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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 12:33

Deutsche Bank


D’après les normes (ou règles) de bonne gestion propres aux banques, le total des dettes ne doit pas dépasser 12,5 fois le montant des capitaux propres (c’est en fait l’inverse du ratio Tier d’origine de 8 %).


Ce multiplicateur d’endettement de banque que je désigne par la lettre µ (leverage en anglais) est largement au-dessus de ces normes pour Deutsche Bank dont la situation se dégrade d’année en année…


Tableau 1 (chiffres en milliards d’euros sauf pour µ) :

Deutsche Bank

 

 

2003

 

 

2004

 

 

2005

 

 

2006

 

 

2007

 

 

Total dettes

 

 

775

 

 

814

 

 

962

 

 

1 552

 

 

1 983

 

 

Capitaux propres

 

 

28,2

 

 

25,9

 

 

29,9

 

 

32,8

 

 

37,0

 

 

µ

 

 

27,5

 

 

31,4

 

 

32,1

 

 

47,4

 

 

53,5

 

 


… et même au fil des trimestres,


Tableau 2 (chiffres en milliards d’euros sauf pour µ) :

Deutsche Bank

 

 

2007Q3

 

 

2007Q4

 

 

2008Q1

 

 

2008Q2

 

 

2008Q3

 

 

Total dettes

 

 

1 842

 

 

1 887

 

 

2 271

 

 

1 959

 

 

2 026

 

 

Capitaux propres

 

 

36,8

 

 

37,0

 

 

34,0

 

 

31,9

 

 

34,8

 

 

µ

 

 

50,1

 

 

50,9

 

 

66,8

 

 

61,4

 

 

58,2

 

 


Il aurait fallu injecter €200 milliards environ en capitaux propres, et non pas en prêts ! pour que le µ de Deutsche Bank commence à entrer dans les nouvelles normes d’après Alan Greenspan et la Fed (µ < 10) !


Deutsche Bank publie à ce jour des informations partielles sur ses comptes de 2008, mais d’après ces chiffres, la situation s’est encore dégradée au 31 décembre 2008 puisque le total des dettes est de €2 171 milliards pour des capitaux propres qui se montent à €30,7 milliards, soit un µ de 70,7 !


Le total des dettes de Deutsche Bank représente donc 70 fois le montant de ses capitaux propres !


La situation des banques de l’Allemagne, dont le PIB est de l’ordre de €2 400 milliards, est hors normes, mais celle des pays du Club Med est pire encore !


Cliquer ici pour voir les chiffres du communiqué financier du 4° trimestre 2008.

 

***

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 10:57

Euro / Club Med


L’écart entre les rendements des bons des Trésors français et allemands à 10 ans est devenu significatif (de la dégradation de la situation économique en France par rapport à l’Allemagne) à partir de la fin du mois de juin 2007 (point rouge) et il a augmenté par la suite pour culminer récemment à 20,8 % mais il vient de redescendre brusquement à 12,7 % hier mercredi 4 février,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Cet écart s’est accentué après l’effondrement financier du 15 septembre (point noir), les variations étant très fortes d’un jour à l’autre,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Il en est de même dans les autres pays du Club Med, comme l’Italie,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les marchés ont mis en évidence depuis juin 2007 la surévaluation de la monnaie qui circule dans les pays du Club Med : les entreprises ne sont plus compétitives.


Elles ont de plus en plus de difficultés à vendre et elles sont donc obligées de réduire leur production, leur activité, à fermer temporairement, pour des périodes de plus en plus fréquentes et prolongées, voire définitivement.


Les économies de la zone euro divergent alors qu’elles convergeaient avant l’adoption de la monnaie unique : les Italiens et les Espagnols ont bénéficié d’une augmentation très importante de leur niveau de vie dans les années 70, 80 et au début des années 90.


Le déficit commercial de la France s’accentue depuis 10 ans.


