vie qui partent en fumée, les plans de retraite 401K qui ont fondu de moitié; les investisseurs ruinés.etc..<br /> <br /> Cette chute des actions, je le dis, est la cause première de la récession en cours.<br /> <br /> Les fondamentaux étaient bons (malgré la baisse de l'immobilier) courant mai 2008. Les gens étaient inquiets du pétrole certes, mais avait la perspective de pouvoir devenir propriétaire à un prix raisonnable. Depuis 2 mois, ils ne consomment plus, ils sont tétannisé et mettent toute leur épargne en cash sur compte courant (d'où l'augmentation de M1).<br /> Les coupable de cette innomable m.... sont les banques et les HF qui ont spéculé à la baisse.<br /> <br /> Juste pour finir, car cela n'a pas été beaucoup souligné par les journalistes. le rebond qui a eu lieu avant l'élection d'Obama a été déclenché plus tôt que prévu (il devait suivre l'élection en fait) par le corner provoqué par Porsche sur l'action Volkswagen. Porsche a surpris tout le monde en annonçant qu'ils avaient profité de la baisse des cours de VW pour acheter 95% des titres. Les spéculateurs se sont rués sur le titre pour se racheter et ont provoqué une hausse à 400% du titre en 2 jours. C'est ce corner qui a provoqué le rebond des cours mondiaux un peu avant le 4 novembre 2008. Personne ne l'a dit, mais c'est la réalité. Les HF, banques et SWf se sont retirés brutalement de peur de se faire coincer ailleurs, surtout à l'approche d'un évènement majeur tel que l'élection du premier noir américain.<br /> La réalité est donc là, nous sommes à la merci des analyses graphiques de traders assis derrière leurs consoles qui ne réfléchissent plus au monde dans lequel ils vivent. Ils regardent les graphiques, les moyennes mobiles, Macd et autres indicateurs.. le reste n'a plus d'importance : on peut vendre de l'essence à 150$ le baril, une maison à 4 fois sa valeur réelle, une action à 150 ans de bénéfice. <br /> Hélas, la seule réponse du G20 a été d'injecter encore plus d'argent dans un système déjà malsain et absurde.
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C
<br /> <br /> Merci pour votre intervention...<br /> <br /> <br /> Juste qq mots sur certains points : les Américains continuent à consommer et ils ne mettent pas "toute leur épargne en cash", cf mon dernier billet sur les agrégats<br /> <br /> <br /> <br />