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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 15:34

Questions / réponses 4 

Merci aux honorables lecteurs de ce blog pour leurs questions, voici mes réponses…

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zorro sur l'article Pétrole, dollar et euro :
J'ai du mal à comprendre le graphique 4 car j'ai l'impression que le prix du pétrole a triplé en dollar courant entre 2001 et 2007 alors qu'il a doublé en euros courants et je m'attendrais à un plus grand écart entre les courbes.
Mon calcul grossier:
2001 baril = 30 $ et Euros = 0,9 dollars
2007 baril = 90 $ et Euros = 1,4 dollars
en fait la période 2001 2007 me semble plus révélatrice que la seule année 2007
...

Mes graphiques sont établis à partir de données fiables, et non d’approximations grossières. Il faut absolument se baser sur de telles séries et de tels graphiques, sinon on dit n’importe quoi, ce qui est courant, cf. les articles des journalistes et commentaires par ailleurs…

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zorro sur l'article La stratégie du désordre : Votre article est très intéressant, même si je le trouve un peu trop simpliste.
1) vous minorez l'intérêt des multinationales à faire du business, si possible avec le plus grand nombre. Dans cette optique, une stratégie de désordre ne permet pas de faire des affaires. Prenez la situation en Irak: je ne suis pas sûr que les Etats-Unis aient beaucoup gagné dans cette affaire. Remarquez aussi que l'opinion publique américaine s'est retournée et que le pays est divisé sur la marche à suivre. A long terme, les compagnies pétroliennes américaines seront peut être gagnantes, mais rien n'est assuré à ce jour. En fait dans cet affaire irakienne, les USA ont même réussi à créer de l'ordre chez leurs adversaires car le sentiment anti-américain a considérablement grandi, même s'ils ont réussi à rallier à leurs thése nombre de pays d'europe de l'est (ce que vous devriez reprendre d'ailleurs pour souligner votre thèse).
2) vous minorez également les tensions et les dissensions de l'opinion publique américaine, ainsi que celles qui animent les partis républicains et démocrates. Il n'est pas sûr du tout que l'après Bush ne verra pas quelques changements fondamentaux de la politique américaine qui ne peut éternellement tout refuser: accords de Kyoto, tribunal pénal international, traité contre les mines anti-personnelles,
....

Justement : tout ceci confirme que cette guerre en Irak n’était pas faite pour que les stés pétrolières US accaparent son pétrole !

car le sentiment anti-américain a considérablement grandi  : vite dit ! par contre le désordre a grandi dans la région !

Mon billet n’a pas vocation à traiter tous les aspects de la stratégie US mais à montrer un aspect important.

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zorro sur l'article Chine : krach olympique en vue ! : Je suis d'accord avec vous: un système ou les Chinois produisent des biens et reçoivent en échange du papier de la part des USA n'a que peu de chance de perdurer.

Mais ce " papier " vaut des biens !

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amaury
sur l'article Questions / réponses : quels sont les facteurs qui font qu'une banque centrale choisit d'utiliser les taux directeurs plutôt que le contrôle de la masse monétaire et inversement ? pour relancer la croissance, la banque centrale peut choisir de baisser ses taux, or cette baisse de taux entraine une augmentation de la création monétaire et pourtant vous dites que si augmentation de la création monétaire il y a , on observera un baisse du PIB :il semble qu'il y ai une contradiction ou alors ai je mal compris ?

L’instrument principal d’une banque centrale est le maniement de son taux de base qui lui permet de contrôler la variation des agrégats monétaires.

La baisse des taux diminue le coût des emprunts, ce qui fait repartir l’activité et la consommation, donc baisser l’épargne, ie M2-M1.

Il n’y a pas de création monétaire dans ces cas là.

Par contre, quand les consommateurs craignent que la situation se détériore, ils augmentent leur épargne, de précaution, donc la demande baisse ainsi que l’offre donc la croissance baisse.

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Tonton Jack sur l'article Chine : ping-pong, stratégie du désordre et guerre économique : Certes, la partie s'annonce passionnante, cependant, elle serait à mes yeux bien plus s'il n'y avait pas l'UE et ses dirigeants qui risquaient de faire passer leurs populations pour les cochons payants...

Ou des dindons de la farce ! Les Américains se sont mieux adaptés : le taux de chômage est faible, peu de salariés US ont vraiment souffert de l’augmentation de la production chinoise, surtout comparativement à ce qui se passe en Europe.
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zorro sur l'article Erreurs et désordres financiers : Concernant la volatilité et la dernière partie de votre graphique n°2, est-il possible de faire des comparaisons avec des périodes antérieures ?
Avant, pendant 50 ans, c’était pire ! Les variations étaient plus importantes ! La Fed fait des progrès, et peut mieux faire !
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Franck Boizard sur l'article Questions / réponses : Je me suis mal exprimé dans mon précédent commentaire : je voulais dire qu'il faut éviter d'être trop systématique, d'appliquer une grille de lecture unique. Certainement, la stratégie du désordre n'est pas absente de la politique américaine, mais il ne faut pas en faire l'unique moteur.
Idem supra : Mon billet n’a pas vocation à traiter tous les aspects de la stratégie US mais à montrer un aspect important.

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Franck Boizard sur l'article Zone euro et Fed : Il m'est assez facile d'envisager l'éclatement de l'Euro, mais je n'arrive pas à imaginer comment les choses se passeraient. Avez vous un avis, un scénario de "politique fiction" ?

Bonne idée ! Prochain billet !

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zorro sur l'article Chine : ping-pong, stratégie du désordre et guerre économique : ne croyez-vous que le fait de disposer de réserves monétaires importantes permettra à la Chine de soutenir la croissance de son PIB et ses exportations ? N'y aura t-il pas également tentation pour la Chine d'investir en Europe, notamment dans l'immobilier ?