Pour restaurer la croissance dans les pays de la zone euro et la convergence avec l’Allemagne, il suffirait de revenir à la situation antérieure en sortant de l’euro-système, ce qui obligerait chacun des pays du Club Med à mettre en œuvre les réformes qui s’y imposent.


Malheureusement, les gouvernements et la BCE refusent d’adopter cette solution et ils préfèrent effacer les manifestations de ces écarts en intervenant sur les effets et non pas sur les causes : les dirigeants de la BCE ont manifestement donné l’ordre aux banques centrales des pays du Club Med de réduire l’écart entre les rendements de leurs bons du Trésor avec ceux de l’Allemagne en rachetant leurs propres bons.


Ainsi, la Banque de France rachète des bons du Trésor français et elle incite les autres établissements financiers français (banques, assureurs) à faire de même.


De ce fait, les prix montent, les rendements baissent, la situation donne l’apparence de revenir à la normale, vers une fiction de marché unique des bons des Trésors de la zone euro.


Ce qui vient de se passer montre que les gens de la BCE n’ont pas vu venir les problèmes.


Ils n’ont réagi qu’à partir du moment où les manifestations sont devenues violentes en Grèce, après la publication d’informations sur l’écart grandissant entre les rendements des bons des Trésors et après la dégradation des notes de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.


Les malheureux Euro-zonards vont donc continuer à subir les inconvénients d’une monnaie surévaluée (et de banques dans une situation catastrophique).


C’est du suicide collectif disait Silvio Berlusconi.

***

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 11:58

L’avion redécolle


L’avion redécolle enfin : les rendements des Bills ont quitté le sol (ils étaient à zéro virgule zéro et pas grand chose pour cent) pour atteindre hier 3 février 0,34 % pour le 3 mois, soit quelques points de base au-dessus de la bande de fluctuation des taux de base de la Fed (de 0 à 0,25 %), ce qui signifie que les gérants de capitaux quittent ce refuge pour les investir dans des actions dont les cours commencent à repartir à la hausse,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les rendements des Notes à 2 ans ont réagi un peu plus tôt : quelques jours après l’investiture de Barack Obama (triangle jaune).


Les rendements des Notes à 10 ans ont augmenté encore plus tôt : avant Noël, ce qui signifie que les éléphants, c’est à dire les bons spéculateurs, ceux qui voient juste et loin, ont quitté ce refuge pour investir leurs capitaux en actions quelques jours après la baisse historique des taux de la Fed à zéro, le temps de comprendre la signification de cette décision qui les a surpris,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Le point bas historique pour les rendements du 10 ans a bien été atteint avec la baisse des taux de la Fed le 16 décembre 2008 (seconds points verts) qui est donc le point du retournement des marchés comme je l’avais indiqué dans un billet du 23 décembre.


Le précédent point bas historique (3,13 %) avait été atteint le 13 juin 2003 (premier point rouge) et franchi à nouveau fin novembre 2008 (second point rouge),

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Normalement, la tendance haussière lourde devrait se poursuivre pendant les mois à venir comme en 2003-2004 pour rejoindre la bande normale des 4 %, ce qui signifie que l’économie américaine est repartie, avec une croissance du PIB très forte, après la baisse historique des taux de la Fed à zéro et l’assainissement du système bancaire.


Contrairement à ce qu’écrivent tous les journaleux et tous les bonimenteurs, ce ne fut pas la pire crise depuis celle de 1929, en pire même, car pendant celle des années 30, le PIB a plongé de 25 % et le taux de chômage a atteint 25 %.


La crise dite des sub-prime (point bas de la mi-mars 2008) et l’effondrement financier du 15 septembre n’ont été qu’un simple ralentissement de la croissance du PIB : - 0,2 % d’une année sur l’autre qui a permis de casser la bulle des produits dérivés et l’inflation.


