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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 11:41

RATP 2006

Kokorico !

Fin 2006, les 45 000 salariés de la RATP ont accumulé 35 milliards d’euros de dettes !

777 000 euros par salarié ! c’est peut-être un record mondial : Kokorico !

Koko, Nikolas Sarkozy, laisse faire. Rien ne change.
Pourquoi les Français ne réagissent-ils pas face à la dérive des comptes de la RATP, et à celle des autres entreprises publiques ?

La RATP publie des comptes (certifiés par KPMG et PricewaterhouseCoopers Audit) qui respectent les règles comptables.

*

Ces comptes sont clairs : l’actif de la RATP est financé par des capitaux propres de 1,7 milliards d’euros et pour le reste, 13 milliards d’euros, par des dettes à long terme hors normes qui s’ajoutent aux 21,6 milliards d’euros d’engagements de retraite comptabilisés au 31 décembre 2004, actuellement miraculeusement sortis des comptes de la RATP par une loi opportune.

L’importance des dettes s’explique par le salaire moyen brut à la RATP qui était de 3 080 euros par mois en 2006 : 2,2 milliards d’euros pour 44 900 salariés… qui ont une faible productivité avec 82 600 euros de chiffre d’affaires par salarié alors que la norme est de 150 000 euros.

Les salariés de la RATP devraient au moins avoir la pudeur de ne pas faire grève dans de telles conditions !

*

Les charges de retraite des salariés de la RATP de 21,6 milliards d'euros au 31 décembre 2004 ne sont pas provisionnées, mais elles sont prises en charge par l'Etat, ce qui signifie que les contribuables vont les payer !

Avec la SNCF, La Poste, eDF et GDF, ce sont plus de 250 milliards d'euros qui ne sont pas comptabilisés dans la dette publique et qui sont autant d'impôts supplémentaires pour l'avenir. La commission Pébereau évaluait les charges de retraite non provisionnées pour l'ensemble des administrations et des entreprises publiques à 800 milliards d'euros fin 2004.

La dette publique réelle de la France dépasse maintenant 2 000 milliards d'euros.

Pourquoi les Français ne réagissent-ils pas face à la dérive des comptes de la RATP, et à celle des autres entreprises publiques ?

*

Si la RATP avait été une entreprise comme les autres, elle aurait dû comptabiliser toutes ses charges et elle aurait dû les couvrir par son chiffre d'affaires, tout en dégageant des bénéfices avec une marge normale de 5 %. Malheureusement, son statut d'entreprise publique la met à l'abri de la faillite car l'Etat est garant de ses dettes qui sont sans limites… tant que le système de dettes publiques ne s'écroule pas.

Les salariés de la RATP ont ainsi acquis dans leur propre patrimoine de l'argent qui ne correspond pas à ce que les clients ont payé pour le service utilisé, et inversement, les clients n'ont pas payé le prix couvrant les coûts de ces services.

De l'argent non gagné circule sur les comptes et dans les portefeuilles des salariés de la RATP et dans ceux de ses clients, contribuant ainsi à gonfler les agrégats monétaires de la zone euro.

Les dettes s’accumulent. Il arrivera un jour où la situation ne sera plus tenable. Le gouffre se révèlera alors mais ce sera trop tard pour trouver des solutions douces. L'URSS a sombré. L'Argentine a chuté. La France trébuchera. Les dérives monétaires se terminent toujours dans un désordre social et politique inquiétant…

*

Les équilibres de la politique monétaire sont nécessaires et fondamentaux. L'existence de la zone euro laisse le champ libre au laxisme de certains gouvernements dont les conséquences sont d'autant plus graves que les remèdes sont tardifs.

La masse monétaire M3 de la zone euro augmente de plus de 10 % par an alors que le PIB n'augmente que de 1 à 2 %. 2 000 milliards d'euros d'argent non gagné se retrouvent indûment sur des comptes. La Banque Centrale Européenne ne peut pas résoudre ces problèmes qui relèvent de la politique intérieure des Etats membres.

Les gouvernements de l’Allemagne, de l’Autriche et des Pays-Bas essaient d’obtenir un changement positif de la part des mauvais élèves de la zone euro comme la France, en vain pour l’instant.

*

Aux Etats-Unis, la banque centrale (la Fed) et le gouvernement laissent faire les marchés qui éliminent naturellement les entreprises non rentables et sur-endettées.