Les $1 330 milliards servent à corriger les erreurs antérieures et à consolider l’économie chinoise effectivement.

Ce fonds souverain et les autres vont permettre aux capitaux chinois d’augmenter leurs investissements en Europe, pas nécessairement dans l’immobilier, plutôt dans des valeurs mobilières et directement pour prendre le contrôle de certaines entreprises.

***

 

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 12:03

Retraites et rupture

Nicolas Sarkozy  voulait rompre avec le passé. C’était une excellente idée qu’il aurait fallu réaliser en revenant immédiatement sur le décret pris le 7 mai 2007, le lendemain de son élection, qui fait disparaître des comptes de la SNCF 116 milliards d’euros de créances de retraites qui se perdent dans l’usine à gaz de l’Etat, mais qui restent en tant que dettes car elles ne sont pas provisionnées.

Michel Pébereau, président du conseil d'administration de BNP Paribas, a fait le total de ces dettes correspondant aux engagements de retraite non provisionnés pour les seuls fonctionnaires et assimilés : 900 milliards d’euros fin 2004.

Par extrapolation, pour l’ensemble de la France, la dette publique pour les retraites s’élève à 4 500 milliards d’euros fin 2004, chiffre corroboré par ceux des économistes de Work For All et de la banque ABN Amro (qui sont supérieurs à ces évaluations car ils utilisent des formules plus récentes et plus proches de la réalité).

Les dettes publiques pour les retraites se montaient à environ 300 % du PIB fin 2004 !

*

C’est la BNP Paribas qui a annoncé la première dans le monde son exposition au sub-prime le 9 août dernier, et ce fut le début d’une crise.

C’est son président qui a le premier évalué officiellement et correctement les dettes publiques réelles pour les retraites en France…

La crise qui éclatera en France sera beaucoup plus importante que celle du sub-prime !

*

Comment se fait-il que je sois le seul à dénoncer ce décret du 7 mai et ses 116 milliards d’euros effacés qui sont pourtant publiés dans les comptes du 1° semestre 2007 de la SNCF mais sans qu’il en soit fait mention dans le communiqué de presse ?

Aucun journaleux d’aucun média n’en a fait mention.

Personne n’en parle clairement ; ça n’intéresse personne ? !

Remettre en ordre des comptes publics qui ont autant dérapé prend beaucoup de temps (4 ou 5 ans au minimum) et il faut pour cela une volonté de fer comme l’ont eue Ronald Reagan et Margaret Thatcher.

*

6 mois après son élection, Nicolas Sarkozy n’a pas engagé une seule véritable réforme efficace.

La seule bonne idée de son programme en tant que candidat, à savoir supprimer tout prélèvement obligatoire sur les heures supplémentaires se termine par une nouvelle couche de complexité dans la réglementation des salaires.

L’avenir est vraiment sombre en France… alors qu’en Chine se mettent en place des fonds de pension qui seront garantis par une partie des 1 330 milliards de dollars de réserves de changes.

Les dirigeants communistes chinois sont convaincus que seul le libéralisme est efficace et social !

Vive le PCC !

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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 18:58

Chine : ping-pong, stratégie du désordre et guerre économique

Les Chinois qui sont depuis des millénaires des experts dans l’art de la stratégie, viennent de réussir un joli coup : ils ont accentué le désordre dans les pays occidentaux en faisant monter l’euro à un record de 1,473 dollar à la suite des propos de Cheng Siwei, un parlementaire influent, qui a déclaré le 7 novembre que la Chine devait diversifier ses réserves de devises étrangères en vendant des dollars pour acheter des euros, ce qui a accentué la chute du dollar.
Ce n’est qu’une première attaque dans la guerre économique qui a commencé en Asie.

Les autorités chinoises mettent en place un fonds d'investissement souverain de 200 milliards de dollars, China Investment Corporation qui n’aura pas vocation à déstabiliser les marchés mondiaux a déclaré son président, mais qui pourrait très bien être utilisé à cet effet un jour…

La force de frappe chinoise est importante avec 1 330 milliards de dollars de réserves de change fin juin dont 407 milliards étaient placés en bons du Trésor des Etats-Unis en mai 2007.

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La situation économique en Chine s’est brusquement détériorée cette année. En effet, l’inflation qui a toujours été faible (1,5 % en 2006) augmente de mois en mois : 5,6 % en juillet et 6,5 % en août.

Les dirigeants de la banque centrale, la People’s Bank of China, PBC, sont conscients des dangers.

Le 15 septembre dernier, ils ont relevé leur taux de base pour la 7° fois depuis le 27 avril 2006 : le taux des intérêts créditeurs à un an est à 3,87 % et à 7,29 % pour les intérêts débiteurs.

Avec une inflation à 6,5 %, les Chinois perdent de l’argent en le plaçant dans les établissements financiers et le coût réel des emprunts est quasiment nul.

Cette situation est explosive : les Chinois investissent trop et massivement dans des actions surévaluées (parce que trop rares) qui sont les seuls placements à leur rapporter de l’argent et les entreprises surinvestissent sans frais.

Les agrégats monétaires sont hypertrophiés. Il aurait fallu mettre en place un système d’assurances santé et de fonds de pension et surtout augmenter l’offre en valeurs mobilières et en immobilier pour faire baisser M2-M1.

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La PBC aurait dû relever davantage et plus tôt ses taux (comme la Fed !).

Là encore, en Chine, les erreurs des dirigeants de la banque centrale auront des conséquences catastrophiques… dans un pays d’1,4 milliard d’habitants.

Si la PBC augmente ses taux de quelques points, les marchés réagiront comme partout ailleurs : la croissance du PIB ralentira ainsi que les exportations, le chômage augmentera, ce qui exacerbera les tensions sociales.

Pour couronner le tout, un krach mettra la Chine au tapis olympique.

