Fermez les yeux !
Pour comprendre le danger que présentent les banques en Europe, transposons un instant la situation française aux États-Unis : avec un total des dettes de la BNP de €1 761 milliards (c’est à dire proche du PIB de la France qui est actuellement de l’ordre de €1 950 milliards) le total des dettes de JPMorgan, la plus grande banque américaine, devrait être comparativement de $12 500 milliards environ (c’est à dire légèrement inférieur au PIB des États-Unis de $14 400 milliards) et avec des milliards d’actifs dits toxiques non publiés !
L’Amérique serait alors effectivement au bord du gouffre !
Une telle situation serait inimaginable, inconcevable pour les Américains.
C’est pourtant ce qui existe en France et j’ai l’impression d’être le premier et le seul à m’en apercevoir et à dénoncer ce risque de tsunami.
Le total des dettes de JPMorgan était de €2 100 milliards au 31 septembre 2008 avec des comptes qui enregistraient à leur juste valeur de marché les produits dits toxiques.
Comme je l’ai déjà écrit, cliquer ici pour lire un de ces billets à ce sujet, une partie du plan de sauvetage qu’il faudrait adopter consisterait à faire éclater les trois grandes banques françaises en petites banques en concurrence (moins de €200 milliards de total des dettes) comme aux États-Unis et de les obliger à tenir une comptabilité qui respecte les règles en vigueur, et en particulier l’enregistrement des produits dérivés à leur juste valeur de marché.
Les dirigeants des banques cachent des cadavres dans leurs placards.
Il est impossible de connaître le montant des pertes réelles, mais elles sont considérables.
Il est cependant possible d’en avoir des estimations globalement à partir de l’hypertrophie de la masse monétaire de la zone euro (avec la forte augmentation anormale de M3-M2 depuis le mois d’août 2005) et aussi à partir du comportement des banques vis à vis de leurs clients.
Ainsi par exemple, elles ne prêtent plus aux constructeurs automobiles ni à leurs clients, ce qui signifie qu’elles n’ont plus la possibilité d’emprunter à leur tour sur les marchés du fait du manque de confiance généralisé qui y règne.
D’après les informations qui circulent, il y aurait en Allemagne €300 milliards de pertes dans le secteur bancaire (sur les produits dérivés) dont le quart seulement serait publié.
Tous les dirigeants de toutes les banques européennes ont demandé et obtenu le droit de ne pas respecter les règles sur l’enregistrement des produits dérivés à leur juste valeur de marché et ils ont annoncé qu’ils utiliseraient ce dispositif. C’est très inquiétant.
Le retour de la confiance ne se fera qu’après la résorption de ces dysfonctionnements majeurs.
Fermez les yeux, ayez confiance ! Les banques françaises vont bien.
Tout le monde le dit : Bécassine, le Gouverneur de la Banque de France, tous les journaleux et tous les bonimenteurs.
Sarko renchérit : avec moi, pas de risque de faillite, ne craignez rien !
Dans ces conditions, le pire peut arriver.
(la situation est peut être encore pire ailleurs, en Belgique par exemple…)
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