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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 17:19

Fermez les yeux !


Pour comprendre le danger que présentent les banques en Europe, transposons un instant la situation française aux États-Unis : avec un total des dettes de la BNP de €1 761 milliards (c’est à dire proche du PIB de la France qui est actuellement de l’ordre de €1 950 milliards) le total des dettes de JPMorgan, la plus grande banque américaine, devrait être comparativement de $12 500 milliards environ (c’est à dire légèrement inférieur au PIB des États-Unis de $14 400 milliards) et avec des milliards d’actifs dits toxiques non publiés !


L’Amérique serait alors effectivement au bord du gouffre !


Une telle situation serait inimaginable, inconcevable pour les Américains.


C’est pourtant ce qui existe en France et j’ai l’impression d’être le premier et le seul à m’en apercevoir et à dénoncer ce risque de tsunami.


Le total des dettes de JPMorgan était de €2 100 milliards au 31 septembre 2008 avec des comptes qui enregistraient à leur juste valeur de marché les produits dits toxiques.


Comme je l’ai déjà écrit, cliquer ici pour lire un de ces billets à ce sujet, une partie du plan de sauvetage qu’il faudrait adopter consisterait à faire éclater les trois grandes banques françaises en petites banques en concurrence (moins de €200 milliards de total des dettes) comme aux États-Unis et de les obliger à tenir une comptabilité qui respecte les règles en vigueur, et en particulier l’enregistrement des produits dérivés à leur juste valeur de marché.


Les dirigeants des banques cachent des cadavres dans leurs placards.


Il est impossible de connaître le montant des pertes réelles, mais elles sont considérables.


Il est cependant possible d’en avoir des estimations globalement à partir de l’hypertrophie de la masse monétaire de la zone euro (avec la forte augmentation anormale de M3-M2 depuis le mois d’août 2005) et aussi à partir du comportement des banques vis à vis de leurs clients.


Ainsi par exemple, elles ne prêtent plus aux constructeurs automobiles ni à leurs clients, ce qui signifie qu’elles n’ont plus la possibilité d’emprunter à leur tour sur les marchés du fait du manque de confiance généralisé qui y règne.


D’après les informations qui circulent, il y aurait en Allemagne €300 milliards de pertes dans le secteur bancaire (sur les produits dérivés) dont le quart seulement serait publié.


Tous les dirigeants de toutes les banques européennes ont demandé et obtenu le droit de ne pas respecter les règles sur l’enregistrement des produits dérivés à leur juste valeur de marché et ils ont annoncé qu’ils utiliseraient ce dispositif. C’est très inquiétant.


Le retour de la confiance ne se fera qu’après la résorption de ces dysfonctionnements majeurs.


Fermez les yeux, ayez confiance ! Les banques françaises vont bien.

Tout le monde le dit : Bécassine, le Gouverneur de la Banque de France, tous les journaleux et tous les bonimenteurs.


Sarko renchérit : avec moi, pas de risque de faillite, ne craignez rien !

Dans ces conditions, le pire peut arriver.


(la situation est peut être encore pire ailleurs, en Belgique par exemple…)

 

***

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 11:25

Rationalité et irrationalité


Les éléphants anticipent très bien les tsunamis. Autre formulation : ils spéculent bien, contrairement à d’autres animaux, en particulier ceux de l’espèce humaine…


Il en est de même pour les marchés financiers : les bons spéculateurs, ceux qui ont vu loin et juste, qui ont bien anticipé l’évolution des marchés, ont acheté de l’or à $430 en août 2005 pour le revendre à $1 000 à la mi-mars 2008 (+ 130 % !) lors du retournement des marchés que j’avais alors bien identifié (c’était déjà pour les journaleux et les bonimenteurs la pire crise depuis celle des années 30, celle des sub-prime).


Ils ont acheté des Treasuries et en particulier des Notes à 10 ans quand les rendements étaient au plus haut à 5,30 % en juin 2007 (et les prix au plus bas) avant le collapsus que j’avais prédit depuis longtemps, pour les revendre quand les rendements étaient au plus bas à 2,06 % le 18 décembre 2008 (et les prix au plus haut) pour acheter des actions sous valorisées à haute rentabilité (EPR).