Les marchés corrigeront d’eux-mêmes  a dit un jour ce bon vieux Greenspan

La partie de ping-pong ne fait que commencer.

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Cette guerre économique ne présente pas de dangers majeurs car les Chinois (même les dirigeants communistes !) ne combattent pas le capitalisme libéral pour lui substituer un autre système comme les socialistes (nationalistes allemands et les communistes d’URSS) et les Musulmans.

Cette guerre n’est qu’économique et elle entre dans le cadre normal des luttes d’influence.

La partie de ping-pong s’annonce passionnante.

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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 10:30

Zone euro et Fed

Les marchés financiers des Etats-Unis et de la zone euro ont commencé à converger en juin 2006 et la fusion complète est réalisée depuis septembre 2007 comme l’indiquent clairement… les gribouillis à droite sur le graphique 1 : 

2007.11.11.EZ.1.TX-US.gif

 (cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Et plus simplement celui qui représente l’écart entre les taux des bons américains et allemands à 10 ans,

Graphique 2 : 

2007.11.11.EZ.2.SPR.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Il est surprenant que ce marché commun ne soit pas l’objet de commentaires passionnés, c’est pourtant important.

Les taux de référence (les bons à 10 ans, 2 ans et 3 mois) de la zone euro sont pris en sandwich par ceux des Etats-Unis : le 10 ans américain ne peut pas descendre plus bas pour l’instant car il est maintenu en apesanteur par les taux de la Fed qui sont encore à 4,50 %.

Les 2 ans plongent sous la barre des 4 % car les capitaux libres se réfugient toujours sur l’obligataire public court en cas de grosses turbulences sur les marchés, actions en particulier.

Les prix montant, les rendements baissent.

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Il est amusant de constater que les variations des taux de la zone euro dépendent surtout de la situation aux Etats-Unis et de la politique menée par la Fed (le relèvement des taux en octobre et décembre 2006 n’est pas dû à l’augmentation des taux de la BCE, mais aux déclarations de Ben Bernanke cherchant à les faire remonter).

Le meneur du jeu est américain !

Les dirigeants de la BCE ne maîtrisent rien : ils suivent les marchés et la Fed.,

Si les membres du FOMC n’avaient pas fait l’erreur de laisser leur taux de base si haut à 5,25 % pendant si longtemps, les taux auraient pu converger normalement vers leur neutralité à 4,25 % sans provoquer de soubresauts sur les marchés.

Les erreurs de la Fed ont des conséquences très graves qui coûtent très cher.

*

En cette fin de semaine dernière, le rendement du Bund allemand à 2 ans est tombé à 3,81 %, nettement sous le taux de la BCE à 4 % à la suite du plongeon du 2 ans américain, ce qui est anormal (en dehors des normes). La courbe des taux est atypique,

Graphique 3 : 

2007.11.11.EZ.3.TX.GER.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Cette situation est maintenant difficilement gérable pour la BCE qui ne peut pas baisser son taux de base ni le relever.

La Fed est maître du jeu.

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La situation s’est encore dégradée en cette fin de semaine pour le rendement du 10 ans français : l’écart avec le Bund est remonté dans sa tendance en étant proche de 13 points de base,

Graphique 4 

2007.11.11.EZ.F.GER.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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En effet, les dernières informations sont mauvaises pour la France : le déficit du commerce extérieur a augmenté en septembre (3 milliards d'euros), les déficits publics et le taux des prélèvements obligatoires ne diminuent pas.

Ces mauvaises perspectives ont fait augmenter le 10 ans français (et ce n’est qu’un début).

Les dettes coûtent de plus en plus cher en France ; ça va mal se passer Koko !

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Les données sont celles de Reuters pour le 4° graphique (à 3 décimales) et de Bloomberg pour les précédents.

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 15:14

Questions / réponses 3 

Merci aux honorables lecteurs de ce blog pour leurs questions, voici mes réponses…

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amaury sur l'article Laffer, Rubin et Keynes : je souhaitais savoir si vous interveniez de temps en temps sur certains médias (tv, radio ou autres..) pour défendre l'économie libérale (face à la grosse machine propagandiste marxiste) ?

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Non ! je n’y ai jamais été invité, et d’ailleurs je ne suis pas victime que de cette propagande : Guy Millière  a supprimé mon blog du site de " l’Institut Turgot " fin juillet…

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Vincent Bénard sur l'article Chine : krach olympique en vue ! :Entendu sur BFM ce matin: l'action Petrol of China a été introduite simultanément à Hong Kong sur le marché international et sur le marché réglementé de Shanghai.
l'action a gagné 163 % en une journée à Shanghai (!!!) et... Perdu 2% à Hong Kong. Cherchez l'erreur. 1929, à côté, c'est de la gnognotte. Les conséquences géopolitiques ? Brrrr, ça fait un poil peur
.

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Oui ! la baisse à HK s’explique par la défiance des investisseurs sur la cotation de PetroChina à Shanghai

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Franck Boizard sur l'article Chine : krach olympique en vue ! :" Les déséquilibres commerciaux mondiaux se résorberont alors. Les marchés corrigeront d’eux mêmes, a dit un jour Alan Greenspan? " Certes, mais à quel prix humain ? Vous me direz, ces gens-là n'ont qu'à pas vivre dans une dictature.

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Oui ! ça va faire mal… Par contre je ne suis pas d’accord avec vous sur la dictature. Imaginez que les dirigeants du PCC soient au pouvoir en France ! il y aurait une forte croissance car ils ont une bonne culture économique et financière libérale. La dictature chinoise ne s’exerce que sur le plan politique en contrôlant tout dans ce domaine, un peu comme les partis dominants en France où tous les journaleux de tous les médias sont libres mais ils délivrent la même propagande ! Alors, où est la dictature ? où est la liberté ?