Les entreprises qui fournissent des services publics comme le métro à New York équilibrent leurs comptes et comptabilisent les engagements de retraite de leurs salariés.

Les syndicalistes qui lancent des grèves illégales sont condamnés à des peines de prison qu’ils effectuent et à des amendes qu’ils paient.

Dans ces conditions, la croissance peut atteindre durablement son potentiel optimal car les équilibres monétaires fondamentaux sont respectés, ainsi que les règles comptables.

*

La RATP a fait 43 millions d’euros de bénéfices en 2006 grâce à… 223 millions d’euros de subventions de la Région inscrits dans le compte de résultat et… 2,3 milliards d’euros de subventions d’investissement inscrits au passif !

Le patron de la RATP a osé annoncer le 2 octobre que tout allait bien et que la RATP allait engranger cette année des bénéfices historiques grâce à une progression de 5 % du chiffre d’affaires (3,7 milliards d’euros en 2006), et les salariés osent faire grève…

Pourquoi les Français ne réagissent-ils pas face à la dérive des comptes de la RATP, et à celle des autres entreprises publiques ?

*

Sources : les comptes consolidés de la RATP de 2006 : http://www.ratp.fr/corpo/entreprise/rapport_activ2006/francais/rapport_financ/Comptes_consolides.pdf

Les provisions de 2,9 milliards d’euros sont à ajouter aux dettes de 10,3 milliards d’euros dont 200 millions d’euros seulement sont à court terme.

***

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9 octobre 2007 2 09 /10 /octobre /2007 19:22

Je reprends ici un papier que j’ai écrit il y a 2 ans et qui est toujours d’actualité !

Je vais préparer une mise à jour à partir des comptes 2006…

RATP : 
R
égime Amaigrissant pour

 
Tous les Parisiens et les contribuables français

Les charges de retraite des salariés de la RATP étaient de 21,6 milliards d'euros au 31 décembre 2004 d'après les comptes publiés. Elles ne sont pas provisionnées, mais elles vont être prises en charge par l'Etat, ce qui signifie que les contribuables vont les payer !

Avec la SNCF, La Poste, eDF et GDF, ce sont plus de 250 milliards d'euros qui ne sont pas comptabilisés dans la dette publique et qui sont autant d'impôts supplémentaires pour l'avenir. 
La commission Pébereau évalue les charges de retraite non provisionnées pour l'ensemble des administrations et des entreprises publiques à 800 milliards d'euros, ce qui est très réaliste en considération de ces comptes publiés et certifiés. 
La dette de la France atteint maintenant 2 000 milliards d'euros. A 115 % du PIB elle est hors normes.

L'endettement à long terme apparent de 10,6 milliards d'euros de la RATP est colossal (pour des capitaux propres inférieurs à 900 millions d'euros). 
L'endettement réel total à long terme est finalement de 32,2 milliards d'euros (compte tenu des charges de retraite). 
Avec un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, la RATP aurait dû (ou devrait) doubler (ou tripler) le prix de vente de ses prestations pour rééquilibrer un jour ses comptes. 
Cette situation financière catastrophique s'explique en particulier par un système de rémunérations anormal : le salaire brut moyen est de 3 300 euros Ce n'est pas une victoire des luttes syndicales, mais une défaite française majeure face à… l'ennemi intérieur. par mois !

***

Si la RATP avait été une entreprise… autonome comme les autres, elle aurait dû comptabiliser toutes ses charges et elle aurait dû les couvrir par son chiffre d'affaires, tout en dégageant des bénéfices avec une marge normale de 5 %. 
Malheureusement, son statut d'entreprise publique la met à l'abri de la faillite car l'Etat est garant de ses dettes qui sont sans limites… tant que le système de dettes publiques ne s'écroule pas. 
Les salariés de la RATP ont ainsi acquis dans leur propre patrimoine de l'argent qui ne correspond pas à ce que les clients ont payé pour le service utilisé, et inversement, les clients n'ont pas payé le prix couvrant les coûts de ces services. 
De l'argent non gagné circule sur les comptes et dans les portefeuilles des salariés de la RATP et dans ceux de ses clients (32,2 milliards d'euros), contribuant ainsi à gonfler l'agrégat monétaire M1 (2 000 milliards dans la zone euro).