L’analyse de l’évolution des rendements des Treasuries alimente la spéculation gagnante…

***

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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 15:26

Banquiers, population et survie


Le grand problème qui se pose, surtout depuis quelques mois, est celui qui oppose les intérêts de la population dans son ensemble, dans tous les pays, à ceux des banquiers, c’est à dire de la plupart des personnes qui travaillent dans le secteur financier…


Les métiers de la banque et de la finance en général sont extraordinairement complexes, beaucoup plus complexes que tous les autres, et ils ont une importance considérable car le niveau de vie de tout le monde en dépend finalement.


Or ces banquiers, défendant leurs seuls intérêts personnels, peuvent prendre des décisions qui ont des conséquences qui peuvent être fatales pour des centaines de millions de personnes, et c’est ce qui se produit en Europe.


La population a des connaissances très insuffisantes dans ce domaine financier et les banquiers en profitent en disant : faites nous confiance, fermez les yeux, laissez nous faire, laissez vous faire ! Erreur fatale.


Comment faire pour résoudre ce problème ?


La première réponse vient des États-Unis : la Fed et le gouvernement, dont la fonction principale est de défendre l’intérêt général, c’est à dire les intérêts de l’ensemble de la population, ont mené une lutte sans merci contre ces banquiers en 2008 et ce n’est pas fini.


Des banques, les plus grandes, considérées récemment encore comme étant inébranlables ont fait faillite, d’autres ont été obligées de se restructurer, c’est à dire de se séparer de certaines entités et d’en absorber d’autres.


Les banques américaines ont donc été obligées de respecter les règles imposées par les autorités alors qu’en Europe, ce sont au contraire les banquiers qui ont imposé leurs propres règles aux autorités (ils ont obtenu le droit de prendre en considération des ratios Tier calculés selon leurs propres méthodes et la suppression en catastrophe de l’obligation de l’enregistrement des produits dérivés à leur juste valeur de marché pour pouvoir publier des comptes 2008 bénéficiaires).


Les groupes de pression des banquiers sont très puissants partout dans le monde et seules les autorités américaines mènent un combat difficile contre eux.


Les gens de la Fed et du gouvernement n’ont pas mené ce combat en utilisant des moyens normaux (l’adoption de nouvelles réglementations par le Congrès) car ils savaient très bien qu’ils le perdraient du fait que les banquiers peuvent exercer une influence considérable sur l’opinion publique et sur les législateurs facilement influençables et corruptibles.


Ils ont donc tendu un piège diabolique dans lequel sont tombées les banques qui ont été obligées, pour survivre, d’accepter l’intervention musclée de l’État, en particulier du redoutable Henry Paulson.


Ce piège était le suivant : W. a fait croire qu’il avait donné son accord à la mi-mai à une intervention militaire en Iran, ce qui a rendu perdantes toutes les anticipations mal couvertes sur les produits dérivés anticipant la poursuite de la reprise économique après la crise dite des sub-prime (les plus grandes banques ont ainsi été obligées de céder en catastrophe des actifs, ce qui a fait plonger les bourses surtout après la faillite de Lehman Brothers).


Cette guerre des autorités contre les banquiers est très dure. Elle provoque des dommages collatéraux considérables (c’est la pire crise depuis celle de 1929, en pire). Elle est historique.


La deuxième réponse vient encore des États-Unis : Timothy Geithner, fort de l’appui de l’opinion publique américaine et de la faiblesse des banques, prépare une nouvelle attaque contre elles en donnant le droit à la Fed de réglementer les marchés des produits dérivés.


Ainsi, les banquiers américains viennent de subir une série de défaites qui les obligent à respecter (et pour longtemps) les règles prudentielles indispensables pour que la croissance du PIB reparte sur des fondamentaux sains, ce qui n’est pas le cas dans la Vieille Europe.


Tous les pays européens, y compris la Suisse, sont victimes de leurs banquiers qui échappent à tout contrôle.


Les gnomes de Zurich avaient pourtant vu juste en réglementant correctement les marchés des produits dérivés mais ils ont été contournés par l’extérieur par UBS et Crédit Suisse qui ont agi à partir de leurs implantations aux États-Unis et ailleurs en Europe, la banque centrale et le Conseil fédéral n’ayant pas réagi comme il aurait fallu le faire.