Les bons spéculateurs sont rationnels, les marchés ne le sont pas.


La destruction créatrice continue dans les banques américaines : leurs capitaux propres augmentent et leurs dettes baissent, leur multiplicateur d’endettement µ baisse encore à 10 ou en dessous alors que celui des banques françaises est encore et toujours à 34 et même à 44 pour la BNP d’après les rares informations disponibles.

Milliards, au 20/01

 

 

P

 

 

PER

 

 

Cap prop

 

 

Dettes

 

 

µ

 

 

JPMorgan

 

 

85,2

 

 

23,00

 

 

167,0

 

 

2 008

 

 

12,0

 

 

Wells Fargo

 

 

62,1

 

 

9,21

 

 

47,0

 

 

575

 

 

12,2

 

 

Bank of America

 

 

36,0

 

 

11,51

 

 

177,0

 

 

1 640

 

 

9,3

 

 

US Bancorp

 

 

32,1

 

 

9,19

 

 

21,7

 

 

225

 

 

10,4

 

 

Citigroup

 

 

19,1

 

 

 

150,8

 

 

1 794

 

 

11,9

 

 

BNP

 

 

24,1

 

 

 

40,0

 

 

1 761

 

 

44,0

 

 

Crédit Agricole

 

 

17,4

 

 

 

41,4

 

 

1 424

 

 

34,4

 

 

Société Générale

 

 

16,5

 

 

 

29,9

 

 

1 035

 

 

34,6

 

 


Les grandes banques américaines ne sont plus très grandes : seule JPMorgan a plus de $2 000 milliards de dettes totales, Citigroup vient d’être scindée.


En cas de défaillance de l’une d’elles, les risques sont faibles car elles sont relativement petites par rapport à l’économie américaine.


En France, un tsunami dévastateur peut se produire à tout moment à cause de l’hypertrophie de la masse monétaire, surtout avec des banques dont les comptes ne donnent pas une image fidèle de la réalité (elles cachent des cadavres) et avec des dettes totales qui dépassent le PIB pour la BNP et qui représentent 2,6 fois le PIB pour les 3 grandes.


Les éléphants ont senti venir ce tsunami : les bons spéculateurs ont délaissé ces valeurs bancaires et les bons du Trésor français dont les rendements continuent à augmenter par rapport aux bons de l’Allemagne et des États-Unis.


La BCE maintient la zone euro sous perfusion avec des taux relativement élevés par rapport à ceux de la Fed, car en les baissant à zéro, l’euro s’écroulerait par rapport au dollar, ce qui déclencherait certainement ce tsunami.


Avec une monnaie surévaluée en circulation en France, les entreprises ne peuvent plus être compétitives, surtout dans l’industrie.


Les plans successifs de Sarko & Co. ne servent à rien : c’est remplir un tonneau des Danaïdes.


Ce qu’ils voient, ce sont des aides à l’industrie, ce qu’ils ne voient pas, ce sont les dettes publiques qui s’accumulent alors qu’il faudrait diminuer le taux des prélèvements obligatoires et sortir de l’Euro-système pour relancer la croissance.


Les dirigeants américains sont rationnels, les Français dans l’irrationalité.

***


Lire mes billets précédents au sujet des banques, du 19 octobre 2008 au 5 novembre...



***

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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 10:39

Désinflation, pas déflation !


L’inflation sous-jacente (core) diminue aux États-Unis : mesurée par le CPI:LFE, elle était de 1,7 % en décembre d’une année sur l’autre contre 2,0 % en novembre,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Le PCE:LFE est le meilleur indicateur d’inflation mais il est publié plus tardivement que le CPI:LFE.


L’inflation sous-jacente (mesurée par le PCE:LFE) au dessus de 2,0 % était trop forte : elle doit absolument être comprise entre 1,0 et 1,5 % pour être en concordance avec une croissance du PIB à son potentiel optimal, ce qui devrait être atteint en ce 1° trimestre 2009.


