Pour une période prolongée…
Le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, insiste pour que les communiqués du Fomc maintiennent toujours la mention suivante : les taux de base de la Fed resteront à zéro pour une période prolongée alors que la croissance du PIB est égale ou supérieure à son potentiel optimal (dans les 3 %) depuis le 4° trimestre 2009 et qu’en de telles circonstances, les taux de la Fed et les rendements des Notes à 2 ans et à 10 ans devraient être dans la zone des 4 %.
En fait, B-2 et les gens de la Fed comptent sur les effets de panique créés dans la zone euro pour maintenir ces taux bas contre la logique économique car ils connaissent parfaitement bien les conséquences de l’hypertrophie de la masse monétaire, des déséquilibres dans la structure des balances des paiements dans une zone de pays à monnaie unique, et du surendettement de banques too big to fail.
Comme l’avait prédit Milton Friedman : un choc mondial sera fatal à l’euro, ce qui entrainera un désordre considérable par un effet domino car les autres problèmes éclateront alors.
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Depuis l’adoption de l’euro, la masse monétaire, surtout en M1, augmente plus vite que le PIB (M1 se monte maintenant à plus de la moitié du PIB alors que ce ratio est de l’ordre de 10 % aux Etats-Unis), ce qui signifie que de l’argent non gagné est distribué massivement et circule durablement, ce qui est un déséquilibre fondamental irrattrapable.
L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, car il est très difficile, sinon impossible de restaurer une situation saine après une hypertrophie de la masse monétaire comme le montre le Japon où la croissance est bridée depuis des décennies alors que beaucoup d’entreprises japonaises sont parmi les plus performantes du monde.
En France, l’argent non gagné se voit dans les comptes des entreprises qui n’intègrent pas les engagements de retraite. General Motors et Chrysler ont fait faillite, Ford a failli subir le même sort, les capitaux propres de Boeing ont été négatifs pendant plusieurs trimestres, etc. car aux Etats-Unis, les entreprises comptabilisent normalement ces engagements de retraite, ce qui contribue au maintien de l’argent sain qui est un concept fondamental que les Français ont beaucoup de difficultés à comprendre.
Ne pas enregistrer les engagements de retraite à leur juste valeur (effacer par exemple 112 milliards d’euros de telles dettes dans les comptes de la SNCF au 30 juin 2007), c’est très amusant, ça passe un certain temps, mais pas tout le temps : un jour, tout s’écroule.
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Du temps du système de Bretton Woods, tout le monde surveillait attentivement l’évolution des balances des paiements car les pays où se développaient des déficits des balances commerciales et des mouvements de capitaux (en particulier des investissements directs étrangers), étaient condamnés à dévaluer. Ensuite, dans le système de changes libres, les ajustements monétaires se faisaient automatiquement et sans délai.
Depuis l’adoption de l’euro, les excédents de l’Allemagne compensent les déficits de ces cochons de pays du Club Med, ce qui leur a permis de survivre un certain temps, jusqu’au jour où ces déséquilibres ne peuvent plus être évités : la Grèce est au bord du défaut de paiement, ce qui peut entrainer la chute des autres dominos.
Les déficits des balances des paiements augmentent, ainsi que ceux des investissements directs étrangers sans qu’ils soient compensés par des entrées nettes de capitaux attirés par les opportunités d’investissements rentables comme c’est le cas aux Etats-Unis, ce qui oblige la France à s’endetter plus ou moins discrètement vis-à-vis de l’étranger, ce qui est admissible jusqu’à certaines limites qui sont maintenant atteintes (400 milliards d’euros fin 2008 !).
Malheureusement, depuis l’adoption de l’euro, plus personne ne suit l’évolution des balances des paiements des pays membres, ce qui est une très grave erreur, fatale.
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Les 4 Gos banques françaises ne respectent pas les règles prudentielles fondamentales (il en est de même en Allemagne avec Deutsche Bank entre autres). Là aussi, c’est possible pendant un certain temps, tant que rien de grave ne se passe, mais un tsunami bancaire peut se produire à tout moment, surtout quand d’autres dominos tombent.
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Les malheureux euro-zonards sont tombés dans tous les pièges dans lesquels il ne fallait pas tomber !
Pour l’instant, la chute est douce, mais elle peut être dure.
L’Amérique, ayant laissé ses rivaux japonais et européens s’autodétruire, gardera son leadership mondial.
Les banques helvètes bénéficieront de la fuite des capitaux euro-zonards mais les petits Suisses pâtiront quand même un peu du désordre créé par ces 300 millions de barbares ignares qui les cernent.
Un petit rappel : j’expose, en vain, sauf à la connaissance de certaines personnes, ces problèmes fondamentaux depuis des années sur mon blog (et sur le précédent qui a été supprimé à l’insu de mon plein gré par des libertariens). Maintenant, c’est trop tard !
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