La plupart des Européens tombent dans l’opposition de la gauche plurielle, plus ou moins gauchiste et marxiste contre les abominables banquiers capitalistes, les autres sont incapables d’analyser d’une façon pertinente ces problèmes financiers.


Le capitalisme libéral, ce n’est pas sauter comme un cabri en criant : Liberté ! Liberté !


C’est comprendre des mécanismes et des règles simples mais fondamentaux pour le plus grand bien de tout le monde.


La richesse des nations (de ce bon vieux Adam Smith) dépend du bon fonctionnement du système bancaire.

***

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 15:18

Que faire maintenant ?


La Vieille Europe est sous le coup de trois tsunamis


Le premier, annoncé depuis 2005, a été créé par le non enregistrement des engagements de retraite surtout en France où ils atteignaient €4 500 milliards fin 2004, 3 fois le montant du PIB de l’année selon les calculs de Michel Pébereau, confirmés par ceux des économistes de Work For All et de la banque ABN Amro.


Ce premier tsunami n’a pas encore produit ses effets dévastateurs. Il couve.


Le deuxième tsunami annoncé est visible depuis la fin du mois de juin 2007 dans les écarts des rendements des bons des Trésors à 10 ans de la zone euro : c’est celui du décrochage des pays du Club Med par rapport à l’Allemagne (car les gains de productivité globale y sont supérieurs à ceux des pays du Club Med).


Ses effets sont rampants : les entreprises des pays du Club Med ferment temporairement ou définitivement car leurs produits ne sont plus compétitifs à cause de la surévaluation (pour eux) de l’euro.


Le troisième tsunami n’a été détecté que récemment : c’est celui du surendettement des banques par rapport au PIB et au montant de leurs capitaux propres.


Ses effets sont pervers et très graves : les banques n’ont plus confiance entre elles, elles ne prêtent plus entre elles leurs disponibilités et elles ne peuvent plus emprunter sur les marchés.


Elles déposent tous les jours €200 milliards auprès de la BCE plutôt que de prendre le risque de les prêter à une autre banque et de ne pas pouvoir récupérer leurs apports.


Elles ne prêtent donc plus à leurs clients (les entreprises et les particuliers), ce qui paralyse toute l’activité économique.


La problématique étant correctement posée, que faire maintenant ?


La solution est simple, tout est simple disait Milton Friedman : les banques doivent respecter les deux normes de base, ce qui signifie que le total des dettes de toutes les banques européennes doit être inférieur à 10 % du PIB de leur pays d’origine et être inférieur à 12,5 fois le montant de leurs capitaux propres (c’est le ratio que je désigne par la lettre µ).


Une chirurgie de guerre doit être appliquée au plus vite sur les banques hors normes qui doivent donc être amputées de certains de leurs actifs, démantelées, et recapitalisées par l’État, c’est à dire les contribuables, ou par des investisseurs privés dans la mesure où c’est encore possible.


Les Américains, c’est à dire le gouvernement (par Henry Paulson) et la Fed ont imposé aux banques fautives ces solutions qui ont été facilement mises en œuvre car le Trésor a pu émettre des centaines de milliards de bons (au moins 800 d’après mes sources) ce qui répondait à la demande des marchés.


Pour l’instant, l’État fédéral a investi $194 milliards pour recapitaliser les banques viables, ce qui est une somme… modique par rapport au PIB de $14 400 milliards.


Toutes les banque américaines respectaient fin décembre ces deux ratios d’endettement bancaire.


Les fondamentaux étant restaurés, la croissance peut repartir aux États-Unis du moins, ce qui n’est pas le cas dans la Vieille Europe.


En effet, les dirigeants des autorités des pays européens n’ont même pas compris la problématique de base, y compris ceux qui étaient les plus vertueux et les plus compétents : les petits Suisses.