Les dettes se sont accumulées. Les comptables de la RATP les ont enregistrées sous divers postes, en cherchant des solutions pour les camoufler à partir du moment où elles n'ont pas pu être comptabilisées normalement. Cependant, il arrivera un jour où la situation ne sera plus tenable. 
Le scandale se révèlera alors mais ce sera trop tard pour trouver des solutions douces. L'URSS a sombré. L'Argentine a chuté. La France trébuchera. Les dérives monétaires se terminent toujours dans un désordre social et politique inquiétant…

***

Les équilibres de la politique monétaire sont nécessaires et fondamentaux. L'existence de la zone euro laisse le champ libre à un certain laxisme dont les conséquences sont d'autant plus graves que les remèdes sont tardifs. 
Depuis 2001, la masse monétaire M1 de la zone euro augmente de plus de 10 % par an alors que le PIB n'augmente que de 1 à 2 %. 
2 000 milliards d'euros d'argent non gagné se retrouvent indûment sur des comptes. Ces excédents seront difficiles à résorber. La Banque Centrale Européenne ne peut pas résoudre ces problèmes qui relèvent de la politique intérieure des Etats membres.

Aux Etats-Unis, la Fed et le gouvernement laissent faire les marchés qui éliminent naturellement les entreprises sur-endettées. La croissance peut atteindre durablement son potentiel optimal car les équilibres monétaires fondamentaux y sont respectés.

27.11.05

***

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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 17:25

  EADS : délits d’initiés, communication financière 
et fraudes comptables


Il n’y a pas eu de délits d’initiés à EADS

En effet, un délit d’initiés a lieu quand des dirigeants d’une entreprise font des transactions avantageuses grâce aux informations privilégies dont ils disposent, avant qu’elles ne soient communiquées aux marchés.

Pour EADS, ce n’est pas le cas car tout le monde savait depuis un certain temps que les délais ne seraient pas tenus pour le lancement de l’A380 : les dirigeants et les administrateurs bien sur (dont le gouvernement !), mais aussi les cadres et même les salariés dans leur ensemble (dont les syndicalistes).

*

Tout le monde savait…

Ces informations étaient également connues à l’extérieur : les analystes financiers, les journalistes financiers et donc des investisseurs savaient...

D’après le rapport de l’AMF, plus de 1 000 personnes ont vendu leurs actions EADS dans cette perspective.

Ce ne sont donc pas des initiés

Ils n’ont donc pas commis de délit d’initiés.

*

Normalement, les marchés auraient dû réagir beaucoup plus tôt et le cours d’EADS aurait dû plonger depuis un certain nombre de mois, voire d’années car les fondamentaux d’EADS sont catastrophiques, surtout à cause du surendettement.

Le problème est donc là : pourquoi les marchés n’ont-ils pas réagi plus tôt ?

Les problèmes sont en fait beaucoup plus graves : les marchés en Europe, en France et en Allemagne en particulier, fonctionnent mal.

En effet, les comptes publiés années après années par EADS font apparaître les données suivantes :

*

Tableau 1 :

EADS

Real LT debts, € million

2 003

2 004

2 005

2 006

Operating income

 

561

2 215

2 712

9 063

Total real long term debt

4 767

5 126

29 483

31 688

ROCE

 

 

2,7

10,0

6,4

0,6

Gearing

 

 

30

30

223

241

*

Les dettes à long terme publiées passent de €5 milliards à €25 milliards de 2004 à 2005 ! et le gearing (le ratio des dettes à long terme sur les capitaux propres en %) de 30 % à plus de 200 % alors qu’il ne devrait pas dépasser 50 %...

La cause de ces anomalies est simple : EADS a dû appliquer les normes comptables en IFRS à partir de l’exercice 2005, ce qui a révélé les fraudes comptables commises au cours des années précédentes pour camoufler le surendettement.

Publier des informations en vue de tromper les marchés est un délit condamnable.

Le tarif est en général de 25 ans de prison pour les dirigeants qui en sont responsables… aux Etats-Unis !

*

Cette affaire EADS montre que c’est toute la communauté économique et financière européenne qui fonctionne mal.

Les comptes publiés par EADS jusqu’en 2004 ne donnaient pas une image fidèle de la réalité.

Ils n’auraient pas dû être certifiés.

Les analystes et journalistes financiers auraient dû les décrypter correctement et les communiquer au public, qui aurait dû les comprendre.

Le fait déclencheur de la chute du cours d’EADS a été la communication officielle des retards du lancement de l’A380, mais ce n’est pas la cause réelle.