La croissance repartira alors sur d’excellents fondamentaux grâce à la baisse des taux de la Fed et à l’assainissement du secteur financier (le plan de sauvetage de Barack Obama ne servira qu’à alimenter les productions des journaleux et des bonimenteurs).


La meilleure façon de faire baisser une inflation trop forte est de provoquer une baisse de la croissance du PIB (les prix baissent dans ce cas) à partir de l’augmentation des taux de base de la banque centrale, ce qui a été fait par la Fed.


L’économie américaine est dans une situation quasiment idéale (comparable à celle qui existait en 2003) avec une inflation sous-jacente dans la norme et en position de reprise sur des fondamentaux assainis après la résorption d’une bulle provoquée par des déséquilibres résolus,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Le point bleu correspond à la fin du mandat de Paul Volcker à la tête de la Fed et le point noir (!) à celui du début de B-2.


Ce qui est inquiétant n’est pas la déflation mais l’irrationalité des marchés et leur panurgisme.

***

 

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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 17:10

L’effondrement de l’Europe


L’effondrement de l’Europe (au moins depuis 2005) se voit clairement sur le graphique représentant l’évolution des rendements des bons à 10 ans des Trésors de l’Allemagne et des États-Unis…

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


… qui s’interprète de la façon suivante : les capitaux placés dans les bons du Trésor allemand (qui étaient considérés comme étant des valeurs sûres) ont quitté la zone euro à partir de 2005 au moins (leurs prix ont baissé et leurs rendements ont augmenté) pour s’investir dans des bons du Trésor des États-Unis dont les prix ont augmenté et les rendements ont baissé.


La tendance s’est accentuée après le 11 décembre 2007 (point noir) lorsque la Fed a baissé son taux de base à 4,25 % (ce qui signifiait qu’elle allait lutter efficacement contre le collapsus prévisible et l’hypertrophie de M3-M2) et surtout depuis la mi-novembre 2008 (point rouge) après le revirement d’Henry Paulson qui a déclaré qu’il n’y avait finalement aucune urgence à l’utilisation du plan de sauvetage de $700 milliards, et que la moitié suffirait, non pas pour racheter des actifs toxiques, mais pour investir dans le capital de banques viables à restructurer, ce qui signifiait que la situation était en voie d’assainissement.


L’écart entre les rendements des bons des trésors allemands et (moins) américains (en pourcentage par rapport aux rendements américains) était négatif avant la mi-décembre 2007, ce qui signifiait que les placements en bons allemands étaient alors considérés comme étant plus avantageux qu’en bons américains.


Cet écart, devenu positif après la mi-décembre 2007, s’accentue fortement depuis la mi-novembre 2008 (point rouge) et fluctue aux alentours de 30 %, ce qui signifie que les placements en bons américains sont d’autant plus avantageux qu’en bons allemands,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les capitaux vont là où ils espèrent en retirer les bénéfices les plus élevés et (comme les éléphants en Thaïlande fuyaient sur les collines en sentant venir le tsunami que ne percevaient pas les hommes) ils quittent massivement l’Europe où se produira un tsunami pour se réfugier aux États-Unis où la croissance repartira sur des fondamentaux et de l’argent sains.


Ce tsunami européen se produira à cause de l’argent non gagné qui y est massivement répandu car les engagements de retraite ne sont pas provisionnés.


Le rapport de Michel Pébereau les évaluait à €4 500 milliards à la fin de 2004, soit 3 fois le PIB, en concordance avec les chiffres donnés par les économistes de Work For All et par ceux de la banque ABN Amro.


Par rapport aux États-Unis, la masse monétaire de la zone euro présente maintenant une hypertrophie de €3 000 milliards environ soit un tiers de M3.


Les pays du Club Med sont dans une situation pire que celle de l’Allemagne, ce qui se voit dans les écarts entre les rendements des bons de leurs Trésors par rapport à ceux de l’Allemagne, cf. mes billets précédents.