En effet, le président de la banque centrale et le ministre des finances helvètes n’envisagent pas de démanteler UBS ni Crédit Suisse ni de recapitaliser ce qui en resterait.


Les solutions adoptées un peu partout, à savoir des prêts assimilables à des fonds propres selon des règles du Tier 1 ne résolvent pas les problèmes : elles les aggravent en fait car il ne s’agit pas de véritables capitaux propres comme aux États-Unis, mais de véritables prêts.


Les banquiers, c’est à dire les dirigeants des grandes banques françaises et européennes sont très puissants, trop puissants.


Ils imposent leurs vues à tout le monde, aux banques centrales et aux gouvernements.


Rien ni personne ne les arrêtera alors qu’aux États-Unis, c’est le gouvernement et la Fed qui ont imposé leurs décisions aux banquiers pour réorganiser une concurrence indispensable entre 8 000 banques.


Une fois de plus, il ne faut pas plus de régulation, mais au contraire, plus de marché, plus de concurrence, y compris et surtout dans le secteur bancaire.


Il est effarant de constater le manque de culture économique qui conduit les Européens à un tsunami qui leur est fatal.


Dans son livre, L’âge des turbulences, Alan Greenspan prédit un XXI° siècle dont les États-Unis garderont le leadership et une Chine capitaliste libérée de ses scories communistes, la Vieille Europe étant reléguée à un rôle marginal.


Il ne précise pas pourquoi ni comment s’opérera ce déclin. On en connaît maintenant les raisons.

***

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 10:03

Le tigre celtique est mort


Le tigre celtique est mort, tué par Allied Irish Banks et Bank of Ireland.


En effet, le total des dettes de ces deux banques est proche du montant du PIB de l’Irlande de €186 milliards environ alors que le maximum à ne pas dépasser pour ce ratio est de 10 %.

Pour respecter cette norme prudentielle, aucun établissement financier irlandais n’aurait dû avoir un total des dettes dépassant €18 milliards.


Le dépassement est considérable.
Comme ce sont les contribuables irlandais qui sont en fait les prêteurs en dernier ressort, la situation est désespérée, irrattrapable.


Le total des dettes de Bank of Ireland représente 30 fois le montant de ses capitaux propres (je désigne ce ratio par la lettre µ) au 31 décembre dernier, et µ est de 15 pour Allied Irish Banks au 30 juin 2008, dernier chiffre publié à ce jour, la situation s’est peut-être dégradée depuis cette date,

€ billion

 

 

Allied Irish Banks

 

 

Bank of Ireland

 

 

Liabilities

 

 

172

 

 

198

 

 

Equity

 

 

11,0

 

 

6,4

 

 

µ

 

 

15,71

 

 

30,75

 

 


Pour restaurer un µ inférieur à 12,5 correspondant aux normes du Tier d’origine de 8 %, il faudrait injecter €152 milliards dans ces deux banques, ce qui représente 36 200 € pour chacun des 4,2 millions d’Irlandais !


Comme la confiance a disparu dans le secteur bancaire, les exigences du Tier d’origine doivent être durcies : un µ inférieur à 10 s’impose et dans ce cas, il faudrait injecter au moins €213 milliards, soit 50 700 € par Irlandais !


Dans ces conditions, il est compréhensible que les capitaux fuient les bons du Trésor irlandais dont les prix baissent et les rendements augmentent, l’écart par rapport au Bund est de l’ordre de 70 % pour le 10 ans de référence.


25 ans de réussite parfaite viennent de sombrer à cause de deux erreurs monumentales de quelques dirigeants de deux grandes banques et de la banque centrale.


Cette débâcle est incompréhensible. Pourquoi ont-ils fait de telles erreurs ?


Pire, les décisions qui sont prises par le gouvernement, la banque centrale et ces banques ne résolvent pas les problèmes : elles les aggravent.


Cliquer ici pour lire mon billet : Irish réussite.

