On coule discrètement et en douceur
On coule discrètement et en douceur grâce à la Banque de France…
En période de récession (ou de crise, la plus grande crise depuis…), le pire est de protéger la production nationale : les importations de biens plongent mais les exportations aussi, ce qui accentue la baisse du PIB,
Graphique 1 :
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Conséquence : le solde du commerce extérieur continue à plonger (le solde des transactions courantes sur les biens seuls) depuis l’adoption de l’euro,
Graphique 2 :
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Sur 12 mois, le déficit cumulé augmente : il atteignait 61,7 milliards d’euros fin avril, derniers chiffres publiés par la Banque de France aujourd’hui 12 juin,
Graphique 3 :
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Pire : les investissements français à l’étranger sont toujours supérieures aux investissements étrangers en France qui n’est plus attractive à cause de dysfonctionnements majeurs,
Graphique 4 :
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Sur les 12 derniers mois, les investissements français à l’étranger totalisaient 129,2 milliards d’euros contre 57,9 milliards d’investissements étrangers en France,
Graphique 5 :
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La différence fluctue de 70 à 80 milliards selon les mois,
Graphique 6 :
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Les entreprises françaises et étrangères ont de l’argent, elles investissent, mais pas en France car les investissements en France ne sont pas rentables par rapport à ceux qui sont réalisés ailleurs.
On va droit dans le mur, ai-je écrit maintes fois, mais le crash ne s’est jamais produit.
J’ai donné des explications logiques à ce mystère : le flux des capitaux étrangers investis en France permet d’équilibrer en partie la balance des paiements.
En effet, c’est paradoxalement la dette publique française qui nous sauve (en apparence, pour l’instant) car elle attire les capitaux du fait de l’euro fort et des taux d’intérêt élevés, mais ces apports ne sont pas suffisants.
Les réserves en devises de la France sont au plus bas depuis des années : elles ne représentent que 15 jours d’exportations alors qu’elles devraient être de 3 mois.
J’en ai tiré la conclusion suivante : la banque de France doit emprunter plus ou moins discrètement pour jongler au plus juste de façon à éviter la cessation de paiement.
Effectivement, le dernier communiqué publié par la BdF explique d’une façon alambiquée qu’elle a dû emprunter 141 milliards d’euros supplémentaires en 2008 pour assurer l’équilibre de la balance des paiements.
On coule donc, mais discrètement et en douceur grâce à la Banque de France…
Heureusement, je suis, à ma connaissance, le seul à avoir déniché le truc.
Comme les Français ne comprennent rien aux problèmes économiques, financiers et monétaires, ça marche d’autant plus que la température de l’eau a beaucoup augmenté, ce qui est très agréable finalement quand on plonge.
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Pour lire le Rapport annuel 2008 : "La Balance des paiements et la position extérieure de la France", cliquer ici.
Pour accéder aux derniers chiffres de la BdF, cliquer ici.
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