 

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Omde sur l'article La stratégie du désordre : Article intéressant, Etonnant d'ailleurs de la part d'un chantre de l'ultra libéralisme (et donc du pouvoir de la finance). Reste à savoir la part de réalité et d'intox (par exemple sur l'échec israélien au Liban qui me semble plus un cuisante défaite qu'une stratégie voulu "de désordre"), Enfin saluons cet effort d'analyse

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Je ne suis pas un chantre de l'ultra libéralisme mais un libéral ordinaire, comme par exemple Alan Greenspan. C’est un courant plutôt majoritaire aux US, mais un groupuscule microscopique en France !

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Franck Boizard sur l'article La stratégie du désordre : Ca fait un peu "théorie du complot", je n'adhère pas totalement à vos idées, car elles supposent une continuité de vue bien improbable dans une démocratie. Je parlerais plus volontiers d'une "pente" que d'une "stratégie".
Au fond, les Américains appliquent un principe que nous, Français, devrions connaître puisqu'il est napoléonien : "Lorsque vous voyez votre adversaire faire une faute, surtout, ne faites rien pour l'interrompre. Laissez le aller au bout de sa faute."
Ceci dit, même si le coté complot m'irrite, j'ai quelques connaissances bien placées qui ne sont pas loin de penser comme vous.
Dans le cas de l'A380, c'est particulièrement flagrant car le problème était simple "Le faire ou ne pas le faire". Il est donc facile devant une problématique si limpide de percevoir la stratégie américaine et les différentes manoeuvres :
1) "Ce projet d'A380 est sans intérêt, ce n'est pas le marché." Par réaction, les Européens défendent leur idée.
2) "Bon, on va s'y mettre à ce gros porteur." Les Européens sont confortés dans leur analyse et lancent l'A380.
3) "Et hop. On vous a bien eu, finalement, on lance le Dreamliner."
La grande force des Américains, qu'on prend pour des bouseux isolationnistes, est d'avoir une pensée stratégique à l'échelle mondiale, sans équivalent ailleurs.
Entre le Pentagone, le Département d'Etat et les "think tanks", il y a une masse de matière grise consacrée à penser l'avenir et la place des USA à l'échelle du siècle qui rendent ridicules les idées floues du chiraquisme sur le "monde multipolaire".
Nous avons aussi des gens qui pensent la stratégie, mais ils font ce qu'ils peuvent avec leurs maigres moyens.

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Vous commencez par écrire que vous n’êtes pas d’accord avec ma théorie de la stratégie du désordre, puis vous montrez ensuite par vos connaissances (que je n’ai pas) qu’elle s’applique parfaitement au cas de EADS : penser l'avenir et la place des USA à l'échelle du siècle, c’est très exactement là cette stratégie du désordre !

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sami sur l'article Questions réponses : pourquoi être obligé de faire baisser le dollar par rapport aux monnaies de référence sous prétexte qu'ils ont les gains de productivité des plus élevés?

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Les Américains font baisser le dollar pour pouvoir augmenter leurs exportations et faire marcher les entreprises US aux US, et le résultat est bon : cf. l’amélioration du commerce extérieur. Si les Américains n’agissent pas pour faire baisser le dollar, avec un haut niveau de productivité globale, ils ne peuvent plus rien exporter et les produits importés envahissent tout et font péricliter la production US.

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amaury sur l'article Pétrole, dollar et euro : vous dites que lier l'inflation à une augmentation de la masse monétaire relève de l'amalgame, mais alors concrètement quelles sont les conséquences économiques et monétaires (par exemple pour la France et l'UE où l'augmentation est importante) d'une augmentation de la masse monétaire ? et quels sont les mécanismes qui expliquent la relation : la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la masse monétaire libre ?

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L’augmentation de la masse monétaire crée des déséquilibres fondamentaux avec de l’argent non gagné, comme c’est le cas au Japon et en Chine. Dans la zone euro, la situation n’est pas encore catastrophique, mais ça viendra avec les créances de retraites non provisionnées…

Sur la masse monétaire libre, voir la partie sur le behaviorisme au début de ce blog

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Tonton Jack sur l'article Pétrole, dollar et euro : Merci pour ces informations, notamment le dernier graphique qui expose bien, rétrospectivement, tant la violence du contre-choc de 1986 que la période extrêmement étrange que nous avons connue lors de la décennie 90.
En un sens, cela explique aussi peut-être l'envolée actuelle des prix, car, si la demande a cru sous l'effet du développement économique de certains pays, il devait sans doute être difficile d'investir dans l'offre avec des prix aussi bas.

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Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous écrivez : il devait sans doute être difficile d'investir dans l'offre avec des prix aussi bas car les prix n’étaient pas bas mais normaux. Par ailleurs, vu les bénéfices faits par les grandes sociétés pétrolières, les investissements ont toujours été rentables !

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 10:53

Erreurs et désordres financiers

Ben Bernanke a déclaré et répété que les taux demeureraient élevés à l’avenir, celui de la Fed à 5,25 % étant donc dans la norme. Tout le monde a repris son idée.

Pour ma part, j’ai toujours soutenu que les taux devaient baisser aux alentours de 4 % comme de 2002 à 2005 (pour une rémunération réelle normale de 2,5 % et une inflation de 1,5 %), des taux trop élevés étant anormaux et dangereux.

Il se trompait, tout le monde se trompait.

J’ai eu tort d’avoir raison…

Les taux sont retombés, très durement : les taux courts sont sous la barre des 4 %,

Graphique 1 : 

2007.11.09.US.1.TX02.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)
 

Des taux courts sous la barre des 4 % signifient que les capitaux se réfugient en masse sur les échéances courtes peu rémunératrices mais qui ont l’avantage d’éviter des pertes !