***

 

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 18:12

La reprise se confirme aux Etats-Unis


Comme je l’ai écrit le 23 décembre, le point bas a bien été atteint lorsque la Fed a baissé son taux de base à zéro le 16 décembre 2008, cliquer ici pour lire ce billet.


En effet, les rendements des Treasuries augmentent car les éléphants, c’est à dire les bons spéculateurs, ceux qui voient loin, font sortir leurs capitaux de leur refuge des Treasuries pour les investir en obligations d’entreprises (corporate, cf. les commentaires signés Lupus), en or (dont le cours monte car la croissance sera inflationniste) et en actions de sociétés très présentes hors d’Europe (les moutons de Panurge qui ne comprennent rien font monter ou descendre les cours de 20 à 30 % en quelques heures au fil des informations publiées),

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les rendements remontent pour rejoindre leur bande de fluctuation historique normale,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les rendements des bons des Trésors européens augmentent eux aussi, encore plus rapidement car ces bons sont pourris (la demande est relativement faible),

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Tout le monde (c’est à dire la Banque de France, les banques, les assureurs, la Caisse des Dépôts, etc.) se mobilise pour faire diminuer les écarts entre les rendements des bons des Trésors européens (français entre autres) par rapport aux rendements du Bund, surtout sur les échéance à 10 ans qui sont la référence,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


L’écart entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors irlandais et allemands est proche de 70 % à cause de la dérive de l’endettement des banques plus importante que dans les autres pays de la zone euro, surtout par rapport au PIB de ce petit pays.

***

 


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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 15:52

Hyper réactivité des Américains


Les Américains réagissent vite et d’une façon très importante : dans la semaine finissant le lundi 19 janvier (la veille de l’investiture de Barack Obama), ils ont diminué le montant de leurs comptes courants (TCD) de $55 milliards,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.


Les variations des agrégats monétaires d’une semaine à l’autre sont de très grande ampleur : les Américains ont augmenté leur épargne de $135 milliards dans la semaine suivant l’effondrement financier du 15 septembre 2008 et de $88 milliards au 19 janvier,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.


À titre de comparaison, les variations étaient de l’ordre de $50 milliards après les attentats du 11 septembre 2001. Elles sont de plus en plus importantes, c’est le temps des turbulences…

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.

L’épargne des Américains (placée dans les caisses d’épargne) atteint maintenant $6 700 milliards, soit $400 milliards de plus qu’avant le 15 septembre. Ce sont donc $400 milliards qui ne sont pas dépensés et qui ne sont pas produits, ce qui fait baisser le PIB,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.


L’augmentation de l’épargne est de 10,2 % d’une année sur l’autre, ce qui est trop élevé, largement au-dessus de la neutralité de 7 %,

Graphique 5 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.


Comme la croissance du PIB est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, le PIB diminue,

Graphique 6 :

 

Cliquer ici pour l’agrandir.


La croissance du PIB a été de – 3,8 % au 4° trimestre 2008 par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, ce qui est très proche de mes prédictions qui étaient de 3,4 % !


D’une année sur l’autre, la croissance du PIB a été négative : - 0,2 % contre – 0,1 % pour mes prédictions, cf. mes billets antérieurs.


Il suffit de peu de chose, quelques paroles optimistes après l’adoption du plan de sauvetage de Barack Obama par exemple, pour que les Américains dépensent à nouveau $500 milliards supplémentaires en diminuant leur épargne excédentaire et en vidant leurs comptes bancaires, ce qui fera repartir la croissance du PIB qui sera forte car les patrons profitent de l’ambiance de crise donnée par les journaleux et les bonimenteurs pour licencier, ce qui fait augmenter la productivité puis la croissance du PIB réel, comme en 2003-2004, sur d’excellents fondamentaux (l’inflation baisse avec la croissance).


