Banques US 2° trimestre
Les quatre plus grandes banques des Etats-Unis ont déjà publié leurs résultats qui montrent que leurs ratios d’endettement s’améliorent,
Tableau 1 :
2009T2 | JPMorgan | Bank of America | Goldman Sachs | Citigroup |
actions préférence | 8,2 | 69,4 | 14,1 | 57,0 |
total dettes réelles | 1 880,0 | 2 246,8 | 837,3 | 1 694,3 |
capitaux propres réels | 146,6 | 173,5 | 52,7 | 95,3 |
µ réel | 12,8 | 13,0 | 15,9 | 17,8 |
Tier d'origine réel | 7,8 | 7,7 | 6,3 | 5,6 |
Bank of America a encore trop de dettes mais respecte presque ces ratios d’endettement tout comme J.P. Morgan, Goldman Sachs et CitiGroup s’en rapprochant.
Les banques françaises n’ont toujours rien publié depuis leurs chiffres arrêtés au 31 décembre 2008 qui font apparaître des ratios réels totalement hors normes,
Tableau 2 :
2008T4 | BNP | Cdt Agricole | CEBP-N | Soc Gen |
Total dettes | 2 017 | 1 606 | 1 383,8 | 1 089 |
Capitaux propres | 59,0 | 47,3 | 35,2 | 40,9 |
µ réel | 34,2 | 34,0 | 39,3 | 26,6 |
Tier 1 d’origine réel | 2,9 | 2,9 | 2,5 | 3,8 |
Il en est de même en Europe (chiffres en milliards de dollars, euros francs suisses et livres),
Tableau 3 :
2008T4 | Deutsche Bk | UBS | Cdt Suisse | Fortis | Barclays |
Total dettes | 2 171 | 1 973,4 | 1 138 | 944 | 2 005,6 |
Capitaux propres | 30,7 | 42,1 | 32,3 | 30,4 | 47,4 |
µ réel | 70,7 | 46,9 | 35,2 | 31,1 | 42,3 |
Tier 1 d’origine réel | 1,4 | 2,1 | 2,8 | 3,2 | 2,4 |
Tous ces chiffres sont tirés des documents officiels et retenus selon la même méthode : en excluant les actions de préférence des capitaux propres.
Ces actions de préférence sont au centre des problèmes actuels de ces banques.
En effet, les banques doivent absolument s’en débarrasser pour revenir dans une situation normale, c’est à dire sans l’aide des fonds de l’Etat, en augmentant leurs véritables capitaux propres (en dégageant des bénéfices) et en diminuant leurs dettes, en particulier en cédant certaines de leurs activités.
Ces aides de l’Etat qui sont des prêts assortis d’intérêts dont le taux est prédéfini indépendamment du niveau des bénéfices, sont analysées en tant qu’actions car elles sont considérées comme étant sans risque du fait qu’elles émanent de l’Etat qui est réputé parfaitement solvable.
Autre interprétation (la bonne en fait) : ces prêts sont des… prêts (!) et non pas des capitaux apportés par des actionnaires ou des bénéfices mis en réserve.
Depuis l’origine (5 000 ans), les banques doivent avoir suffisamment de capitaux propres pour que leurs clients aient confiance.
La limite à ne pas dépasser actuellement (depuis une vingtaine d’années) est celle du ratio Tier tel qu’il était défini à l’origine par la Fed : les capitaux propres doivent représenter au moins 8 % du total des dettes (ou l’inverse, µ inférieur à 12,5), étant entendu que les actifs ne peuvent avoir pour contrepartie que des capitaux propres ou des dettes.
C’est simple, tout est simple…
Les grandes banques des Etats-Unis ne respectaient plus ces ratios en 2007-2008.
Les gens de la Fed (en étroite collaboration avec ceux du gouvernement et d’autres organismes) sont entrés en guerre contre ces banques, leurs dirigeants et une grande partie de la communauté financière (qui ont des groupes de pression très puissants) pour faire respecter ces ratios, sinon les Etats-Unis auraient été droit dans le mur, au plus profond du gouffre, car si les fondamentaux bancaires ne sont plus respectés par de grandes banques, c’est tout le système bancaire qui risque de s’effondrer (c’est le risque dit systémique).
Après la phase de destruction (en 2008), celle de la recréation de banques sur des bases saines est engagée (depuis le 16 décembre 2008 avec la baisse du taux de la Fed à zéro).
Tout se passe donc normalement dans ces grandes banques américaines, plus ou moins facilement, plus ou moins rapidement.
Par ailleurs, aucune banque ne doit être trop grosse pour faire faillite, ce qui peut se traduire par cette règle : le total des dettes d’une banque ne doit pas dépasser 10 % du PIB.
Avec un PIB de $14 000 milliards, les grandes banques des Etats-Unis peuvent avoir $ 1 400 milliards de dettes (Bank of America doit encore diminuer de taille).
Avec un PIB de €1 900 milliards, les 4 banques françaises font courir un risque majeur, irrattrapable, systémique.
Il en est de même dans tous les pays européens, y compris en Helvétie !
Le XXI° siècle sera Pacifique : celui des Etats-Unis et de la Chine.
Les Européens se sont détruits eux-mêmes.
Ya plus qu’à attendre le tsunami bancaire.
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