EADS est sur-endetté et sous-capitalisé. Les marchés auraient dû réagir à ces informations comptables révélant la situation réelle d’EADS.

Le manque de culture économique et financière de la communauté économique et financière européenne est effarant !

*

Les dettes à long terme réelles d’EADS sont aux alentours de €30 milliards.
En effet, les provisions doivent être intégrées aux dettes à long terme, ainsi que les autres dettes non courantes, les impôts différés et les avances des gouvernements.

Par ailleurs, des dettes à court terme peuvent être analysées comme étant en fait des dettes à long terme, et les produits constatés d’avance ne devraient pas apparaître, ce qui aggraverait encore la situation...

*

Tableau 2 :

EADS

Real LT debt, € million

2 005

2 006

Provisions

7 997

9 063

Long term financial liabilities

4 189

3 561

Non-current other liabilities

9 971

11 570

Deferred tax liabilities

2 376

2 465

Governments

4 950

5 029

Total real long term debt

29 483

31 688

Sources : comptes d’EADS

***

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5 octobre 2007 5 05 /10 /octobre /2007 22:09

  Chiffres de l’emploi aux Etats-Unis et récession


Les chiffres de l’emploi qui viennent d’être publiés aux Etats-Unis sont trompeurs : ils montrent une augmentation globale de l’emploi en septembre qui occulte la récession.

*

En effet, 126 700 emplois ont été créés en septembre (et aussi en août) dans certains secteurs saisonniers comme :

  • l’hôtellerie et la restauration (+ 35 900 à 11,652 millions),
  • l’enseignement (+ 27 000 dans le supérieur à 2,352 millions et + 18 800 dans le secondaire et le primaire à 8,062 millions)
  • ainsi que dans certains secteurs marginaux non soumis à la concurrence comme la santé et… l’assistance sociale (+ 45 000 à 15,490 millions)…

*

Dans le business, 97 600 emplois ont été supprimés dans :

  • les services de l’emploi (- 34 900 à 3,471 millions),
  • l’industrie (- 18 000 à 13,983 millions),
  • le commerce pour la maison (- 16 700 à 1,290 million),
  • la construction (- 14 000 à 7,613 millions),

http://research.stlouisfed.org/fred2/series/USCONS/chart?cid=11&fgid=&fgcid=&ct=&pt=&cs=Medium&crb=on&cf=pc1&range=5yrs&cosd=2003-01-01&coed=2007-09-01&asids=+%3CEnter+Series+ID%3E

  • la finance (- 14 000 à 8,448 millions).

http://research.stlouisfed.org/fred2/series/USFIRE/chart?cid=11&fgid=&fgcid=&ct=&pt=&cs=Medium&crb=on&cf=pc1&range=5yrs&cosd=2003-01-01&coed=2007-09-01&asids=+%3CEnter+Series+ID%3E

*

Seuls quelques secteurs marginaux ont embauché :

  • 10 000 emplois ont été créés dans la comptabilité (à 966 000) et
  • 9 700 dans le management (à 1,011 million) !

C’est peu.

*

Les marchés se trompent en pensant que tout va bien !

Je maintiens mes analyses : la récession est peut-être déjà là. 
De toutes façons, la croissance du PIB est très faible.

Le collapsus annoncé se produira.

*

Evolution des créations d’emplois :

http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20071005US6EMPM.gif

*

Les créations d’emplois ont été faibles pendant les années des Bush et fortes pendant les années Clinton, en attendant les prochaines…

http://s3.archive-host.com/membres/up/2107676425/20071005US7EMPBC.gif

*

Le rapport sur l’emploi du mois de septembre : http://www.bls.gov/news.release/empsit.nr0.htm

*

Informations sur les services de l’emploi : http://www.bls.gov/oco/cg/cgs039.htm

*

Mon billet sur les chiffres de l’emploi en août : http://www.jpchevallier.com/article-12230704.html

***

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5 octobre 2007 5 05 /10 /octobre /2007 11:41

  Récessions en vue !


Les Américains continuent d’augmenter leur épargne :
M2-M1 a augmenté au 27 septembre de 8,74 % par rapport à l’année précédente.

Graphique 1 : 

2007.10.05.US.1.M2M1.FED.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)
 

*

Ils augmentent leur épargne car ils anticipent une dégradation de leur situation dans un avenir proche, et ils sont de plus en plus pessimistes de semaine en semaine !