Pour le 1° trimestre 2009, je retiens a priori une stagnation du PIB par rapport au trimestre précédent, de l’ordre de + 0,2 % par rapport au trimestre précédent en taux annualisé, soit – 0,3 % d’une année sur l’autre.


La destruction créatrice aura été gigantesque en 2008 et elle a concerné massivement et spectaculairement le secteur bancaire pour la première fois, mais ce qui s’est passé n’est pas du tout comparable à la crise de 1929 !

***

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 22:01

Une crise bancaire ! où ça ?


$194 milliards ont été alloués à ce jour au plan de sauvetage de 320 banques américaines (sur 8 000 banques au total) mais certaines d’entre elles n’en veulent pas finalement car le nouveau président impose une immixtion inacceptable de l’État dans leur gestion.


8 banques seulement ont reçu plus de $3,5 milliards : $25 milliards (chacune) pour Citigroup, JPMorgan, Wells Fargo, Bank of America, $10 milliards pour Goldman Sachs et Morgan Stanley, $7,6 milliards pour PNC, $6,6 milliards pour US Bancorp.


Ces banques respectent toutes le ratio Tier d’origine calculé par le rapport µ entre le total des dettes sur les capitaux propres :

 

JPMorgan

 

 

Wells Fa

 

 

B of Am

 

 

Goldman

 

 

Morg St

 

 

PNC

 

 

USBanc

 

 

Liabilities

 

 

2 008

 

 

1 211

 

 

1 641

 

 

820

 

 

608

 

 

131

 

 

237

 

 

Equity

 

 

166,9

 

 

99,1

 

 

177,1

 

 

64,4

 

 

50,8

 

 

14,2

 

 

26,3

 

 

µ

 

 

12,03

 

 

12,22

 

 

9,27

 

 

12,74

 

 

11,96

 

 

9,24

 

 

9,00

 

 


… alors que les grandes banques européennes ont toutes des µ supérieurs à 25 !


Une crise bancaire ! où ça ?


Ah ! oui, en Europe, pas aux États-Unis !


Tout le reste n’est que littérature pour journaleux et bonimenteurs.

***

Les chiffres sont ceux du 31 décembre 2008 (ou de fin novembre), sauf pour PNC au 30 septembre. Pour Citigroup, voir l’évolution des chiffres sur un billet précédent.

***

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 11:11

Réfléchissons un peu…


Depuis toujours, les gens de la Fed surveillent attentivement le secteur bancaire à partir de divers indicateurs, en particulier les dettes des banques par rapport à leurs capitaux propres et par rapport au PIB, aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

Graphique

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Ils savaient donc très bien que les banques européennes ne respectaient plus les règles prudentielles élémentaires depuis longtemps et qu’elles étaient donc devenues très vulnérables.


Un choc mondial est fatal pour les pays dont les banques ne respectent pas ces règles car le blocage des capacités d’emprunt des banques entraîne celui de l’économie dans son ensemble.


Pour Alan Greenspan comme pour tous les dirigeants américains, les États-Unis doivent rester le leader du monde libre… en affaiblissant leurs adversaires et leurs concurrents, en particulier européens surtout quand certains de leurs dirigeants manifestent un antiaméricanisme viscéral comme notre Chirak lorsqu’il lançait ses diatribes contre l’hyper puissance (c'est la stratégie du désordre).


Ce choc s’est produit avec l’augmentation du prix du pétrole et le coup de poker de W. (c’est sa grande spécialité) au sujet d’une intervention militaire en Iran qui a pris tout le monde (ou presque) à contre pied.


Le piège diabolique et fatal est maintenant refermé.


C’est trop tard pour redresser la situation car les fondamentaux sont mauvais dans toute l’Europe, y compris en Helvétie.

***

Qui est responsable de cette situation ?


Première réponse : d’abord les dirigeants des banques européennes qui ont constamment triché depuis des années en manipulant des ratios Tier de plus en plus éloignés de la limite réelle.