Les écarts se cumulant, l’écart augmente entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors français et ceux des États-Unis,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


En pourcentage, cet écart est maintenant de l’ordre de 50 % par rapport aux rendements américains,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Le décrochage des rendements des bons français s’accentue par rapport à ceux des bons allemands et américains,

Graphique 5 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Il en est de même pour les écarts en pourcentages de ces rendements par rapport à ceux des Américains,

Graphique 6 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Comme les taux d’intérêt vont augmenter aux États-Unis dans les mois à venir, ceux de la zone euro suivront la même tendance.


Les charges d’intérêts des emprunts publics seront alors insoutenables en France.


Par ailleurs, les banques françaises (comme les autres en Europe) ont obtenu la possibilité de ne pas enregistrer leurs pertes à leur juste valeur de marché (contrairement à ce qui existe aux États-Unis) et leurs dirigeants ont annoncé qu’ils utiliseraient ce dispositif dans les comptes 2008 qui cacheront donc très maladroitement des cadavres.


Avec un total des dettes de €1 760 milliards pour €40 milliards de capitaux propres (au 30 septembre 2008), la BNP et les autres grandes banques françaises font courir un risque systémique à la France, surtout quand des branquignols sont susceptibles d’engager une cinquantaine de milliards d’euros sans couverture et en toute impunité comme ce fut le cas à la Générale.


L’effondrement financier qui s’est produit après le 15 septembre 2008 montre que ce qui était inimaginable est devenu une réalité en quelques heures.


Les agences de notation n’ont pas noté ces risques correctement.


En France, Standard & Poor’s a même été jusqu’à certifier les comptes de la SNCF qui a supprimé une centaine de milliards d’euros de dettes pour les porter à la charge de l’État tout en ne les comptabilisant pas dans la dette publique que S&P note encore AAA !


L’argent n’est pas sain en France. Les déséquilibres fondamentaux sont colossaux.


Des capitaux ont déjà quitté les lieux avant un tsunami qui peut se produire à tout moment.


Une tendance lourde comme l’augmentation du déficit de la balance des transactions courantes pour les biens seuls depuis 10 ans ne peut pas se renverser du jour au lendemain, et surtout pas en augmentant les déficits publics,

Graphique 7 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


J’avais bien identifié le décrochage de la France dès le 14 novembre 2007 (cliquer ici pour relire mon billet et cliquer ici pour celui du 28 novembre 2007 dans lesquels je m’inquiétais d’un écart de 2,75 % entre les bons français et allemands !) et j’ai eu raison.


J’ai bien peur d’avoir encore raison en prédisant un effondrement de l’Europe que d’autres ont déjà vu venir en faisant ces analyses avant moi, ce qui alimente la spéculation gagnante.

***

 

 


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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 10:05

Euro, erreurs


Tout est simple disait Milton Friedman : une monnaie correspond à une nation et réciproquement (la relation est biunivoque), et l’optimum économique est atteint dans un système de changes libres.


La croissance a été forte dans les pays européens (surtout dans les pays du Club Med) après leur sortie du système de Bretton Woods et leurs économies ont alors convergé mais l’Euro-système a recréé un système de type Bretton Woods dans lequel les parités (des monnaies des pays membres) sont définitivement figées (selon l’interprétation du docteur Bernard Trémeau).


Comme les gains de productivité globale entre les pays membres ne sont pas uniformes, les pays dans lesquels ils sont les plus faibles (ceux du Club Med) décrochent car les produits de leurs entreprises ne sont plus compétitifs et le chômage augmente.


En sortant de l’Euro-système et en rejoignant le système de changes libres, la baisse de la valeur de ces monnaies par rapport au DeutscheMark (ou de son ersatz) rendrait à nouveau compétitifs les produits issus de ces pays (et le chômage baisserait).


Le décrochage de la France a commencé à devenir non négligeable à partir de la fin du mois de juin 2007 (point noir) et il s’est accéléré à partir du choc du 15 septembre 2008 (c’est à dire de l’effondrement financier), la Banque de France ne pouvant plus contenir la dérive comme le montre l’importance des écarts des rendements après cette date,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les déficits des balances commerciales et des budgets publics, et les désordres augmenteront dans les pays du Club Med tant qu’ils resteront dans l’Euro-système.