L’augmentation de M2-M1 est de l’ordre de 8 % depuis ces 3 dernières semaines, plus importante qu’au cours des semaines précédentes,

Graphique 2 : 

2007.10.05.US.2.M2M1.07.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)
 

*

Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à l’augmentation de la masse monétaire libre (qui dépend de la variation de M2-M1), la croissance du PIB était très faible au 3° trimestre, aux alentours de zéro, positive voire négative,

Graphique 3 : 

20071005US3FRM-copie-1.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

*
Le taux de croissance du PIB retenu ici est de 1,7 % d’une année sur l’autre, soit 0,3 % par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, selon la présentation habituelle des chiffres aux Etats-Unis.

*

Les Américains diminuent leurs dépenses et le montant de leurs dépôts sur leurs comptes bancaires,

Graphique 4 : 

2007.10.05.US.4.TCD.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)
*

Ils augmentent donc leur épargne qui est maintenant supérieure à $6 000 milliards,

Graphique 5 : 

2007.10.05.US.5.M2M1-.gif

(cliquer ici pour agrandir le graphique)

Depuis ces dernières années, les Américains ont considérablement augmenté leur épargne qui se montait à $5 000 milliards 3 ans plus tôt en octobre 2004.

*

Le comportement des Américains est logique : l’augmentation de l’épargne entraîne une baisse de leurs dépenses, donc de la demande, donc de l’offre.
La croissance du PIB diminue alors au point d’être négative ainsi que les créations d’emplois.

4 000 emplois ont été supprimés au mois d’août pendant lequel l’augmentation de M2-M1 supérieure à 8 % n’avait duré que 2 semaines.

Les suppressions d’emplois devraient donc être plus élevées en septembre.

*

La cause du ralentissement de la croissance du PIB est le maintien de taux trop élevés de la Fed pendant trop longtemps.

Il faut un délai de 6 mois pour que la croissance reparte après une baisse des taux significative de la Fed.

C’est la raison pour laquelle Alan Greenspan anticipe lui aussi une récession dont il évalue la probabilité à 50 %.

La crise du sub-prime n’est qu’une conséquence du maintien des taux élevés de la Fed, et non pas la cause du ralentissement de la croissance du PIB.

*

Les entreprises américaines peuvent continuer à faire des bénéfices car elles ont beaucoup investi à l'étranger au cours de ces dernières années, en particulier dans les pays émergents où la croissance est très forte.

La croissance zéro aux Etats-Unis peut donc s’accompagner d’une augmentation des bénéfices des entreprises américaines, mais elle est inquiétante pour les Américains.

*

La croissance zéro des Etats-Unis se transmet en France.

La situation économique, sociale et politique va se dégrader considérablement dans les mois à venir.

C’est inquiétant pour les Français !

***

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4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 12:13
Il est impossible de publier un article de quelques lignes ! 
Over-Blog est une arnaque !
Ne payez pas la version "premium" !
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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 22:15

Je reprends ici un billet écrit le 23 janvier 2007…

*

EADS-Boeing 2005

La rentabilité (opérationnelle et finale) d’EADS était supérieure à celle de Boeing en 2005.

Le taux de l’impôt sur les bénéfices publié par Boeing est inférieur à 9 % ! alors qu’il est de 33 % pour EADS et de 35 % légalement dans les deux cas.

Les Américains ont des fiscalistes très efficaces et des économistes qui ont bien compris que le taux de cet impôt doit être le plus faible possible pour que la croissance, c’est à dire la richesse de la nation et donc de tout le monde, soit la plus élevée possible.

*

2005 Données en %

EADS

Boeing

Résultat opérationnel / CA

7,9

5,1

Résultat net / CA

5,0

4,7

Taux d’impôts / bénéfices

33

9

Gearing réel

116

86

*

L’endettement donnait l’impression d’être admissible avec un gearing de 78 % contre 86 % pour Boeing.

Le gearing est le ratio des dettes à long terme sur les capitaux propres.

Il ne devrait pas dépasser la moitié des capitaux propres (soit… 50 %).

Cependant, des " avances remboursables de gouvernements européens " pour un montant de 5,293 milliards d’euros apparaissent dans les… dettes courantes !

Il s’agit manifestement là d’une fraude délibérée pour tromper le public.

En effet, les " avances remboursables " n’existent pas !

Ce sont des emprunts sans échéance ni taux d’intérêt qui se perpétuent d’années en années : ils devraient donc être comptabilisés dans les dettes à long terme, ce qui fait monter le gearing réel à 116 % bien au delà de ce qui est admissible.