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La volatilité est très importante car les incertitudes sont élevées,

Graphique 2 : 

2007.11.09.US.2.TX06.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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La Fed n’a pas vu venir la crise du sub-prime. C’est une erreur majeure, car la fonction principale d’une banque centrale est de détecter tout dysfonctionnement avant qu’il ne soit trop tard.

Les établissements financiers se sont presque tous engagés sur des produits à risques en cherchant à cacher le plus longtemps possible leurs pertes (200 milliards de dollars environ).

Personne n’avait intérêt à sortir de ce système pourri qui s’est finalement révélé début août.

Les informations financières ne donnaient pas une image fidèle de la situation.

Les agences de notation auraient dû dégrader les établissements exposés à ces risques.

Les autorités monétaires auraient dû sanctionner les fautifs. Elles ne l’ont pas fait.

Les erreurs se sont accumulées ainsi que les désordres financiers.

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En 2001-2002, Alan Greenspan est intervenu énergiquement pour remettre de l’ordre dans les comptes des entreprises contre l’avis de ceux qui ont profité des désordres antérieurs.

Les bénéfices ont plongé, les financiers ont protesté, mais il a agi pour le plus grand bien de tout le monde : la croissance est repartie par la suite sur des bases saines.

Ben Bernanke est inerte.

C’est inquiétant.

Les Américains sont inquiets : ils augmentent leur épargne de précaution (de 8 % d’une année sur l’autre) :

Graphique 3 : 

2007.11.09.US.3.M2M1.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)
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Ce qui signifie que la croissance du PIB ralentit,

Graphique 4 : 

2007.11.09.US.4.FRM.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)

En réalité, elle est faible : 2 % en moyenne d’une année sur l’autre sur les 3 derniers trimestres et elle ralentira encore à l’avenir. Une récession est possible.

Pour l’instant la croissance reste apparemment forte parce que les fondamentaux sont bons : la richesse des Américains et de leurs entreprises les met à l’abri de tout danger immédiat.

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La crise du sub-prime montre que les marchés entièrement livrés à eux mêmes dégénèrent rapidement car tout le monde a intérêt à profiter des désordres financiers à court terme.

Il n’y a aucune limite et la crise systémique est alors certaine.

Le capitalisme libéral repose sur des règles qui doivent être respectées strictement, sinon le système s’écroule.

Les banques centrales et les autres autorités jouent un rôle essentiel : elles doivent édicter les bonnes règles du jeu et les faire respecter, ce qui n’est pas le cas actuellement.

C’est inquiétant.

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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 12:49

Pétrole, dollar et euro


Lorsque le prix du baril de pétrole monte au dessus de 93 dollars, il dépasse alors son sommet historique de 80 $ atteint en 1980, à dollar constant (aux prix de 2000),

Graphique 1 : 

2007.11.08.WTI.1.CST-.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)
 

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Le même graphique avec le dollar courant,

Graphique 2 : 

2007.11.08.WTI.2.CC-.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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En France, nous payons ce pétrole en euros dont la parité avec le dollar varie beaucoup,

Graphique 3 : 

2007.11.08.WTI.3.----.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Actuellement, l’euro atteint des sommets à 1,47 US$, donc, le pétrole payé en dollar ne devrait pas coûter très cher ! 
oui mais le prix du brut en dollars augmente plus vite (56 % en un an !) que l’euro par rapport au dollar (14 % en un an), donc le prix du brut augmente logiquement en euros, que ce soit par rapport à des prix exprimés en dollars constants ou en dollars courants (de 35 % en un an),

Graphique 4 : 

2007.11.08.WTI.4.---CC.gif


(cliquer ici pour agrandir le graphique)
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C’est de 1981 à 1985 que le prix du brut a été le plus élevé en euro : il a alors dépassé 60 € le baril contre 55 € actuellement car l’euro a plongé sous 0,70 dollar en 1985. 
En effet, le dollar s’est renforcé dans les années 80 grâce à la politique menée par Ronald Reagan. 
De 1980 à 1985, le pétrole coûtait donc relativement plus cher que maintenant en Europe.

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Les données sont fournies comme d’habitude par l’ami Fred de Saint Louis.

Merci à l’honorable lecteur de ce blog qui m’a donné l’idée de mettre au clair tout ceci…

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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 12:27

La stratégie du désordre

Les Américains (des Etats-Unis) appliquent la stratégie du désordre depuis un certain nombre d’années. C’est une idée défendue à l’origine par les dirigeants du parti Démocrate qui n’acceptent plus que des régimes forts amis dirigent un certain nombre de pays comme c’était le cas jadis. 
Ils préfèrent favoriser l’arrivée au pouvoir d’opposants anti-américains (dans le cadre de la logique dite paradoxale), mais ils les affaiblissent en créant un certain désordre dans ces pays.  
*

La stratégie du désordre  est appliquée en Iran depuis la fin des années 70, et c’est peut-être là qu’elle a commencé à être mise en œuvre pour la première fois.
Les Américains, sous la présidence du Démocrate Carter, ont favorisé l’éviction du Shah et la prise du pouvoir par Khomeyni avec l’appui des Français qui ont joué le rôle indispensable d’idiots utiles (selon l’expression consacrée) avec Valéry Giscard (d’Estaing). 
En effet, les Américains préfèrent agir indirectement (c’est plus discret) en exerçant une influence sur des parties tierces pour les inciter à prendre des décisions qui servent leurs intérêts.
Les Chiites au pouvoir ont effectivement considérablement affaibli l’Iran et ils exercent une menace importante sur les Sunnites, ce qui répond aux objectifs finals que les Américains recherchent : affaiblir le monde arabo-musulman en y augmentant le désordre.

*

George Bush senior a appliqué la stratégie du désordre en Irak en laissant Saddam Hussein au pouvoir en 1991 (après la guerre menée à la suite de l’invasion du Koweït) de façon à maintenir son pouvoir de nuisance dans la région, et donc un certain désordre.