Les dirigeants de la BCE ont montré leur totale incompétence en se faisant prendre au piège des Américains : en effet, ils ont augmenté leur taux de base le 3 juillet 2008 car ils anticipaient la continuation d’une croissance forte alors que les marchés s’étaient déjà retournés (à partir du 19 mai pour les actions et du vendredi 13 juin pour les Treasuries), ce qui montre aussi que la Fed ne collabore pas du tout avec la BCE,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La BCE a toujours un temps de retard par rapport à la Fed et agit toujours trop mollement.


Les pays dont les gains de productivité ont été les plus faibles ont intérêt à sortir de l’Euro-système, mais inversement, un pays comme l’Irlande qui a eu des gains de productivité globale et une croissance supérieure à l’Allemagne, pâtissent des taux d’intérêt trop bas de la BCE, ce qui a provoqué une hypertrophie de la masse monétaire et une baisse importante de la croissance du PIB au point de subir une récession.


La sortie de l’Euro-système doit se faire par le bas et par le haut.


L’euro est une erreur monumentale, une mystification historique.


C’est le résultat du panurgisme, du manque de culture économique libérale et du nouveau socialisme dans la Vieille Europe.

***

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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 22:10

(Roque)fort


Les heureux Euro-zonards font fort : l’écart entre les rendements des bons des Trésors à 10 ans français (3,415 %) et allemands (2,886 %) a battu son ancien record en atteignant 18,3 % en fin de séance américaine de ce jeudi 15 janvier (contre un ancien record à 17,2 %),

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les Italiens (avec un 10 ans à 4,418 %) font plus fort avec un record à 53,1 % (contre un ancien record à 50,5 %),

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Les Grecs sont encore plus forts avec un écart record à 88,7 % en fin de séance européenne !


La suite de l’aventure de l’euro au prochain numéro…

***

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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 10:59

Propaganda et déficits


La Banque de France a publié mercredi 14 janvier les chiffres de la balance des paiements de la France pour le mois de novembre 2008, cliquer ici pour lire l’analyse officielle qui fait part d’une amélioration de la plupart des postes, idée reprise par l’Agence Française de la Propaganda et tous les journaleux et bonimenteurs de tous les médias.


La BdF publie par ailleurs sur Excel des séries de la balance des paiements (depuis 1997) et leur observation conduit à des conclusions tout à fait différentes…


Le déficit de la balance des transactions courantes portant sur les biens seuls atteint un record historique de €6,9 milliards contre €6,7 en octobre,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Pire : les services rattrapaient généralement les déficits des transactions portant sur les biens seuls, ce qui n’est plus le cas maintenant.


En effet, le déficit de la balance des transactions courantes portant sur les biens et les services atteint lui aussi un record historique de €7,8 milliards contre €6,1 en octobre,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


En données cumulées sur 12 mois glissants, le déficit de la balance des transactions courantes portant sur les biens et les services atteint lui aussi un record historique de €40,0 milliards alors que ce poste était excédentaire avant 1999 en fluctuant autour de + €40 milliards,

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


En données cumulées sur 12 mois glissants, le déficit de la balance des transactions courantes portant sur les biens seuls atteint lui aussi un record historique de €63,4 milliards en novembre,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La situation est catastrophique, surtout pour ce qui concerne les entreprises industrielles françaises qui sont victimes d’un euro trop fort.


La seule solution pour maintenir une activité compétitive en France aurait été de sortir de l’Euro-système et de laisser flotter le franc français dans le système de changes libres, ce qui aurait conduit à une baisse du franc par rapport au DeutscheMark de 20 % environ comme l’atteste l’écart entre les rendements des bons des Trésors à 10 ans et le déficit de la balance des transactions courantes par rapport aux exportations,

Graphique 5 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La situation se détériore de mois en mois. L’industrie française est décimée. C’est la destruction sans qu’il y ait de création.


À ma connaissance, je serais le seul à mettre en évidence ces problèmes à partir des données de la BdF.


Les Français ne réagissent pas à part quelques exceptions notoires, ce qui est compréhensible quand on sait qu’ils sont généralement comme des veaux depuis des décennies, mais je ne comprends pas pourquoi aucun industriel français ne réagit positivement pour sauver son patrimoine !