*

2005 Données en milliards

EADS €

Boeing $

Chiffre d’affaires

34,206

54,845

Recherche & développement

2,075

2,205

Résultat opérationnel

2,712

2,812

Résultat avant impôts

2,535

2,819

Résultat net

1,710

2,572

Capitaux propres

13,902

11,059

Dettes à long terme

10,837

9,538

*

Les comptes d’EADS pour 2006 se présentent mal avec un résultat opérationnel annoncé à zéro à cause des retards de l’A380.

Le résultat net sera négatif, les capitaux propres baisseront, les dettes augmenteront, le gearing sera hors normes et ce sera pire à l’avenir car l’A350 a été lancé beaucoup trop tardivement.

En effet, à partir du moment où les longs courriers biréacteurs sont autorisés, les compagnies aériennes ont intérêt à s’en équiper car ils sont plus rentables (la consommation en carburant est réduite).

Les dirigeants d’EADS auraient dû lancer l’A350 au lieu du gros porteur A380.

Ils ont fait une erreur monumentale.

En lançant le Dreamliner dès 2008, Boeing prend un avantage considérable sur son concurrent.

Au delà d’EADS, c’est toute l’industrie aéronautique française et européenne qui est profondément touchée pour longtemps.

Si les dirigeants de Boeing avaient commis des délits d’initiés et des fraudes sur les comptes comme ceux d’EADS, ils auraient été condamnés à plusieurs dizaines d’années de prison et les erreurs liées à l’intelligence économique auraient fait les gros titres des médias… aux Etats-Unis.

***

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 22:02

Je reprends ici un billet que j’avais écrit le 23 janvier 2007 mis en ligne sur mon blog de " l’Institut Turgot " que Guy Millière a supprimé…

*

Fonds de pension d’EADS : Allemagne / France, création et dérapages monétaires

Les fonds de pension sont indispensables pour assurer le financement des retraites et les équilibres micro et macroéconomiques.

Malheureusement, les Français les interdisent. C’est une grave erreur.

L’exemple d’EADS (et de Boeing) est pourtant très instructif…

*

EADS alimente depuis 2004 un fonds qui sert à payer les pensions de retraite des salariés de l’entité allemande

La provision capitalisée (une épargne) était de 4 milliards d’euros au 31 décembre 2005.

Elle est investie dans diverses valeurs mobilières génératrices de revenus qui paieront ces pensions à l’avenir, ce qui correspond à la logique économique.

*

Les salariés de l’entité française d’EADS doivent recevoir une pension lorsqu’ils seront en retraite (ils ont donc des créances), mais il n’y a aucune provision constituée, aucune épargne investie !

Légalement, ce sont les prélèvements sur les revenus des personnes qui travailleront en France à l’avenir qui assureront leur retraite dite par répartition qui ne répond à aucune logique économique car il y a distribution de revenus différés sans épargne préalable investie.

En deux ans, l’entité allemande a donc épargné, investi et capitalisé 4 milliards d’euros.

*

Les créances sont comptabilisées, les comptes font apparaître un bénéfice normal.

Tout est en ordre.

Il n’y a pas de création monétaire en Allemagne donc la croissance du PIB est normale, aux alentours de 2,5%..

Il n’en est pas de même pour l’entité française car les créances de retraite ne sont pas comptabilisées (elles auraient dû l’être en charges, en particulier de personnel).

*

Avec EADS, il y a donc 4 milliards d’euros en trop qui circulent en France : c’est de la monnaie non gagnée, de la création monétaire que l’on retrouve dans la masse monétaire de la zone euro.

Autre façon de raisonner : si les comptes d’EADS avaient été tenus correctement pour l’entité française, les bénéfices de 2004 et 2005, soit un total de 3 milliards d’euros environ, auraient dû être… une perte d’un milliard !

EADS publie un résultat bénéficiaire normal (5 % du chiffre d’affaires) mais en réalité, il est déficitaire.

Comme rien n’est fait pour y remédier, la faillite est en bout de piste !

*

Elle ne se produira pas au niveau microéconomique d’EADS ni de chacune des autres entreprises, mais au niveau macroéconomique, national, de l’ensemble des entreprises, c’est à dire de la France.

Ce déséquilibre ne se voit pas dans les comptes publiés par les entreprises, mais dans la masse monétaire française qui est hypertrophiée et diluée dans celle de la zone euro.