Ainsi par exemple, le montant des capitaux propres d’UBS représentait 1,0 % du total des dettes à la fin du 1° trimestre 2008 alors que la limite maximale à ne pas dépasser est de 8 % (le fameux ratio Tier d’origine), la plupart des banques françaises ont un ratio Tier en réalité de l’ordre de 3 % en le calculant par le rapport des capitaux propres sur le total des dettes.


Deuxième réponse : les dirigeants des banques centrales, car ce sont eux qui sont chargés de surveiller le système bancaire.


En effet, il ne faut pas se faire d’illusions, les dirigeants des banques sont comme la plupart des hommes : ils ne respectent rien ni personne, seul compte leur intérêt personnel et ils sont prêts à tout pour le maximiser, y compris à faire plonger leur pays au plus profond du gouffre.


Dans ce cas, il faut des autorités chargées de défendre les intérêts nationaux.


Le boulot de Joe le plombier, c’est la plomberie, ce n’est pas de surveiller les ratios de sa banque, ce qui est le travail ordinaire des dirigeants des banques centrales or ils ne l’ont pas fait (ils auraient dû le faire en collaboration avec leurs gouvernements car certaines règles doivent être retranscrites dans des lois).


Troisième réponse : l’ensemble de la communauté financière et économique


Les agences de notation auraient dû dégrader les notes des banques européennes, ce qui aurait permis d’alerter les investisseurs, or elles ne l’ont pas fait pour ne pas porter préjudice aux banques qui sont leurs clients !


Elles ont perdu tout ce qui restait de leur crédibilité.


Les analystes financiers sont chargés… d’analyser les comptes des entreprises qu’ils suivent, or ils n’ont rien vu, là aussi par connivence avec leurs chers amis banquiers qui les couvrent de cadeaux.


Ils font partie de ceux que j’appelle les bonimenteurs.


Bien entendu, les journaleux en ont rajouté une couche.


Résultat : par Panurgisme, personne n’a rien vu !


Pour aggraver le tout, les dirigeants des banques et de la Banque de France disent : faites nous confiance, fermez les yeux !

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Le total des dettes des banques est considérable mais il est normal comme l’a fort bien analysé Alan Greenspan (et comme je l’ai déjà expliqué à mainte reprises).


En effet, l’argent gagné et épargné doit être prêté pour assurer la croissance optimale.


Ainsi par exemple, il est normal que les dollars gagnés par les émirs des pays producteurs de pétrole soient placés dans des banques helvètes qui ont la réputation d’être solides et pérennes (c’était le meilleur refuge du monde à long terme pour les capitaux).


Ces banques reçoivent des dépôts considérables (qui sont pour elles des dettes considérables dans leur bilan) qu’elles vont investir judicieusement.


Le problème est qu’il aurait fallu qu’elles augmentent leurs capitaux propres de façon à respecter les ratios d’endettement (Tier) et que leur expansion soit limitée de façon à ce qu’aucune d’entre elles ne dépasse la limite de 10 % du PIB helvète.


Or ces deux règles n’ont pas été respectées, là est l’erreur monumentale et fatale de la Banque Nationale Suisse.


Dans tout ce processus, il n’y a pas de création monétaire car l’argent gagné est prêté.


Il n’y a pas d’argent non gagné
(la gestion de la masse monétaire par la BNS est parfaite).

***

Pour ma part, je n’ai pas suivi ces ratios bancaires car il était admis depuis plus de 50 ans que les banques centrales, et surtout la Fed, surveillaient toujours très bien ce secteur.


En effet, la faillite d’une grande banque ne doit jamais se produire car elle aurait des conséquences trop graves pour leurs clients et la nation.


Les ratios des banques américaines comme Citigroup sont revenus maintenant dans les normes.
Tout va bien, aux États-Unis du moins.


J’avais bien identifié la création monétaire provenant du non enregistrement des engagements de retraite en France en particulier, et je pensais qu’il s’agissait là du problème le plus grave.

En fait, le dérapage des banques s’est produit avant le tsunami des retraites.

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