Son fils, George W. Bush, a rompu cette stratégie mais les Démocrates tout-puissants et omniprésents dans l’administration fédérale ont réussi à rétablir un certain désordre en Irak répondant à leur stratégie !

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La stratégie du désordre est un art délicat à utiliser au Moyen-Orient mais d’une très grande efficacité car le désordre y est particulièrement bien ancré depuis des millénaires. 
Toute la difficulté est de le maîtriser et de l’orienter dans le sens voulu pas ses initiateurs.

Dans cette optique, Israël a particulièrement bien réussi lors de la guerre menée au Liban contre le Hezbollah pendant l’été 2006 : le pouvoir de nuisance militaire de la milice Chiite contre Israël a été détruit, ce qui était l’objectif principal, mais les Chiites peuvent continuer à exercer un certain pouvoir de nuisance dans le monde musulman dominé par les Sunnites, et donc perpétuer un certain désordre.

En outre, Israël ne passe plus pour une hyper puissance dominatrice mais comme une nation vulnérable, donc ordinaire (comme les Américains en Amérique du Sud), ce qui est positif à terme. 
Les membres du gouvernement israélien ont été parfaits dans leur rôle d’idiots utiles !

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La stratégie du désordre est appliquée en Turquie : les Américains ont abandonné avec surprise leurs alliés de longue date de la droite traditionnelle laïque liée aux militaires (qui ont joué un rôle très important pendant la guerre froide) en facilitant l’arrivée au pouvoir des Islamistes mais en les affaiblissant, en particulier en exigeant d’eux le respect des Droits de l’Homme.

Par ailleurs, les Américains interviennent (curieusement directement et très énergiquement) pour que l’Union Européenne accepte en son sein la Turquie, ce qui affaiblira l’Europe en y facilitant l’intégration de 70 millions de Musulmans turcs qui y créeront un grand désordre ingérable à terme.

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La stratégie du désordre est appliquée en Europe : les Américains ont réussi à convaincre les Européens de mettre en place l’Union Européenne qui a la prétention d’être une nation née de l’élargissement de la Communauté Européenne mais qui est un monstre institutionnel totalement inefficace qui affaiblit considérablement les pays européens dont les entreprises sont pourtant très performantes.

Les Américains ont même réussi à persuader les dirigeants et les peuples de pays européens à adopter une monnaie commune contre nature dont les effets leur sont pourtant catastrophiques.

Ce ne sont pas les Américains qui créent positivement ce désordre, mais ce sont certaines entreprises spécialisées dans cette activité qui exercent une influence sur les leaders et les décideurs européens de façon à ce qu’ils prennent eux-mêmes des décisions contre leurs intérêts, ce qui favorise finalement les Américains.

La stratégie du désordre est même appliquée dans des entreprises d’importance stratégique comme EADS qui a l’avantage de donner l’apparence de ne pas laisser le monopole de la production d’avions de ligne à Boeing. 
En convainquant l’entourage de Jacques Chirac de lancer l’A380 à la place d’un biréacteur long courrier, Airbus s’est condamné à ne pas être rentable, ce qui pénalise lourdement l’industrie aéronautique européenne et les contribuables, tout en laissant le champ libre à Boeing sur ce marché majeur du XXI° siècle.

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La stratégie du désordre est appliquée en Suisse car les Américains veulent affaiblir la puissance financière totalement incontrôlable de ce petit pays libéral très indépendant.

Là encore, la gauche européenne fournit l’armée d’idiots qui leur sont utiles : ainsi par exemple, des dirigeants du Parti Socialiste français sont intervenus pour essayer de mettre fin aux avantages fiscaux dont bénéficient les capitaux qui y sont placés, les militants rouges-verts européens appuient les revendications contestatrices de citoyens helvétiques en sapant les fondements mêmes de leur nation.

La Suisse était un pays propre en ordre selon l’expression typiquement romande. 
La stratégie du désordre y crée un désordre grandissant et durable.

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La stratégie du désordre est facilement appliquée en Russie avec les anciens communistes restés au pouvoir, mal reconvertis dans une apparence d’économie de marché. 
Le désordre y règnera longtemps. Grâce à eux, le maintien d’un potentiel de dangerosité russe permet de justifier la poursuite de programmes militaires américains de grande envergure, ce qui permet aux Etats-Unis de maintenir leur avance dans ces technologies de pointe, pour la plus grande satisfaction de leurs militaires et de leurs entreprises du secteur de la défense.

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La stratégie du désordre a été appliquée aussi en Asie : Suharto, présenté habituellement comme un dictateur par les médias, a été évincé du pouvoir en Indonésie par les Américains en utilisant la désinformation et en encourageant des manifestations qui lui étaient hostiles.

Steve Hanke, un économiste américain qui conseillait Suharto, a rapporté dans un article publié dans Globe Asia du 24 janvier 2007 qu’il a été surpris de constater que ce sont ses propres concitoyens qui avaient créé de toutes pièces son éviction ! 
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La stratégie du désordre est appliquée au Japon dont le dynamisme dans les décennies d’après guerre a été stoppé par les désordres monétaires qui ont créé une déflation durable. En effet, les dirigeants de la banque centrale ont laissé filer la masse monétaire qui est hypertrophiée (à 220 % du PIB au lieu de 80 % au maximum) et l’endettement public atteint 180 % du PIB (60 % est la norme à ne pas dépasser).

Les Américains ont tout fait pour… laisser les dirigeants politiques et économiques japonais faire des erreurs majeures. Corrompus et incompétents, ils sont eux aussi parfaits dans leur rôle d’idiots utiles
Dans ces conditions, le Japon ne pourra plus jamais menacer de concurrencer les Etats-Unis.