Le gros problème est qu’EADS n’est pas un cas isolé : quasiment toutes les entreprises françaises présentent les mêmes caractéristiques : une crise systémique couve.

Elle se manifeste depuis quelques années par une faible croissance (car la création monétaire est forte), qui se transformera en une récession déflationniste difficilement maîtrisable.

*

Les équilibres monétaires fondamentaux sont la condition nécessaire de la croissance.

Les Reaganomics le savent bien : c’est leur première préoccupation.

C’est à la banque centrale d’y veiller.

Le manque de culture économique de la communauté française est dramatique.

*

L’adoption d’un système de fonds de pension remplaçant celui de la retraite par répartition devrait être le point principal de la campagne électorale en France car il permettrait de baisser d’une dizaine de points le taux des prélèvements obligatoires, ce qui ferait repartir la croissance.

Les entreprises trouveraient là le moyen de financer leurs investissements et les retraités leurs pensions.

Le débat devrait opposer Nicolas Sarkozy proposant d’adopter le modèle irlandais très libéral et très performant à Ségolène Royal partisane d'usines à gaz dans le style des entreprises allemandes ou américaines.

*

Voir le rapport annuel 2005 d’EADS, note 21 pages 87 et 88 :

http://www.eads.com/1024/fr/investor/reports/Current%20Publications.html#10538

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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 12:13

  De Keynes à la business économie


Le XX° siècle a été celui des grands débats entre les partisans et les adversaires du capitalisme libéral qui ont d’abord été marxistes avec les communistes purs et durs.

Face aux échecs de l’URSS, ils se sont adoucis en socialistes de bon aloi acceptant l’existence du capitalisme libéral, mais en cherchant à l’orienter dans leur sens.

C’est le cas de la social-démocratie allemande et d’une façon générale de la gauche plurielle qui utilise souvent des théories plus ou moins libérales comme par exemple celles de Keynes qui a prôné une relance par la consommation pour sortir d’une crise.

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Les libéraux  s’inscrivant dans ce débat, ont alors opposé une économie de l’offre qui cherchait à favoriser la production des entreprises en libéralisant et en déréglementant les marchés, en allégeant le poids de l’Etat, donc l’importance des prélèvements obligatoires.

Ce fut le redressement des Etats-Unis avec les années Reagan.

En ce XXI° siècle, la cause est entendue : l’économie de marché est une évidence pour tout le monde (ou presque !), y compris pour la plupart des Démocrates.

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Le débat entre une relance par la consommation et une économie de l’offre est dépassé.

La relance de l’économie (normalement constituée) ne peut se faire que par la baisse des taux de la banque centrale, éventuellement aidée par une baisse des impôts, le déficit important (mais temporaire) de l’Etat étant comblé par la suite par l’augmentation des rentrées fiscales dues à la reprise de la croissance.

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La consommation et les marchés sont au centre de ces mécanismes

Des taux d’intérêt bas favorisent la consommation et l’investissement des ménages et des entreprises : les affaires repartent, et inversement en cas de risques inflationnistes.

C’est l’économie des affaires, du business, la business économie.

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La problématique de la politique économique a complètement changé au cours de ces dernières décennies.

Les gouvernements ont maintenant un rôle mineur à jouer : accomplir les tâches de l’Etat au mieux et au moindre coût, c’est à dire réaliser l’optimum fiscal.

Les banques centrales doivent surveiller et réguler l’activité économique par leurs moyens, en particulier par le maniement de leurs taux de base.

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Les Américains réussissent très bien à ce jeu, ainsi que les autres pays qui se sont lancés dans ce type de politique économique comme par exemple l’Irlande et dans une large mesure la Chine.

L’Allemagne a entamé la même démarche sous l’influence d’économistes libéraux avec le chancelier Schröder, de gauche. Il en est de même dans la plupart des pays de l’Europe de l’Est.

Les Français sont dans leur propre monde, à côté de ce monde.

C’est l’exception française, y compris chez les (rares) libéraux et leurs adversaires pour une fois réunis dans les mêmes errements.

Aucune des mesures prises par Nicolas Sarkozy ne rentre dans cette logique de business économie.

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Simple, pas trop difficile à comprendre

C’est l’économie, stupide.