C’est du suicide individuel et collectif…

***

Les commentaires sur mon blog signés Lupus sont très intéressants et très importants : il sélectionne très bien des informations très utiles et il traduit même en français des articles très instructifs de médias anglo-saxons !

***

 

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 21:51

Aux sommets…


Les heureux Euro-zonards sont aux sommets de la bêtise humaine (pour éviter d’employer d’autres expressions)…


L’écart entre les rendements des bons des Trésors à 10 ans italiens (4,396 %) et allemands (2,923 %) a atteint 50,4 % contre un record précédemment à 50,5 % du 29 décembre dernier, chiffres donnés par Reuters en fin de séance américaine de ce mercredi 14 janvier,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Cet écart est de 17,0 % pour la France (3,419 %) contre un record à 17,2 % le 5 décembre,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Pour la Grèce et l’Irlande, c’est encore pire (je n’ai pas les chiffres).


C’est du suicide collectif disait Silvio Berlusconi quand il était dans l’opposition.


Le désordre s’accentue dans l’euro-système qui est de plus en plus proche de l’éclatement, cf. mes billets antérieurs à ce sujet… depuis plus d’un an.

***

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 12:13

Hauts et bas


L’évolution des rendements de référence des Treasuries à 3 mois, 2 ans et 10 ans et de leurs homologues de Germanie depuis 2006 paraît confuse mais elle est en fait très instructive…


Les rendements des deux côtés de l’Atlantique convergeaient depuis des mois et ils se sont rejoints et même croisés (point jaune) en atteignant un point haut lorsque la Fed a enfin baissé son taux de base le 18 septembre 2007.


Comme la Fed a maintenu trop longtemps son taux de base à un niveau trop élevé à 5,25 %, le collapsus annoncé s’est enfin produit : les capitaux ont quitté les marchés d’actions pour se réfugier sur les Treasuries dont les prix ont augmenté et les rendements ont baissé jusqu’au point bas du 18 mars 2008 (premier point vert) qui a été le début du retour de la croissance.


Les capitaux sont alors sortis de leur refuge des Treasuries pour s’investir en actions (les prix des Treasuries ont baissé et les rendements ont augmenté) jusqu’au point de retournement du vendredi 13 juin 2008 (point rouge, correspondant à l’information selon laquelle W. aurait donné son accord à une intervention militaire en Iran).


Les capitaux sont alors sortis des marchés d’actions (précipitamment après le 15 septembre !) pour se réfugier sur les Treasuries dont les prix ont augmenté et les rendements ont baissé jusqu’au point bas historique du 16 décembre 2008 (second point vert) lorsque la Fed a baissé son taux de base à zéro (là aussi, historique) qui est le point de départ d’une nouvelle tendance haussière vers un point haut.


Les prix des Treasuries vont baisser et les rendements monter car les capitaux devraient sortir de leur refuge pour s’investir en actions,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La nouvelle tendance est timidement amorcée car les investisseurs, très panurgistes, sont paniqués.


Ils ne comprennent pas ce qui se passe : ils sont persuadés que la fin du monde est arrivée.


Le Trésor est obligé de prendre des mesures originales pour faire passer les capitaux en attente de placements dans le capital de grandes banques de façon à faciliter leur restructuration.


Pour cela, le Trésor emprunte des centaines de milliards : $166 milliards au cours de la première semaine de janvier, $150 milliards de Bills à 1 mois en ce début de semaine !


L’État investit à la place des marchés devenus irrationnellement pessimistes après leur exubérance irrationnelle dénoncée par Alan Greenspan.


C’est le monde (capitaliste libéral) à l’envers !


L’effondrement boursier a des conséquences importantes sur les Américains qui augmentent leur épargne (M2-M1, les chiffres sont les derniers publiés par la Fed, au 31 décembre), ce qui fait plonger la demande, donc la croissance du PIB,

Graphique 2 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La croissance du PIB sera a priori proche de zéro d’une année sur l’autre au 4° trimestre 2008 (je maintiens mes prévisions précédentes),

Graphique 3 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


La croissance du PIB devrait repartir normalement 6 mois après la baisse des taux de la Fed, c’est à dire à partir de la mi-juin 2009 sur un rythme élevé.