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Seuls les Chinois qui sont depuis des millénaires des experts dans l’art de la stratégie, réussissent à tirer leur épingle du jeu, pour l’instant du moins.

Les Américains les ont encouragés à développer une économie de marché qui a permis à la Chine de décoller. Cependant, les marchés financiers sont les plus complexes à maîtriser, et les autorités chinoises en gèrent mal certains aspects.

Ainsi, l’inflation (6,5 %) peut être difficile à contenir à court terme avec une croissance très forte (11,9 %). La masse monétaire est hypertrophiée : elle augmente trop vite (17 %) et elle représente 170 % du PIB, ce qui produira un jour des désordres insurmontables et durables car ils sont profondément déflationnistes à terme (comme au Japon).

L’épargne (alimentée en partie par de l’argent non gagné) est surabondante (60 % du PIB), ce qui fait monter les bourses chinoises à des sommets très dangereux. 
Les cours des actions sont actuellement considérablement surévalués avec un PER moyen de 35 à 40 contre 15 à 20 normalement (le PER est le rapport –Ratio- entre la capitalisation boursière –Price- et les bénéfices –Earnings-).

Un krach se produira obligatoirement un jour, ce qui créera alors un désordre économique considérable et mettra fin à la croissance et à la menace chinoise. Les Américains laissent les dirigeants politiques et économiques chinois faire des erreurs majeures comme ils l’ont fait avec les Japonais.

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Cette stratégie du désordre est appliquée en Amérique centrale et du Sud : la plupart de ces pays ont maintenant des gouvernements de gauche plus ou moins hostiles aux Etats-Unis, mais en menant de telles politiques économiques antilibérales à base de nationalisations entre autres, ils se condamnent à une croissance faible qui accentue les difficultés économiques, sociales et politiques. 
Ils affaiblissent ainsi à terme leur pouvoir de nuisance, ce qui est le but final recherché par les Américains (des Etats-Unis).

Il n’y a plus de dictateurs amis comme c’était le cas pendant des décennies après la Seconde guerre mondiale dans un certain nombre de pays d’Amérique centrale et du Sud (les Républiques bananières)
Cette politique de complaisance des Américains envers des dictatures pouvait être admise à cette époque là car la lutte contre l’influence communiste était difficile à mener. 
Elle a donné des résultats positifs pour les Américains (en particulier… les producteurs de bananes !) pendant un certain temps mais elle est contre-productive à terme et elle est jugée politiquement incorrecte par les Démocrates.

Par ailleurs, la structure du PIB a beaucoup changé depuis une vingtaine d’années dans les pays développés : les firmes Nord-américaines dominantes ne sont plus celles qui commercialisent des fruits mais des sociétés de services (informatiques, financiers, etc.).

Le contrôle de ressources naturelles par les Américains (du moins par certaines de leurs entreprises) ne présente plus d’intérêt. Les gouvernements de ces pays peuvent donc rester hostiles aux Américains (des Etats-Unis) sans leur porter préjudice.

Bien mieux : la faible croissance de ces pays d’Amérique centrale et du Sud accentue les difficultés économiques de la population dont le niveau de vie s’améliore peu ou pas en adoptant des politiques économiques antilibérales, ce qui décrédibilisera finalement ces gouvernements de gauche.

A terme, la stratégie du désordre est donc gagnante pour les Américains et le capitalisme libéral qui gagneront ainsi la guerre des idées !

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La stratégie du désordre est une réussite presque parfaite… pour les Américains.
Elle a des conséquences catastrophiques pour les autres, et en particulier pour les défenseurs de la liberté dans le monde et qui sont ainsi abandonnés et trahis par leurs propres alliés.

Les Iraniens partisans du Shah en ont été les premières victimes. Ils n’admettent pas que les Américains aient pu aider les Chiites à renverser la monarchie et à plonger leur pays durablement dans la pauvreté et le désordre.

Les peuples sont finalement les grandes victimes consentantes de cette stratégie du désordre. 
En effet, les Américains n’imposent plus leurs propres amis : ils incitent leurs ennemis (la gauche plurielle, les Islamistes) à prendre le pouvoir et à commettre les erreurs qu’ils ne devraient pas commettre.

Le cynisme des Démocrates n’a aucune limite. Ils imposent leur conception du politiquement correct. Les Républicains ne font rien pour s’y opposer.

Cette stratégie du désordre doit être dénoncée et combattue par les défenseurs de la liberté dans le monde.

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Cette stratégie du désordre est le fruit de mes réflexions personnelles initiées par la lecture des billets du Lieutenant-Colonel Ludovic Monnerat sur son blog, en particulier par le concept de la logique paradoxale qui explique très bien la cohérence et l’importance de la politique menée par les Etats-Unis. 
Blog de Ludovic Monnerat : http://www.ludovicmonnerat.com/
Il n’y a pas d’autres références a priori.

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Une première version réduite de ce texte a été publiée sur le site Iran-Resist des Iraniens qui, en tant que premières victimes, sont bien placés pour comprendre les effets dévastateurs de cette stratégie du désordre.

Je reprends ici un texte écrit le 06/09/2007

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Copyright © 2007 Jean-Pierre CHEVALLIER

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 22:43

Chine : krach olympique en vue !

Complément du billet sur la stratégie du désordrehttp://www.jpchevallier.com/article-11858929.html

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Seuls les Chinois qui sont depuis des millénaires des experts dans l’art de la stratégie, réussissent à tirer leur épingle du jeu, pour l’instant du moins.

Les Américains les ont encouragés à développer une économie de marché qui a permis à la Chine de décoller. Cependant, les marchés financiers sont les plus complexes à maîtriser, et les autorités chinoises en gèrent mal certains aspects.

Ainsi, l’inflation (6,5 %) peut être difficile à contenir à court terme avec une croissance très forte (11,9 %).

