Obamal
Barack Obama a annoncé un changement très important, et relativement inattendu de la politique économique menée par les États-Unis : il a décidé de mettre fin à la politique de W. qui consistait à tirer tous les avantages de l’ouverture avec la Chine…
Les Chinois vivant dans les campagnes avaient une productivité très faible qu’ils augmentaient considérablement en allant travailler dans des usines fabriquant des produits exportés principalement aux États-Unis.
Les Américains pouvaient ainsi bénéficier de produits à faible coût, donc à des prix très inférieurs à ceux qui étaient fabriqués auparavant aux États-Unis.
Globalement, c’est à dire en considérant l’ensemble constitué par les États-Unis et la Chine, tout le monde était gagnant : les Chinois bénéficiaient d’une forte croissance et de l’augmentation de leur niveau de vie, les Américains bénéficiaient de produits à bas prix qui leur permettaient d’augmenter leur niveau de vie avec une inflation très faible.
En effet, les entreprises américaines pouvaient limiter jusqu’à présent les revendications salariales (donc l’inflation) en menaçant de délocaliser leur activité et effectivement les salaires réels stagnaient alors que les bénéfices des entreprises augmentaient.
Alan Greenspan était le plus ardent défenseur de cette politique économique qui a assuré la richesse des Américains mais qui a eu l’inconvénient d’imposer des changements mal acceptés, en particulier de nécessaires restructurations dans l’industrie avec au moins 5 millions d’emplois supprimés au cours des années W.
Ainsi, dans les entreprises industrielles fabriquant des biens durables, les emplois qui étaient de l’ordre de 10 à 12 millions sont tombés à 8,1 millions, cliquer ici pour voir le graphique de notre ami Fred de Saint Louis (All Employees: Durable Goods Manufacturing), et pour les biens non durables, de 7 millions à 4,8 millions, cliquer ici pour voir le graphique.
La politique d’Obama va permettre de sauver des emplois dans l’industrie américaine mais au prix du retour de l’inflation et au détriment des bénéfices des entreprises américaines pour le plus grand bénéfice des syndicats, sans augmentation du niveau de vie réel des Américains.
Les marchés, du moins les bons spéculateurs, ont tout de suite réagi : les capitaux sont sortis des Treasuries à échéances longues (les Notes à 10 ans et les Bonds à 30 ans) dont les prix ont baissé et les rendements ont augmenté brusquement dans les 3 jours qui ont suivi le discours de l’investiture d’Obama le mardi 20 janvier,
Graphique 1 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
La hausse des Notes et Bonds s’est transmise immédiatement en Europe où les rendements des bons des Trésors ont bondi pendant ces 3 jours, les bons italiens étant déjà presque à 5 % !
Graphique 2 :
Cliquer ici pour agrandir le graphique.
La politique d’Obama va faire mal, très mal : les heureux Euro-zonards dont les dettes publiques sont considérables bénéficiaient de taux historiquement très bas mais ils sont en train de monter à des niveaux très hauts.
La situation sera d’autant plus grave que tous les gouvernements européens augmentent leurs dettes publiques avec des plans dits de relance.
Le retour de l’inflation a été bien anticipé par les marchés, du moins par les bons spéculateurs qui ont investi dans l’or dont les cours ont augmenté de 8,8 % pendant ces 3 jours en passant de $827 le 20 janvier à $900 vendredi 23 (la tendance était baissière auparavant avec un point bas atteint de 14 janvier à $811).
Les deux indicateurs, l’or et les rendements des bons des Trésors, sont en concordance : ces marchés révèlent les tendances lourdes, de fond du retour de l’inflation.
Les placements de père de famille (les bons des Trésors) seront, comme pendant les années 60-70, perdants avec le retour de l’inflation, les indices d’actions vont remonter ainsi que l’or qui est toujours la valeur refuge de prédilection en pareilles circonstances.
Les journaleux et bonimenteurs qui craignaient la déflation, très à la mode ces derniers temps, auront une fois de plus montré leur incompétence.
Les années Obama seront terribles, horribles, pour les concurrents des Américains : les Européens et les Chinois en particulier.
***