Par ailleurs, comme en 2001-2002, les gains de productivité sont très élevés (point vert) quand la croissance est faible (point noir), voire négative, car les patrons en profitent pour licencier comme disent les Français,

Graphique 4 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


C’est la destruction créatrice de Schumpeter, comme disent les Américains.


Avant, jadis, ces mouvements haussiers et baissiers, qualifiés de cycles, étaient lents et duraient plusieurs années.


Maintenant, tout va très vite, c’est le temps des turbulences.


Faut s’accrocher !

***

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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 12:07

Phénix, irrationalité et Panurgisme


La baisse des taux de la Fed à zéro le 16 décembre dernier est une information très importante : elle signifie que les gens de la Fed savent qu’il n’y a plus d’argent non gagné ni de cadavres dans les placards des banques, et que tout est propre en ordre pour que la croissance reparte sur des fondamentaux et de l’argent sains.


Les gens de la Fed disposent d’informations que n’ont pas les marchés (en particulier des chiffres de M3) et ils connaissent très bien (par divers moyens) la situation réelle des établissements financiers des États-Unis.


La décision de la Fed est un des rares signes fiables de bonne santé retrouvée de l’économie américaine à partir du moment où les informations directes indispensables ne sont pas disponibles.


Dans ces conditions, la logique voudrait que les capitaux soient investis dans des actions sous valorisées comme par exemple celles dont le PER est à 10, ce qui correspond à une rentabilité (EPR) de 10 %.


Or il n’en est rien : les investisseurs continuent à placer massivement leurs capitaux dans les Treasuries dont les rendements sont au plus bas et les prix au plus haut (ils vont baisser dans l’avenir proche et ces placements seront perdants une fois de plus !).


Ainsi, dans la première semaine de janvier (du 5 au 9), le Trésor a émis pour $166 milliards de bons sur de nouveaux emprunts dont les rendements sont à peine supérieurs à leur plus bas historique (point vert) à zéro virgule pas grand chose pour cent pour les Bills,

Graphique 1 :

 

Cliquer ici pour agrandir le graphique.


Ce comportement irrationnel des marchés permet de financer dans de bonnes conditions les plans dits de relance de W. et de Barack Obama.


Les investisseurs placeront à nouveau leurs capitaux sur les marchés d’actions lorsqu’ils auront enfin compris que la croissance est repartie, les rendements des Treasuries remonteront alors dans leur bande normale dans les 4 % et au delà même,

Graphique 2 :

 

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La situation est comparable à celle de la fin des années 90 : les bénéfices des sociétés américaines ont dépassé leur taux normal de croissance en 2007 en atteignant $1 200 milliards environ au cours des 3 premiers trimestres, pour baisser aux alentours de $1 100 milliards depuis le 2° trimestre 2008 (en données corrigées des variations saisonnières), l’augmentation des bénéfices ne se fera qu’à partir du 2° trimestre 2009 (après le triangle jaune, les données correspondent à mes prévisions),

Graphique 3 :

 

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La situation n’a pas été assainie dans la Vieille Europel’argent non gagné continue à augmenter, les établissements financiers (banques et compagnies d’assurance) cachant toujours des cadavres dans leurs placards avec la complicité des autorités qui ont accepté de ne pas respecter les règles d’enregistrement de produits dérivés à leur juste valeur de marché.


L’écart entre les rendements des bons à 10 ans des Trésors italiens et allemands fluctue aux alentours de 45 %,

Graphique 4 :

 

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Et cet écart est de l’ordre de 16 % pour les bons français,

Graphique 5 :

 

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Le coût de la dette publique française, qui bénéficiait de taux historiquement au plus bas, va augmenter dramatiquement dans les mois à venir.


Le désordre augmente dans la zone euro, et en France en particulier mais les Français sont heureux car ils sont convaincus qu’ils ont raison !


L’écart entre les réalités et les réactions irrationnelles des Panurgistes alimente la spéculation gagnante…

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