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La masse monétaire est hypertrophiée : elle augmente trop vite (17 %) et elle représente 170 % du PIB, ce qui produira un jour des désordres insurmontables et durables car ils sont profondément déflationnistes à terme (comme au Japon).

L’épargne (alimentée en partie par de l’argent non gagné) est surabondante (60 % du PIB), ce qui fait monter les bourses chinoises à des sommets très dangereux.

Les cours des actions sont actuellement considérablement surévalués avec un PER moyen de 35 à 40 contre 15 à 20 normalement (le PER est le rapport Ratio- entre la capitalisation boursière –Price- et les bénéfices Earnings-).

Un krach se produira obligatoirement un jour ce qui créera alors un désordre économique considérable et mettra fin à la croissance et à la menace chinoise. 

Les Américains laissent les dirigeants politiques et économiques chinois faire des erreurs majeures comme ils l’ont fait avec les Japonais.

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Deux exemples récents de ces désordres boursiers…

PetroChina est devenu lors de son introduction à la bourse de Shanghai le premier groupe du monde avec 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, plus du double de celle d’Exxon à 500 milliards de dollars ! Son PER pour 2007 est de 54 !

Alibaba  (!), qui est la principale société Internet chinoise, vient elle aussi d’être introduite en bourse avec un PER de 106 pour 2007 !

Warren Buffett a vendu les actions PetroChina (HK$19,60 avant son introduction à Shanghai) que Berkshire Hathaway Inc. possédait en faisant une confortable plus value (il les avait achetées HK$1,28 en mars 2000).

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Les dirigeants communistes n’ont pas su mettre en place des systèmes efficaces et sûrs de fonds de pension et d’assurances santé, ce qui incite les Chinois à sur-épargner.

Ils ont de l’argent (visible en M1 et M2-M1) mais il ne rapporte rien (2,88 %) en le plaçant dans le système bancaire alors que les placements en bourse sont très rémunérateurs… pour l’instant !

Compte tenu de la taille de la Chine, le krach sera olympique !

Les déséquilibres commerciaux mondiaux se résorberont alors.

Les marchés corrigeront d’eux mêmes, a dit un jour Alan Greenspan…

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 11:39

Laffer, Rubin et Keynes

Le budget de l’Etat doit-il être en équilibre, en excédent ou en déficit ?

La politique fiscale peut-elle stimuler la croissance en période de crise ?

Si oui, comment ?

Arthur Laffer, Robert Rubin et Keynes ont donné des réponses différentes…

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Pour Keynes, c’est simple : il suffit de distribuer de l’argent à ceux qui n’en ont pas et d’augmenter les dépenses publiques pour faire repartir la croissance période de crise.

C’est la solution préférée de la gauche, surtout en France, mais cette politique fiscale et économique a toujours donné des résultats catastrophiques comme tout le monde peut le constater, en France en particulier.

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Robert Rubin, l’ancien ministre des finances de Bill Clinton, donne une meilleure réponse : l’Etat ne doit pas augmenter ses dépenses ni baisser ses impôts de façon à dégager des excédents budgétaires pour que l’économie se développe sur des bases saines. Tout le monde peut alors en profiter : les plus pauvres et les plus riches !

Cette politique fiscale et économique a donné de bons résultats à la fin des années 90, et les excédents fiscaux se sont montés à 2,4 % du PIB à la fin du mandat de Clinton en 2000.

Cependant, les Américains ont eu de la chance : ils ont bénéficié de l’assainissement de l’économie réalisé pendant les années Reagan, et il n’y a jamais eu de crise majeure pendant que Clinton était président.

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Encore mieux : Arthur Laffer, l’un des Reaganomics les plus influents, a proposé de diminuer les impôts pour relancer la croissance en cette période de crise du début des années 80, ce qui a fait augmenter le déficit budgétaire qui a atteint un record de 5,6 % du PIB en 2003 !

Oui mais, moins d’impôts, c’est plus d’argent dans la poche des consommateurs qui vont en profiter pour augmenter leurs dépenses. La demande augmente, l’offre y répond : la croissance du PIB repart, ainsi que… les rentrées d’impôts ! car les revenus qui augmentent globalement sont imposables.

Moins d’impôts aujourd’hui, c’est plus de croissance demain, et ce sera finalement plus de croissance et d’impôts pour après demain !

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C’est la politique qui a été menée par George W. Bush après le trou d’air de 2001-2002 : les baisses d’impôts ont augmenté le déficit à 3,4 % du PIB en 2004 mais la croissance est repartie, ce qui a permis de réduire les déficits à 2,5 % du PIB en 2005, 1,85 % en 2006 et 1,17 % seulement en 2007.

En effet, le déficit se montait à 162,8 milliards de dollars au cours de l’année fiscale qui s’est terminée le 30 septembre dernier pour un PIB de 13 926,7 milliards de dollars au 3° trimestre.

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Graphique : 

2007.11.06.US.DEF.gif
(cliquer ici pour agrandir le graphique)

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Une petite erreur systématique sur ce graphique : le PIB pris en compte est celui du 4° trimestre de l’année civile, suivant la fin de l’exercice fiscal qui se termine le 30 septembre (sauf pour 2007 !). L’incidence de cette erreur est négligeable sur ce graphique.

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Les données sont fournies par l’ami Fred de Saint Louis : http://research.stlouisfed.org/fred2/

Pour comprendre le mécanisme de la courbe de Laffer, voir les excellents articles de Work For All : Causes de la croissance différentielle en Europe

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Dans mon billet Questions /réponses précédent, je n’avais pas vérifié les chiffres, ce que je fais d’habitude dans les billets ordinaires, en dehors des Questions /réponses

Merci à Vincent Bénard de m’avoir signalé mon erreur… Voir son blog : http://www.objectifliberte.fr/

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