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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 21:52

  De la théorie quantitative de la monnaie à la Fed


Jadis, les hommes ont trouvé un bon moyen pour faciliter les échanges commerciaux : ils ont établi des prix exprimés en une monnaie-marchandise facilement identifiable, assez rare mais pas trop, à savoir une certaine quantité d’or, sous la forme de pièces de monnaies…

Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où l’abondance de l’or dans le Nouveau Monde a semé le désordre dans l’Ancien Monde.

La quantité de monnaie en circulation a augmenté, les prix ont augmenté.

Ce fut le début de l’inflation.

Logique ! C’est le principe essentiel de la théorie quantitative de la monnaie.

Le monde a beaucoup évolué depuis l’époque de Christophe Colomb, mais pas les connaissances économiques de beaucoup de gens qui en sont restées à ces vues simplistes…

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La masse monétaire précolombienne correspondait à ce qu’on appelle maintenant l’agrégat M1 : l’argent qui se trouve dans nos portefeuilles et porte-monnaie, et surtout sur nos comptes bancaires.

La masse monétaire M3 actuelle de la zone euro, 8 300 milliards d’euros, est composée de :

  • l’agrégat M1 pour 3 800 milliards d’euros,
  • l’agrégat M2-M1, 3 200 milliards d’euros qui correspond à l’épargne déposée par les Euro-zonards sur leurs livrets de caisses d’épargne,
  • et de la trésorerie des entreprises pour 1 200 milliards d’euros, c’est à dire de l’agrégat M3-M2.

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Actuellement, M3 augmente beaucoup : de 11,7 % d’une année sur l’autre, à cause des Euro-zonards qui augmentent leur épargne (M2-M1 augmente de 15 %) car ils craignent que leur situation se dégrade dans l’avenir proche.

Ils épargnent davantage en consommant moins (ou pas plus qu’auparavant).

La demande baisse, l’offre s’adapte, ce qui ralentit la croissance du PIB.

Simple, pas trop difficile à comprendre.

L’augmentation de M3 ne signifie pas que les prix augmentent !

Christophe Colomb, c’est du passé.

Dépassée, la théorie quantitative de la monnaie.

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Pour que la croissance reparte, il faudrait que les Euro-zonards augmentent leur consommation en puisant dans leur épargne.

La demande augmenterait, donc l’offre et la croissance du PIB.

Il faudrait donc que M2-M1 (donc M3) diminue pour que la croissance du PIB augmente.

Simple, pas trop difficile à comprendre

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Quand la croissance est trop forte, comme c’était le cas aux Etats-Unis depuis 2004, l’inflation repart, car en de telles circonstances, les producteurs en profitent pour augmenter leurs prix et les salariés leurs revenus.

Pour lutter contre l’inflation, il n’y a qu’une solution : la banque centrale doit augmenter son taux de base, ce qui renchérit le coût des crédits.

Coûtant trop cher (à cause des taux trop élevés) , certains projets sont de ce fait abandonnés, ce qui ralentit la croissance.

Simple, pas trop difficile à comprendre

La Fed a augmenté son taux de base à 5,25 %, un niveau très élevé par rapport à sa neutralité, ce qui crée un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis.

L’inflation revient dans la zone optimale inférieure à 2 %.

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Pour que le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis ne se transforme pas en récession, c’est à dire pour faire repartir la croissance du PIB, la Fed vient de baisser son taux de base.

Quand le coût du crédit baisse, les investisseurs… investissent, ce qui fait repartir la croissance en faisant baisser M3 car ces investissements sont financés par les trésoreries des entreprises (M3-M2 baisse) et par l’épargne des ménages (M2-M1 diminue).

Les agrégats de M3 baissent, donc M3 baisse, ce qui fait repartir la croissance du PIB réel.

Simple, pas trop difficile à comprendre

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C’est la loi de la masse monétaire libre :

La variation de la croissance du PIB réel est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre qui est la différence entre l’augmentation de la masse monétaire M3 en données courantes et (moins) le taux de croissance du PIB réel.

C’est la variation de cette masse monétaire libre qui est importante : quand elle augmente, la croissance du PIB diminue, et inversement.

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Depuis plus de 50 ans, la croissance du PIB aux Etats-Unis est régulée par les variations du taux de base de la Fed.

Depuis plus de 50 ans, les banques centrales ne créent plus de monnaie. Elles ne font que surveiller leur système monétaire de façon à ce qu’il fonctionne normalement, c’est à dire sans crise majeure, et ça marche !

Simple, pas trop difficile à comprendre

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C’est l’économie, stupide.

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